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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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entendant le brouhaha qui montait. Elle se pencha subrepticement par-dessus la balustrade pour regarder le vestibule en contrebas. Dans leurs livrées louées pour l’occasion, les domestiques étaient très élégants. Affichant un sourire éblouissant, elle s’assura que sa robe tombait bien, puis, l’estomac un peu noué, descendit rejoindre les invités.
    Quand elle fit son entrée dans le salon, Pascal l’annonça d’une voix forte, puis gâcha un peu son effet en lui adressant un clin d’œil appuyé pour l’encourager.
    Debout devant la cheminée, Isolde parlait avec une jeune femme au teint hâve. D’un regard, elle convia Léonie à les rejoindre.
    — Mademoiselle Denarnaud, puis-je vous présenter ma nièce, Léonie Vernier, la fille de la sœur de mon défunt mari.
    — Enchantée, mademoiselle, répondit obligeamment Léonie.
    Au cours de leur brève conversation, elle apprit que M lle  Denarnaud était la sœur célibataire du monsieur qui les avait aidés à descendre leurs bagages à Couiza le jour de leur arrivée. Denarnaud lui-même lui fit un signe de la main quand il vit que Léonie le regardait depuis l’autre bout de la pièce.
    Elle apprit aussi qu’une cousine éloignée travaillait comme femme de charge chez le curé de Rennes-le-Château, lequel faisait lui-même partie d’une famille nombreuse. En effet, d’après ce qu’Isolde leur avait dit au dîner deux jours plus tôt, l’abbé Saunière avait dix frères et sœurs.
    Elle essaya bien de participer à la conversation, mais ses tentatives se heurtèrent au regard froid de M lle  Denarnaud. Guère plus vieille qu’Isolde, celle-ci portait une robe démodée, qui aurait mieux convenu à une femme faisant deux fois son âge, et que Léonie trouva hideuse : en lourd brocart, elle était rembourrée par une tournure au bas du dos comme on n’en voyait plus à Paris depuis des années. Par contraste, Isolde resplendissait. Ses boucles blondes ramenées sur le haut de la tête étaient retenues par des peignes en nacre. Sa robe filetée d’or et de cristal en soie ivoire et taffetas doré, d’une délicatesse inouïe, semblait sortie de la dernière collection de Charles Worth. Au cou, elle portait un haut col droit du même tissu, épinglé d’une broche en perle. Au gré de ses mouvements, la robe attrapait la lumière, fluide et miroitante.
    Avec soulagement, Léonie repéra Anatole posté près des fenêtres, qui fumait en discutant avec le Dr Gabignaud. Elle s’excusa et traversa la pièce pour les rejoindre, accueillie par une bonne odeur de savon au bois de santal, de brillantine et de smoking noir repassé de frais. Le visage d’Anatole s’éclaira en la voyant.
    — Léonie ! s’exclama-t-il en lui passant un bras autour de la taille. Tu es tout à fait exquise, et il recula d’un pas pour inclure le médecin dans la conversation. Gabignaud, vous vous rappelez ma sœur ?
    — Certainement, répondit le médecin avec une petite révérence. Mademoiselle Vernier, permettez-moi d’ajouter mes compliments à ceux de votre frère. Vous êtes ravissante.
    Léonie s’empourpra, ce qui la rendit encore plus jolie.
    — Quelle réunion sympathique, lui dit-elle.
    Anatole lui présenta de loin les autres invités.
    — Tu te souviens de Maître Fromilhague ? Et de M. Denarnaud ? Il est venu avec sa sœur, qui tient sa maison.
    — Tante Isolde me l’a présentée, confirma Léonie.
    — Et voici Bérenger Saunière, prêtre de la paroisse de Rennes-le-Château et ami de ton défunt oncle, poursuivit Anatole en désignant un homme grand et musclé, au front haut et aux traits décidés, dont l’allure était assez mal assortie à la longue soutane noire qu’il portait. Il m’a l’air d’un brave type, mais guère enclin aux futilités. Il était plus intéressé par les recherches médicales de Gabignaud que par les banales civilités que j’ai pu débiter. N’est-ce pas, docteur ?
    Gabignaud l’admit en souriant.
    — Saunière est un homme d’une grande culture, dans toutes sortes de domaines. Il a soif de connaissances et pose sans arrêt des questions.
    Léonie observa le prêtre un moment, puis son regard se posa sur sa voisine.
    — Et la dame qui l’accompagne ?
    — M me Bousquet, une parente éloignée de notre défunt oncle. Si Lascombe ne s’était pas marié, elle aurait hérité du Domaine de la Cade, ajouta Anatole en baissant la voix.
    — Elle a pourtant accepté

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