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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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s’agenouilla. Il commença à dessiner du doigt
une carte grossière sur le sable (à l’envers, pour qu’ils puissent mieux la
voir). « La terre est ronde comme une orange, mais cette carte est comme
une écorce, coupée en tranches, du nord au sud, posée à plat et un petit peu
étirée. » Il dessina les continents avec audace.
« Voici le nord et le sud, l’est et l’ouest. Le Japon est ici, mon pays
est de l’autre côté de la terre… là. Tout ceci est inconnu et inexploré… Nous
connaissons les régions côtières, mais pas plus. L’intérieur de l’Afrique, des
Amériques et de l’Asie reste un mystère. » Il s’arrêta de parler pour
qu’elle ne perde pas le fil. Elle traduisait plus facilement et il sentit que
leur intérêt augmentait. Le garçon bougea et se rapprocha.
    « L’héritier veut savoir où nous sommes sur la carte.
    — Ici. Voici Cathay, la Chine, je crois. Je ne sais pas
à quelle distance nous sommes de ses côtes. Il m’a fallu deux ans pour aller d’ici à là. » Toranaga et la grosse femme tendaient le
cou pour mieux voir.
    « L’héritier demande pourquoi nous sommes si petits sur
votre carte.
    — Ce n’est qu’une échelle, senhora. Sur ce continent,
il y a presque mille lieues, de trois miles chacune, de Terre-Neuve Mexique.
D’ici à Yedo, ça ne fait que cent lieues. »
    Un silence, puis ils se mirent tous à parler entre eux.
    « Sire Toranaga veut que vous lui montriez sur la carte
comment vous êtes arrivé au Japon.
    — Par ce chemin. Voici le passage de Magellan – ou le
détroit – ici, au bout de l’Amérique du Sud. Il s’appelle ainsi à cause du navigateur portugais qui l’a découvert, il y a quatre-vingts ans.
Depuis, les Espagnols et les Portugais ont gardé ce chemin
secret, pour leur usage exclusif. Nous avons été les premiers
ensuite à le franchir. J’avais un de leurs carnets, une espèce
de carte, mais il m’a quand même fallu attendre six mois pour le passer à cause
des vents contraires. »
    Elle traduisit ce qu’il venait de dire. Toranaga releva la
tête, incrédule.
    Mon maître dit que vous vous trompez. Tous les bar… tous les
Portugais viennent du Sud. C’est leur route, la seule.
    —  Oui, c’est vrai que les
Portugais préfèrent cette route- là – le cap de
Bonne-Espérance – parce qu’ils ont des douzaine s de forts
le long de ces côtes, Afrique, Indes et îles des Épices – pour hiverner et s’approvisionner. Leurs navires de guerre patrouillent dans ces
zones-là et monopolisent les voies maritimes. Cependant, les Espagnols
utilisent le détroit de Magellan pour se rendre dans leurs colonies du
Pacifique, aux Philippines. Ou bien ils traversent ici, par l’étroit isthme de
Panama, ce qui leur évite des mois de voyage. Il était plus sûr de passer par
le détroit de Magellan. Il aurait sinon fallu nous battre contre tous ces forts
portugais. Dites, je vous en prie, à sire Toranaga que je connais la position
de bon nombre d’entre eux. La plupart emploient des troupes japonaises. »
Il ajouta avec emphase : « Le frère qui m’a donné ces informations
était espagnol, hostile aux Portugais et aux jésuites. »
    Blackthorne vit leur réaction immédiate. Donne-leur du temps
et reste simple, se dit-il.
    « Des troupes japonaises ? Vous voulez dire des
samouraïs ?
    — Je dirais plutôt des ronin.
    —  Vous avez parlé d’un “carnet”  ?
Mon maître aimerait savoir comment vous vous l’êtes procuré ?
    — Un homme du nom de Pieter Suyderhof, un Hollandais,
était secrétaire privé du primat de Goa. Tel est le titre du plus haut
dignitaire catholique de la région, et Goa est la capitale des Indes portugaises.
Vous savez, bien sûr, que les Portugais essaient de conquérir le continent par
la force. En tant que secrétaire privé de l’archevêque qui était en même temps
vice-roi, toutes sortes de documents lui passaient, à cette époque-là, entre
les mains. Au bout de plusieurs années, il a fini par obtenir leurs carnets –
leurs cartes – et les a copiés. Ces carnets dévoilaient les secrets du détroit
de Magellan et indiquaient aussi la route du cap de Bonne-Espérance, les bancs
et les récifs de Goa au Japon, via Macao. Mon carnet donnait la route du
détroit de Magellan. Il se trouvait dans les papiers volés à bord de mon
bateau. Ils me sont vitaux et pourraient être d’une valeur inestimable pour
sire Toranaga.
    — Mon maître dit qu’il

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