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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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pourquoi ici ?
    — Il écoutait à la porte », expliqua Barak, en désignant du menton le jeune Green.
    Maleverer se pencha en avant et saisit l’apprenti par l’oreille, le forçant à se relever. Le gamin resta planté là, terrifié, tremblant sur ses jambes potelées tandis que Maleverer le foudroyait du regard.
    « Eh bien ! Qu’avez-vous tiré de ce galopin ? me demanda Maleverer.
    — Il affirme qu’à sa connaissance maître Oldroyd n’avait pas d’ennemis.
    — Vraiment ? » Il se tourna à nouveau vers l’apprenti. « Que sais-tu des affaires de ton maître ? Qu’as-tu appris en écoutant aux portes ?
    — Rien d’autre que ce qui concernait son métier, m’sieu. »
    Maleverer poussa un grognement, lâcha l’oreille du gosse et prit une profonde inspiration.
    « J’ai parlé au duc de Suffolk, dit-il. Il me demande de mener moi-même l’enquête. Il semble qu’Oldroyd nous ait dupés dans les affaires qu’on a traitées avec lui. Il faut examiner ça de près.
    — Sûrement pas, m’sieu. Pas le maître… »
    La phrase fut interrompue par la violente gifle que Maleverer flanqua à l’apprenti, qui retomba sur le lit. Un épais filet de sang coulait de sa bouche et de sa joue qu’avait entaillées une bague de Maleverer.
    « Je vais ramener à Sainte-Marie ce petit porc couinant afin de voir ce qu’un interrogatoire peut lui faire cracher.Y a-t-il d’autres domestiques ?
    — Une gouvernante, apparemment, qui est sortie quérir de la volaille.
    — Nous allons l’arrêter, elle aussi. » Il se tourna vers le garde le plus proche. « Prenez deux hommes et conduisez le gamin à Sainte-Marie. Vous et les autres gardes allez m’aider à fouiller la maison. » Un garde força à se remettre sur pied l’apprenti, qui hoqueta, cracha une dent dans sa main, puis se mit à pleurer de désarroi et d’effroi. Sans ménagement, le garde fit sortir de la chambre le jeune Green à la bouche ensanglantée. Sir William se tourna soudain vers l’autre garde.
    « Vous, descendez au rez-de-chaussée et organisez la fouille.
    — Qu’est-ce qu’on doit chercher, sir William ?
    — Je le saurai quand je verrai ce que vous aurez déniché. » Il suivit des yeux le garde puis me foudroya du regard. « Vous êtes déchargé de cette affaire. Ne vous en occupez plus. Compris ?
    — Oui. Nous…
    — Déchargé… Et les paroles que vous avez recueillies ce matin de la bouche d’Oldroyd à propos du roi, ainsi que ce nom… Blaybourne, ajouta-t-il en baissant la voix. Pas un mot de cela à quiconque, c’est compris ? En avez-vous parlé à quelqu’un ?
    — Non, sir William.
    — Eh bien, repartez, tous les deux ! Vaquez à vos occupations… »
    Il fut interrompu par un raffut montant de la rue. De la fenêtre, il vit ses hommes traîner par les bras l’apprenti, que ses jambes ne soutenaient plus. Le gamin hurlait de terreur et suppliait qu’on le lâche. Un brouhaha de voix fusaient par les portes avoisinantes ouvertes, et une foule de gens – surtout des femmes – sortaient sur le seuil de leurs logis. Quelqu’un lança : « Honte à vous ! » à l’adresse des soldats. « Chiens de Sudistes ! » cria une autre voix. Maleverer serra les dents.
    « Je les ferai tous jeter en prison, mordieu ! » Fou de colère il se précipita hors de la chambre, et, quelques instants plus tard, je l’entendis beugler à la foule : « Retournez à vos affaires ou je vous fais tous arrêter et fouetter ! »
    Barak me donna un petit coup de coude. « Il me semble que nous devrions sortir tant que c’est encore possible. Filons par la porte de derrière ! »
    J’hésitai. Je jetai un coup d’œil à l’endroit du mur qu’avait regardé l’apprenti, puis, hochant la tête, je suivis Barak dans l’escalier. Deux autres soldats gardaient la grille de derrière. J’expliquai que nous étions là en mission officielle, mais je dus montrer mon mandat afin qu’ils nous laissent sortir. Nous nous retrouvâmes dans une venelle qui conduisait à la rue principale, et reprîmes lentement le chemin du Guildhall, un peu ébranlés tous les deux par ce qui venait de se passer.
    « Est-ce qu’on pourrait déjeuner ? demanda Barak. J’ai l’estomac dans les talons.
    — D’accord. » Je me rendis compte que j’avais faim, moi aussi, car nous n’avions pas pris de petit déjeuner. Nous trouvâmes une auberge très animée où nous commandâmes du pain

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