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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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31 août, à cent par wagon, la dernière étape pour Oranienburg-Sachsenhausen…
    « Je serai libéré le 8 mai 1945, à Sandbostel, par les Écossais, au son des cornemuses. J’avais quitté Paris libéré en fête, en musique, j’étais libéré le jour de l’Armistice, toujours en musique. Quelques mois plus tard, quand j’ai pu remarcher, je suis retourné à Neuilly-sur-Marne. La bâtisse était toujours là, et derrière sa glace ma carte du M. L. N. m’attendait… »
    Dans ce dernier convoi de la région parisienne qui arrive à Sachsenhausen se trouve Roger Vimard, un pompier de Fontenay-sous-Bois, qui reçoit le matricule 97 102. Quand Paris se libérait, il était de garde à sa caserne : « Nous sommes appelés pour un feu au rond-point de Plaisance. Après une première tentative de passage par le haut de Fontenay, où nous sommes reçus par une mitrailleuse, nous prenons la grande avenue qui vient de Vincennes et arrivons par le long du cimetière. Les F. F. I. sont en ligne et tirent sur les Allemands, qui sont derrière chaque arbre. Malgré les injonctions des F. F. I., nous descendons vers le rond-point. Il n’y aucun coup de feu mais, dès l’arrêt du fourgon la séance commence. D’une maison à droite, des Allemands nous font signe de venir les mains en l’air. Ils nous alignent à côté d’un infirmier qu’ils viennent d’abattre (il y a son nom sur une plaque, à l’angle du jardinet). Une douzaine de soldats nous mettent en joue, puis ils rabaissent leurs armes et nous conduisent sous le porche d’une maison où nous sommes gardés pendant que le combat reprend. Dès qu’il y a un blessé, ils le déposent près de nous en disant qu’ils vont nous fusiller. Ils se servent de notre fourgon pour effectuer une reconnaissance. Des civils prisonniers rejoignent notre groupe. Le soir, nous partons tous pour Chelles, à pied, les bras en l’air. À Chelles, un autre sapeur nous rattrape. Il nous apprend que le commandement, ayant été prévenu de notre arrestation, l’avait envoyé en reconnaissance avec un sergent à bord d’une voiture-échelle. Mais le sergent a été à son tour blessé aux jambes et ramassé par des civils pendant que lui-même était fait prisonnier comme nous. C’est lui qui sera ensuite tué à bout portant dans le camion qui nous emmène le lendemain vers Reims et Metz. À Reims, ils nous font aligner devant une tranchée et attendre un bon moment devant leurs armes… À Metz, nous sommes enfermés dans une cour, où un groupe du 1 er  régiment de Paris nous retrouve, et nous sommes tous envoyés à Sarrebruck, où nous faisons connaissance avec notre premier camp… De notre équipe de Fontenay, sur dix pompiers arrêtés et un blessé, nous ne sommes rentrés qu’à trois… »
    Le dernier convoi important de Français à être directement immatriculé à Sachsenhausen le 14 novembre 1944 dans les numéros 117 000 a deux singularités. Non seulement il est le dernier mais il ne vient pas de France. Il arrive de l’est de l’Allemagne, de la forteresse de Sonnenburg, et plusieurs de ses quelque 350 prisonniers ont suivi un itinéraire compliqué et dangereux. Dans la terminologie S. S., ce sont des détenus N. N. (Nacht und Nebel  – Nuit et brouillard), dont personne ne doit connaître le sort. En général, ils ont été condamnés par des tribunaux nazis. Ainsi Albert Dupré de Biarritz : son procès a eu lieu du 24 août au 8 septembre 1942 à l’Hôtel Continental à Paris et s’est terminé par cinq ans de travaux forcés pour lui et quelques autres, la mort pour quinze de ses camarades. En décembre 1942, il a quitté Fresnes pour Kustrin en train et, de là, un camion l’a emmené à Sonnenburg. Quant à Louis Vico, il a été d’abord acquitté : « Je suis arrêté en 1942 et après trois mois à la Santé, un tribunal français m’acquitte du chef de détention d’armes et de tracts communistes. En conséquence, on m’annonce un jour que je suis libre. Effectivement, les gardiens français m’ouvrent la grande porte de la Santé. Mais je l’ai à peine franchie qu’une petite s’ouvre à côté, avec les Allemands, cette fois. Nous sommes près de quatre-vingts à être victimes de cette comédie.
    « Transférés à la prison de Trêves, nous échouons ensuite au camp d’Hinzert, au Luxembourg. C’est un camp disciplinaire où les nazis enfermaient leurs propres brebis galeuses, si l’on peut

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