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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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avec les bagages ?
    — Il y a déjà quequ’temps, Madama.
    — Bien. Léonie, je vous ai attribué la chambre jaune. Anatole, vous aurez la suite Anjou, sur le devant de la maison. Elle fait face au nord, mais n’en demeure pas moins agréable.
    — Je n’en doute pas un instant.
    — Nous nous sommes bien restaurés, et je me suis dit que vous aimeriez vous retirer tôt dans vos appartements pour vous reposer des fatigues du voyage. Aussi n’ai-je pas prévu de dîner pour ce soir. S’il vous plaît, n’hésitez pas à sonner en cas de besoin. J’ai pour habitude de prendre un digestif dans le salon à 21 heures. N’hésitez pas à m’y rejoindre si vous en avez envie, j’en serais ravie.
    — Merci.
    — Merci, renchérit Léonie.
    Ils se levèrent de concert.
    — J’avais pensé faire un petit tour dans les jardins avant la tombée de la nuit. Pour fumer une cigarette…, dit Anatole, mais Léonie vit aussitôt passer une lueur dans les yeux gris d’Isolde.
    — Si ce n’est pas trop vous imposer, puis-je vous suggérer de remettre votre promenade à demain matin ? Il fera bientôt nuit. Je n’ai pas envie d’envoyer quelqu’un à votre recherche dès votre première soirée ici.
    Un moment, tout le monde resta coi. Puis, à la stupéfaction de Léonie, au lieu de protester contre cette brimade, Anatole sourit, comme à une plaisanterie comprise de lui seul. Il prit la main d’Isolde, la porta à ses lèvres. Ce fut un baisemain on ne peut plus convenable.
    Et pourtant…
    — Bien sûr, ma tante, comme vous voudrez, dit Anatole. Je suis votre serviteur.

25.
    Après avoir pris congé de son frère et de sa tante, Léonie suivit Marieta qui la mena par un escalier jusqu’au premier étage. Une fois dans le couloir qui faisait toute la longueur du bâtiment, la servante s’arrêta pour lui indiquer les toilettes ainsi qu’une spacieuse salle de bains attenante, au centre de laquelle trônait une grande baignoire en cuivre, avant de la conduire à sa chambre.
    — La Chambre Jaune, madomaisèla, dit Marieta en s’écartant pour la laisser entrer. Il y a de l’eau chaude sur la table de toilette. Avez-vous besoin d’autre chose ?
    — Merci, tout me semble parfait.
    La servante lui tira sa révérence et disparut.
    Léonie contempla avec plaisir la pièce qui serait son refuge durant les quatre semaines à venir. C’était une chambre bien conçue, élégante et confortable, donnant sur les pelouses situées au sud de la propriété. La fenêtre était ouverte, et des bruits de vaisselle lui parvenaient de la terrasse en dessous, où les domestiques débarrassaient la table.
    Les murs étaient recouverts d’un délicat papier peint à fleurs roses et mauves, assorti aux rideaux et aux draps, qui offrait une impression de lumière malgré la nuance profonde des meubles en acajou. Quant au lit, jamais Léonie n’en avait vu de plus large. Il occupait le centre de la pièce, et les reliefs sculptés de la tête et des marchepieds rappelaient un peu ceux d’une barque égyptienne. À côté, sur une bonnetière aux pieds griffus, étaient posés une bougie plantée dans un chandelier en cuivre, ainsi qu’un verre et une carafe d’eau qu’un napperon blanc brodé protégeait des mouches. On y avait aussi placé sa boîte à ouvrage, son carnet de papier fort et son matériel de peinture. Son chevalet portatif reposait par terre, appuyé contre la bonnetière.
    Léonie traversa la pièce jusqu’à une grande armoire sculptée dans le même style égyptien. Deux longs miroirs encastrés dans les portes reflétaient la pièce derrière elle. Elle ouvrit la porte de droite et fit défiler les cintres suspendus à la rampe où ses jupons, robes d’après-midi, robes du soir et vestes étaient pendus, bien rangés. Tous ses bagages avaient été défaits.
    Dans la commode à côté de l’armoire, elle trouva sa lingerie, dessous, corsets, liquettes, chemisiers, bas, pliée avec soin et rangée dans de profonds tiroirs qui fleuraient bon la lavande.
    La cheminée faisait face à la porte, et elle était surmontée d’un miroir au cadre d’acajou. La pendule de Sèvres en porcelaine et dorure au centre du manteau ressemblait fort à celle de leur salon de la rue de Berlin.
    Léonie se déshabilla en posant ses vêtements à mesure, robe, bas en coton et fil d’Écosse, combinaison, corset et liquette, sur le tapis et le fauteuil. En chemise et dessous, elle souleva le broc et

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