Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
absolument provisoire, et la dépense exagérée.
Nous ne qualifierons pas de « sinistre en Meuse » le coulage du bâteau-lavoir ; mais le fait est que cet accident s’est produit : l’enquête a prouvé qu’il était dû à ceci que les soldats allemands, cantonnés dans les environs,’ s’étaient portés en trop grand nombre sur une extrémité de ce bateau et en avaient ainsi provoqué la disparition. Plusieurs lessiveuses ont pu, heureusement se sauver à temps. — Le commandant passa, malgré tout, le 14 juin, l’ordre à la mairie de remettre tout de suite à flot le bâtiment. La municipalité, après expertise, répondit que ce renflouage lui était absolument impossible, parce qu’elle était dépourvue du matériel nécessaire ad hoc ; et — comme on dit vulgairement — elle renvoya la balle à la Commandanture : celle-ci trouva sans doute le rapport concluant, car elle ne donna pas suite à son injonction.
Dans la même séance du 26 juin, le Conseil :
1° Tenant compte de la situation difficile créée aux ouvriers civils, de 17 à 48 ans, par la réduction de leur salaire par les Allemands, accorde à ces travailleurs une somme complémentaire de façon à ce que l’heure ressorte à 0 fr. 30, le maximum de la journée ne devant point excéder 3 francs ;
2° Considérant qu’un ordre de réquisition de l’inspection de fournir 500 kilos de houille au Château Dorival, à Bazeilles, — château transformé en hôpital civil — semblerait charger la ville de Sedan des frais d’entretien de cet établissement, approuve la réponse du maire qu’« il est impossible à notre municipalité de procurer tous produits de ravitaillement exclusivement réservés aux habitants de la commune de Sedan ».
Sur une instance nouvelle de l’autorité militaire allemande que la ville se pourvoie comme dit précédemment d’une pompe à incendie à vapeur , le Conseil prend une délibération fortement motivée, de laquelle il ressort, pour plusieurs raisons péremptoires, qu’on ne peut songer à « utiliser la pompe en question qu’à proximité de la Meuse, en faisant plonger les tuyaux d’aspiration dans le fleuve quand la situation le permettrait ; ce qui impliquerait la mise en batterie de la pompe à une distance très proche du cours d’eau et réduirait alors considérablement son emploi efficace. Que l’on restitue sur le matériel réquisitionné les échelles et deux pompes, et la compagnie se charge, après réglement de quelques détails de service, d’assurer, ainsi que toujours elle a fait, la sécurité de la garnison et de la population civile. »
Cette question paraît en suspens.
Un renseignement important passe en cette même séance sous les yeux du Conseil : le comité national de secours et d’alimentation, le comité d’alimentation du nord de la France et le comité de district de Charleville avaient demandé de voir clôturer au 31 décembre 1915 le premier exercice des opérations de ravitaillement par la commission For relief in Belgium. Or, les comptes de la ville de Sedan se soldent à cette date par un débit de 486. 574 fr. 80.
Malgré une plaidoyer très net de son président, établissant que toutes les précautions sont prises, tous les renseignements recueillis afin d’éviter les doubles emplois avec le Bureau de Bienfaisance, la dévouée Commission de secours n’obtient pas la remise, qui serait fort utile à son action, des 5.000 francs dont l’allocation lui avait été consentie, en principe, au mois de mai 1916.
Une note, inattendue ainsi que la plupart des communications de la Commandanture, touche le Conseil le 19 juillet : « Les maires de Sedan et de Balan devront désormais annoncer au moins vingt-quatre heures à l’avance toute réunion de l’Assemblée communale, et cela par un écrit accompagné de l’ordre du jour. »
En suite de cet avis, le sous-officier, interprète, assiste à la séance du 26 du même mois, où le Conseil délibère sur des affaires nombreuses :
Vote de nouveaux prêts :
Un de 2.000 francs à l’Orphelinat protestant de jeunes filles,
Un de 5.000 francs aux Fourneaux économiques,
Un autre de 3.000 francs à la Société de secours mutuels.
Les observations présentées relativement à l’achat d’une pompe à incendie, à vapeur, ont été comprises ; mais fussent-elles vingt fois plus justes et plausibles, il s’agit d’un ordre formel de l’inspection. D’ailleurs, la Commandanture
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