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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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attentivement.
    — Qu’y a-t-il ?
    Le recteur se retourna légèrement, comme s’il pensait que quelqu’un les écoutait dans un recoin sombre de l’église.
    — Rien, murmura-t-il. Il n’y a rien. Tout simplement, je ne comprends pas ce que la mort de Fitz-Osbert a à voir avec le suicide de Lawrence Duket.
    Corbett lui tapota l’épaule et chuchota :
    — Oh ! Duket ne s’est pas suicidé. On l’a assassiné et j’ai la ferme intention de voir ses meurtriers payer chèrement leur crime.
    Il passa à côté du prêtre et sortit à grands pas de l’église, laissant le recteur dans l’obscurité glaciale. Corbett pensait aller à La Mitre, mais, au moment où il tournait dans Cheapside, il se sentit agrippé par le bras. Il se retourna prestement, portant instinctivement la main à son poignard, mais ne trouva devant lui que le visage rond et lisse aux yeux couleur de bleuet de Hubert Seagrave, premier clerc à la Chancellerie. Corbett avait toujours éprouvé une certaine inimitié envers Hubert, qui avait une langue de vipère et une façon malveillante de mettre des bâtons dans les roues à quiconque pouvait s’opposer à son avancement dans l’administration royale. C’était la dernière personne qu’il s’attendait à rencontrer dans Cheapside et, de toute évidence, sa stupéfaction et son mécontentement amusèrent fort Seagrave.
    — Messire Corbett, dit ce dernier en zézayant, quel bonheur de vous voir ! Vous nous avez fait faire du mauvais sang ! Vous n’étiez ni chez vous ni à La Mitre. Un léger sarcasme entachait ses paroles, comme boue dans l’eau claire.
    Corbett fit un salut moqueur.
    — Et vous, Messire Seagrave ? Je ne croyais pas que vous aviez de bonnes jambes, car les seules fois où je vous ai vu, vous étiez soit assis, soit agenouillé en train de lécher les bottes de quelqu’un d’important. Son visage joufflu rouge de colère, Seagrave enfonça un doigt grassouillet dans la poitrine de Corbett :
    — C’est vous, Messire, qui devrez lécher des bottes ! Notre supérieur, le Lord Chancelier Burnell, commence à se lasser de vous envoyer des lettres et s’irrite de ce que vous n’êtes pas encore allé le voir. C’est pourquoi, poursuivit-il sur le même ton doucereux, il m’a chargé de vous conduire à lui.
    — Et si je refuse de venir ?
    Corbett se mordit la langue dès qu’il eut prononcé ces paroles, car, au mouvement vif des yeux de Seagrave, il comprit que c’était la réponse même qu’avait espérée cet imbécile replet et pompeux.
    — Messire Corbett, répliqua Seagrave, ce n’est pas moi qui me saisirais de vous, mais ces hommes derrière vous, envoyés par le chancelier.
    Corbett se retourna. Derrière lui se tenaient des hommes d’armes aux couleurs de la Maison du roi et, un peu plus loin, un autre groupe près de chevaux attachés. Corbett tapa sur l’épaule de Seagrave aussi fort qu’il le put et vit l’expression hautaine de son ennemi s’effacer rapidement sous la souffrance.
    — Alors, Messire, s’exclama Corbett, si le chancelier désire m’entendre, il vaut mieux ne pas perdre de temps.
    Corbett monta le cheval que lui avaient amené les gardes, puis le groupe, lui au milieu, descendit Cheapside et traversa le quartier des bouchers et des abattoirs qui empuantissait l’air de son odeur âcre. Ils tournèrent ensuite à gauche dans Old Deans Lane, puis dans Bowyers Row, pour obliquer vers le sud dans Fleet Street et passer devant Whitefriars, le Temple, Gray’s Inn et les riches maisons à colombages des hommes de loi, avant d’arriver au palais et à l’abbaye de Westminster. Une fois arrivés, les hommes d’armes, prenant leur tâche au sérieux, se frayèrent un passage dans la foule, et escortèrent Seagrave et Corbett dans le Grand Hall, puis entre les cours de justice, jusque dans la petite pièce où, quelques semaines auparavant, Corbett s’était vu confier sa mission.
    Burnell l’attendait, assis à son bureau. Il continua à examiner un document et fit patienter Corbett et son escorte quelques instants avant de pousser un petit grognement, de se lever d’un bond et de jeter le document sur le sol où celui-ci rejoignit une haute pile de parchemins. Le chancelier se rassit et, joignant les mains, jeta un long regard pensif et attristé sur Corbett.
    — Messire, dit-il lentement, quel bonheur de vous voir ! Que c’est aimable à vous d’être venu !
    Il frappa violemment sur la

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