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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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médecin ! criai-je. Il y a un blessé ! » Deux clercs avaient saisi les rênes de Genesis et le retenaient avec difficulté. Mon vieux cheval, normalement si calme, était toujours agité et se contorsionnait comme s’il souffrait. Une petite silhouette se fraya un chemin au milieu de la presse et s’agenouilla à côté de Barak. C’était Tamasin, le visage chaviré. « Jack ! cria-t-elle. Jack !
    — Rien de grave, ma petite ! Je me suis juste tordu la cheville. Rien de plus.
    — Je t’ai entendu pousser un cri. J’ai cru qu’on…
    — Non. C’est seulement un accident. » Il promena sur la foule un regard gêné. Sir James Fealty apparut, les sourcils froncés, la mine très renfrognée.
    « Qu’est-ce que tout ce vacarme, Dieu du ciel ? demanda-t-il avec colère. Levez-vous, ma fille, lança-t-il sèchement à Tamasin. C’est indécent !
    — Mon assistant s’est foulé la cheville, déclarai-je d’un ton acrimonieux.
    — En effet, renchérit Wrenne en se remettant sur pied tant bien que mal. Il m’a sauvé la vie. »
    Je me rendis compte qu’un silence soudain régnait et, levant la tête, j’aperçus lady Rochford, dressée au-dessus de nous, l’air quelque peu effrayée.
    « Que s’est-il passé ? demanda-t-elle.
    — Un accident, milady, répondit Wrenne, en inclinant le buste. Cet homme s’est brisé la cheville. »
    Elle regarda Barak, puis se tourna vers Tamasin, et ensuite vers moi. « Rien de plus grave ?
    — Non, milady », répondis-je.
    Elle repartit à grandes enjambées, le cercle des badauds s’ouvrant devant elle.
    « Venez, Tamasin ! dis-je à voix basse, en la forçant à se relever. Il faut que vous vous en alliez, vous aussi. Je vais prendre soin de Jack. »
    Ravalant sa salive, elle opina du chef, puis regarda Genesis qui s’obstinait toujours à se dégager de l’emprise des hommes qui le retenaient.
    « Pourquoi le cheval a-t-il lancé toutes ces ruades ?
    — Je n’en sais rien.
    — C’est comme s’il essayait de se débarrasser de la selle. » Elle eut soudain un haut-le-corps. « Regardez, monsieur, il y a du sang ! » Horrifié, j’aperçus un mince filet rouge s’écouler de dessous la selle, tachant le flanc de l’animal.
    « Tamasin, murmurai-je. Aidez-moi à enlever cette selle en douceur, autrement il va recommencer à ruer. »
    Sous le regard curieux des avocats, nous soulevâmes la selle. J’écarquillai les yeux d’horreur… Dessous, plantée dans la chair de mon pauvre cheval, se trouvait une petite tige de rose hérissée d’épines.
    « On l’a placée là pour que le cheval se cabre dès qu’on s’assiérait sur la selle, soufflai-je. Une nouvelle fois on a tenté de me tuer. »

32.
    EU ÉGARD AU NOMBRE D’AVOCATS témoins de la découverte de la tige épineuse sous la selle de Genesis, la nouvelle se répandit dans la cour comme une traînée de poudre. J’attendis auprès de Barak qu’un médecin de la maisonnée royale vienne l’examiner. Je fus soulagé d’apprendre qu’il ne s’était pas cassé la cheville, mais les ligaments étaient endommagés. Le médecin lui banda le pied et nous prévint qu’il mettrait un certain temps à remarcher normalement. On fabriqua une béquille de fortune avec une branche d’arbre et on envoya quérir un serviteur pour aider le blessé à s’installer dans l’un des chariots de la file qui attendaient dans le campement, et dans lequel il serait obligé de voyager jusqu’à Holme. Le roi et la reine étaient déjà partis, et l’immense cortège des courtisans et des dignitaires s’ébranlait, passant, un groupe après l’autre, sous l’arcade de la porte de Sainte-Marie.
    « Quelle barbe ! s’écria Barak comme le serviteur lui offrait son bras, je déteste devoir rester allongé.
    — Vous devez reposer votre pied, dit Giles. J’espère que vous serez bientôt à nouveau en pleine forme. Merci encore !
    — Je suis ravi de vous avoir sauvé la vie, monsieur. »
    Barak jeta un coup d’œil autour de la cour qui se vidait peu à peu. Son regard passa des cavaliers qui en sortaient, aux manouvriers qui, juchés sur des échelles, retiraient les toits des pavillons, et alla enfin à la grande église silencieuse. « Je ne vais pas regretter cet endroit », fit-il, avant de s’éloigner en boitant, appuyé sur le serviteur. J’aperçus alors une imposante silhouette se diriger vers nous : Maleverer, flanqué de sir Richard Rich,

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