Sépulcre
avait déjà trouvé.
Meredith se radossa. Le moyen le plus évident d’avancer, ce serait de consulter les sites de recherches généalogiques sur les familles de la région et de voir si elle pourrait ainsi remonter le temps, mais ce serait un long processus. De son côté, peut-être que Mary pourrait l’aider.
En tapant avec fièvre, Meredith envoya un courriel à Mary, lui demandant de rechercher sur les sites Internet d’histoire locale du Milwaukee et sur les listes électorales le nom de Vernier, consciente que le soldat porterait un autre nom de famille s’il était le fils de Léonie et non celui d’Anatole. Après coup, elle rajouta le nom de Lascombe.
Il y eut une sonnerie.
Un instant, elle fixa d’un air ébahi le téléphone placé sur la table de chevet, et décrocha à la deuxième sonnerie.
— Allô ?
— Meredith ? C’est Hal… Je voulais juste te dire que j’étais rentré.
— Comment ça s’est passé ? lui demanda-t-elle, sentant à sa voix que quelque chose n’allait pas.
— Je te raconterai quand on se verra, dit-il après un silence. Je t’attendrai au bar. Je ne veux pas te détourner de ton travail.
Meredith jeta un coup d’œil au réveil et constata avec surprise qu’il était déjà 18 h 15. Elle regarda le fouillis de cartes, de notes gribouillées à la hâte, de photographies étalées sur le bureau, avec l’impression que sa tête allait exploser. Certes elle avait fait des découvertes essentielles, mais il restait tant de zones d’ombre…
Elle aurait voulu continuer, mais alors le souvenir lui revint de ces soirées qu’elle passait à réviser, quand elle était lycéenne. Mary entrait dans sa chambre, posait un baiser sur le sommet de sa tête et lui disait qu’il était temps de faire une pause. Que tout serait plus clair après une bonne nuit de sommeil.
Mary a toujours raison, se dit Meredith en souriant.
Et puis Hal semblait avoir besoin de compagnie. Mary apprécierait aussi qu’elle fasse passer les vivants avant les morts.
— Autant que je m’arrête maintenant, déclara-t-elle.
— C’est vrai ? dit Hal avec un soulagement dans la voix qui la fit sourire. Tu es sûre que je ne t’interromps pas en plein travail ?
— Sûre, dit-elle. Je descends dans dix minutes.
Meredith se changea, enfila une chemise blanche toute fraîche et sa jupe noire préférée, rien de trop habillé, puis elle fit un détour par la salle de bains, s’appliqua un nuage de poudre, un soupçon de mascara, un peu de rouge à lèvres, puis elle se brossa les cheveux et les tordit en une queue relevée.
Elle enfilait ses bottes et s’apprêtait à descendre quand son portable émit un bip lui indiquant qu’elle avait reçu un e-mail.
Meredith l’ouvrit et cliqua sur le message qui venait de Mary. Il contenait juste deux lignes, un nom, des dates, une adresse, et la promesse qu’elle recevrait d’autres informations dès que Mary en obtiendrait.
Son visage s’illumina. Je l’ai trouvé !
Elle prit la photo du soldat, qui n’était plus un inconnu. Il restait beaucoup de choses à éclaircir, mais elle y était presque. Elle glissa l’image dans le cadre, avec l’autre photo. La famille au grand complet. Sa famille.
Toujours debout, elle se pencha et cliqua pour répondre.
« Formidable ! Tu m’étonneras toujours, tapa-t-elle. Toute information supplémentaire sera la bienvenue ! Je t’embrasse. »
Meredith envoya le message. Puis, le sourire aux lèvres, elle descendit retrouver Hal.
VII
Carcassonne
Septembre-octobre 1891
51.
Dimanche 27 septembre 1891
Le lendemain matin, Léonie, Anatole et Isolde se levèrent tard. De l’avis général, la soirée avait été un grand succès. Les vastes salles et les longs couloirs du Domaine de la Cade, restés si longtemps silencieux, avaient repris vie. On entendait siffloter gaiement dans les quartiers des domestiques. Pascal vaquait à ses occupations d’un air débonnaire. Quant à Marieta, toute guillerette, elle allait d’un pas sautillant d’un point à l’autre de la maison.
Seule Léonie dénotait dans ce tableau. Suite à la quantité de vin inhabituelle qu’elle avait bue et aux contrecoups des confidences de M. Baillard, elle avait des frissons et un violent mal de tête.
Elle passa presque toute la matinée couchée sur la méridienne, une compresse froide sur le front. Quand elle se sentit assez remise, elle déjeuna d’une tartine grillée et d’un
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