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Sarah

Sarah

Titel: Sarah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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stopper le
troupeau et les mules. Le bruit des grosses roues de chariots cessa.
    Les soldats formèrent deux colonnes. La
lance pointée, ils entourèrent Abram et la tête du troupeau. Ceux qui étaient
sur l’autre rive s’avancèrent pour occuper le pont.
    Trois hommes tenant des bâtons dorés
s’approchèrent d’Abram. Des feuilles de bronze étaient cousues sur leurs capes
de cuir et de longs bracelets de cuivre recouvraient leurs avant-bras. Eux
aussi étaient glabres. Les plis de l’âge creusaient leurs joues. Des trois, un
seul portait une coiffure : une sorte de haut casque de cuir, pareil à un
voile plié, où était fixée, au-dessus du front, une petite tête de bélier en
bronze. Son regard se posa sans hésiter sur Abram.
    — Mon nom est Tsout-Phénath. Je sers
le dieu vivant Merikarê, Pharaon du Double-Pays.
    Ils furent surpris de le comprendre si
bien. Il parlait la langue amorrite presque sans accent. Son regard glissa sur
Loth, sur les uns et les autres. Des yeux marron clair, sans expression, qui
revinrent sur Abram :
    — Sais-tu que tu es entré sur les
terres de Pharaon ?
    — Je le sais. Je viens demander son
aide. Mon nom est Abram. La sécheresse m’a chassé du pays de Canaan où je
vivais avec mon peuple. Là-bas, c’est la famine. La terre est ouverte par le
soleil et tout ce qui est vivant meurt. Ce que je demande à la bonté de
Pharaon, c’est un espace d’herbe pour que nos troupeaux puissent se
reconstituer et que mon peuple ne pleure pas la mort de ses enfants.
    L’officier de Pharaon demeura un instant
immobile, les yeux plissés, la bouche ourlée par le doute. Peut-être
cherchait-il à faire glisser la peur plus profondément en eux. Peut-être
cherchait-il seulement à comprendre les mots d’Abram. On entendait les
grognements des bêtes inquiètes, les raclements des sabots, mais pas un mot.
    Puis d’un coup, sans bouger, l’officier
lança des ordres dans sa langue. Des soldats s’avancèrent le long de la colonne
jusqu’à hauteur des chariots. Ils repoussèrent les bêtes, le troupeau entier
s’agita. Loth fit mine de les rejoindre. Abram dit :
    — Non ! Ne bouge pas !
    L’un des officiers qui s’était tu jusque-là
cria quelque chose. D’autres soldats repoussèrent Loth et ses compagnons. De la
pointe de leur poignard poussé dans ses reins, ils contraignirent Abram à se
ranger sur le bas-côté de la route. Là-bas derrière, les soldats faisaient
descendre les femmes des chariots. Cela prit longtemps. Celui qui s’appelait
Tsout-Phénath donna un nouvel ordre et le troisième officier rejoignit les
soldats.
    Ils attendirent encore, Tsout-Phénath
demeurant impassible.
    Loth, n’y tenant plus, demanda :
    — Qu’est-ce que vous faites ?
Tsout-Phénath ne lui accorda pas même un regard.
    Abram dit :
    — Ils accomplissent l’ordre de
Pharaon. Restez tranquilles. Il n’y a rien à craindre.
    Cette fois, Tsout-Phénath se tourna vers
Abram, le considéra avec attention, puis hocha la tête en esquissant un
sourire.
    Maintenant les soldats revenaient, poussant
un groupe de femmes devant eux. Les plus jeunes, les plus jolies.
    Quand elles s’immobilisèrent, d’un geste de
la main, Tsout-Phénath éloigna les soldats. Il s’avança, scrutant le visage de
l’une puis de l’autre. Parfois écartant de son bâton doré le voile qui leur
recouvrait la tête. Quand il parvint devant Saraï, il ne bougea plus. Elle
baissait les yeux. Il la contempla si longtemps qu’elle finit par lever les
paupières, affrontant son regard d’un œil dur.
    Tsout-Phénath hocha la tête :
    — Quel est ton nom ?
    — Saraï.
    Il approuva d’un signe, comme si ce nom lui
convenait. Il lança quelques mots dans sa langue. Les autres officiers
s’approchèrent pour entourer Saraï et la séparer des autres femmes.
    — Pharaon veut vous voir, annonça
Tsout-Phénath en se tournant vers Abram. Toi et ton épouse, celle-ci, qui se
nomme Saraï.
    — Ce n’est pas mon épouse, répondit
Abram sans ciller. C’est ma sœur.
    L’officier de Pharaon s’immobilisa,
surpris.
    — Ta sœur ? On nous a dit que tu
arrivais avec ton épouse, la plus belle des femmes jamais connue chez vous,
au-delà du désert, près de la ville de Salem. Je regarde cette femme qui
s’appelle Saraï et je ne vois pas comment tu pourrais avoir une épouse plus
belle.
    — Comment sais-tu que nous venons de
Salem ? s’écria Loth sans contenir sa

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