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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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avait acheté une cargaison de livres d’occasion à un vide-grenier de Quillan et les avait disposés sur les rayons de la bibliothèque, pour recréer l’atmosphère.
    — Votre père participait-il activement à la gestion du Domaine au jour le jour ?
    Cette fois encore, Hal se rembrunit.
    — Disons que papa a apporté les fonds. Il venait de temps en temps. Mais c’était surtout le projet de mon oncle. C’est lui qui a trouvé l’endroit, persuadé mon père d’investir, supervisé la rénovation, pris toutes les décisions… Enfin, jusqu’à cette année. Quand papa a pris sa retraite, il a changé. En mieux, d’ailleurs. Il s’est détendu, a pris le temps de se distraire. Il est venu passer quelque temps au Domaine en janvier et février, puis il a déménagé et s’y est installé pour de bon au mois de mai.
    — Et votre oncle, comment a-t-il pris la chose ?
    — Je ne sais pas très bien, répondit Hal d’un air contrit, en fourrant les mains dans ses poches.
    — Votre père avait-il depuis toujours l’intention de s’installer en France après sa retraite ?
    — En fait, je n’en sais rien, dit-il, et Meredith perçut dans sa voix une amertume teintée de confusion.
    Elle comprenait très bien ce qu’il pouvait ressentir et éprouva pour lui un soudain élan de sympathie.
    — Vous avez envie de rassembler ce que furent les derniers mois de la vie de votre père comme les pièces d’un puzzle, que tout cela forme de lui une image cohérente, lui dit-elle doucement.
    — Oui, acquiesça Hal en relevant la tête. Nous n’étions pas très proches. Ma mère est morte quand j’avais huit ans et on m’a mis en pension. Même quand je revenais à la maison pour les vacances, mon père était toujours débordé. Je ne peux pas dire que nous étions intimes, lui et moi. Mais on avait commencé à se voir un peu plus et donc à mieux se connaître, ces deux dernières années. J’ai l’impression que je le lui dois.
    Sentant que Hal avait besoin d’aller à son rythme dans ses confidences, Meredith ne chercha pas à savoir ce qu’il entendait par là. Elle lui posa une question anodine, pour l’aider en douceur à en arriver à l’essentiel.
    — Quel métier exerçait votre père, avant sa retraite ?
    — Il travaillait pour une banque d’investissement. Avec un manque total d’imagination, je suis moi-même entré dans le même établissement, à ma sortie de l’université.
    — C’est aussi pour cette raison que vous avez démissionné ? Parce que vous héritez de la part qu’avait votre père dans le Domaine de la Cade ?
    — C’est un prétexte plutôt qu’une raison… Mon oncle voudrait racheter ma part. Il ne l’a pas dit expressément, mais je le sais. Pourtant je persiste à penser que mon père aurait voulu que je m’investisse davantage. Que je prenne le relais.
    — Vous en aviez parlé avec lui ?
    — Non. Il n’y avait rien d’urgent… Comment aurais-je pu savoir qu’il… Vous comprenez ? dit-il en se tournant vers Meredith.
    Ils avaient avancé lentement tout en parlant et se trouvaient maintenant dans une ruelle, devant une élégante villa de plain-pied. En face s’étendait un joli jardin à la française, avec un grand bassin en pierre et un café aux volets clos.
    — J’étais avec mon père quand je suis venu ici pour la première fois, dit Hal. Il y a seize ou dix-sept ans. Bien avant que mon oncle et lui aient songé à faire affaire ensemble.
    Meredith comprenait maintenant pourquoi Hal en savait tant sur Rennes-le-Château alors qu’il ignorait presque tout du reste de la région. Cet endroit comptait pour lui parce qu’il le rattachait à son père.
    — Le village a été complètement refait, mais à l’époque il semblait presque abandonné, poursuivit-il. L’église était ouverte une ou deux heures par jour, surveillée par une gardienne habillée tout en noir qui me fichait une trouille terrible. Ici, c’est la Villa Béthania, dit-il en désignant la demeure imposante devant laquelle ils se tenaient. Saunière l’a fait construire non pour y habiter lui-même, mais pour héberger des amis. Quand je suis venu avec papa, elle était ouverte au public, mais c’était un vrai bric-à-brac. En entrant dans l’une des chambres, on tombait sur la statue de cire de Saunière, assis bien droit dans son lit.
    — Quelle horreur, dit Meredith en faisant la grimace.
    — Tous les papiers et documents étaient

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