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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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« Richard III, fils et héritier sans conteste de Richard, défunt duc d’York… Étant né dans ce pays, tu es donc plus certain de l’origine de ta naissance et de ta filiation. »
     
    Je me laissai aller contre le dossier du fauteuil. Pas étonnant que Maleverer ait souhaité que cette loi ne soit pas divulguée. Je revis l’arbre généalogique. Le principal droit du roi Henri venait de sa mère, la fille d’Édouard IV. Si elle était illégitime, la légitimité de Henri en tant que roi pouvait être contestée. Et cela signifiait que les descendants de George, duc de Clarence, étaient les légitimes héritiers, ce qui expliquait pourquoi Margaret de Salisbury et son fils avaient été massacrés à la Tour. Je me levai d’un bond et arpentai nerveusement la pièce.
    Toutefois, mon instinct d’avocat reprit le dessus. J’avais déjà entendu l’histoire du contrat préalable du roi Édouard, qui n’avait rien de secret. Et le contrat préalable était une notion floue, difficile à prouver. Tout homme souhaitant annuler son mariage pouvait affirmer avoir promis d’épouser une autre femme avant ses fiançailles avec sa présente épouse. J’avais ouï parler de maris qui, pour s’extirper d’un mariage qui leur pesait, avaient payé des femmes pour qu’elles fassent un faux témoignage et prétendent avoir bénéficié d’un contrat préalable. En outre, le roi Édouard, sa femme Élisabeth Woodville et cette dame Eleanor Butler étant morts depuis un demi-siècle, rien ne pouvait être prouvé désormais, à moins qu’il n’existât un contrat écrit. Or cette hypothèse semblait impossible, car une telle preuve aurait été signalée dans le Titulus. Non, tout cela avait l’air d’un pot-pourri de raisons rassemblées après coup afin de justifier l’usurpation du trône par Richard. Quand cette loi avait été votée en 1484, il était roi depuis un an déjà. La révélation du Titulus serait aujourd’hui certes gênante, mais ne constituerait en aucun cas une menace.
    Je relus les textes du début à la fin. Un passage me troubla : celui où Richard était décrit comme « fils et héritier sans conteste de Richard, défunt duc d’York  ». Quelqu’un avait-il suggéré que Richard était bâtard ? Le fils de Cecily Neville et de quelqu’un d’autre ? Je me rappelai l’étrange remarque lâchée par Maleverer quand je lui avais parlé de l’arbre généalogique. « Ah oui ! s’était-il écrié, tout commence par Cecily Neville. » Mais cela non plus n’avait aucun sens. Si Richard III était illégitime, loin de cacher ce fait, les Tudors l’auraient claironné sur tous les toits, comme justification supplémentaire de leur usurpation du trône.
    Je relus le texte une fois de plus, sans y trouver davantage d’explications susceptibles d’éclairer le passage en question. Assis au bureau, je regardai par la fenêtre la cathédrale aux beaux vitraux colorés qu’illuminait le soleil couchant. Avais-je vraiment passé ici toute la journée ?
    Je replaçai le registre, quittai la pièce, refermai la porte et retournai voir Madge, qui se trouvait dans la salle et donnait une assiettée de viande hachée au faucon gris.
    « Excusez-moi d’être resté si longtemps. Je n’ai pas vu l’heure tourner. »
    Elle posa l’assiette et s’essuya les mains sur son tablier.
    « Madge, merci de votre hospitalité.
    — Le maître dort toujours. Monsieur, ajouta-t-elle soudain, s’il va à Londres, vous… vous vous occuperez bien de lui ?
    — Comme s’il était mon propre père.
    — Comment se porte-t-il, monsieur ? Le médecin refuse de me le dire, car il me prend pour une pauvre servante idiote.
    — Pas très bien. »
    Elle hocha la tête. « Oui. Le maître dit qu’il ne guérira jamais. Il me manquera. Il a été bon avec moi, et sa femme avant lui aussi, Dieu ait son âme ! » Elle se signa. « C’est un brave homme, malgré la rancœur qu’il a nourrie envers sa belle-famille quand il s’est brouillé avec elle. Et aujourd’hui il essaye de retrouver le jeune Martin pour réparer les dégâts.
    — Je vais l’aider dans sa recherche.
    — Le maître a eu tort de rompre avec Martin pour une malheureuse querelle à propos de politique, et je crois qu’il le sait.
    — C’était ça, la raison ? »
    Elle se mordit la lèvre. « Vous l’ignoriez ? Je croyais qu’il vous l’avait dit.
    — Je resterai bouche cousue, Madge. Et,

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