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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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personne ne peut donner, pas même
le pape ! Personne, excepté Toranaga. Si Onoshi et Kiyama le soutenaient
ouve r tement, Toranaga pourrait réduire Ishido à néant et
dominer le Conseil. Le père Alvito n’aurait jamais cru que Toranaga serait
aussi explicite et brutal, qu’il proposerait autant de choses. Était-il
possible de faire changer d’avis Onoshi et Kiyama ? Ils se haïssent. Pour des
raisons connues d’eux seuls, ils se sont unis pour
s’opposer à Toranaga. Pourquoi ? Qu’est- ce qui les
ferait trahir Ishido ?
    « Je ne suis pas qualifié pour vous répondre, Sire, ou
pour parler d’un tel sujet, neh ? Je peux vous dire que notre but est d e sauver les âmes.
    — J’ai entendu dire que mon fils Naga était intéressé
par la foi chrétienne ? »
    Toranaga menace-t-il ou fait-il une offre ? se demanda
Alvito. Accepte-t-il la conversion de Naga – quel coup magistral ce serait – ou veut-il dire : Si vous ne coopérez pas, je serai dans
l’obligation de l’en empêcher ? « Le seigneur, votre fils est l’un de
ces nombreux nobles ouverts d’esprit et compréhensifs, Sire. »
    Alvito se rendit compte tout à coup de l’énorme dilemme
devant lequel se trouvait Toranaga. Il est pris au piège. Il doit conclure avec
nous. Il doit essayer ! Quelles que soient nos exigences, il devra les
satisfaire si nous voulons conclure avec lui. Il admet à la fin
des fins que les daimyôs chrétiens détiennent la clef de
l’équilibre ! Quelles que soient nos exigences ! Que pourrions-nous
espérer d’autre ? Rien du tout. Excepté…
    Il baissa les yeux volontairement sur les carnets qu’il
avait posés par terre, devant Toranaga. Il vit la main se tendre, les saisir et
les mettre en sécurité dans la manche du kimono.
    « Ah, oui, Tsukku-san, dit Toranaga d’une voix étrange
et fatiguée. Et puis il y a le nouveau barbare, le pirate. L’ennemi de votre
pays. Ils arriveront bientôt ici en nombre, n’est-ce pas ? On peut les
encourager ou les décourager. Comme ce pirate, précisément, neh ? »
    Le père Alvito savait à présent qu’ils avaient tout. Dois-je
réclamer la tête de Blackthorne sur un plateau d’argent comme la tête de saint
Jean-Baptiste, pour conclure ce marché ? Dois - je
demander la permission de construire une cathédrale à Yedo ou à l’intérieur des
remparts de la forteresse d’Osaka ? Il se sentit couler pour la première
fois de sa vie. Sans gouvernail, à la recherche de la puissance et du pouvoir.
    Nous ne voulons pas plus que ce qui nous est offert !
J’aimerais conclure le marché maintenant ! Si ça ne dépendait que de moi,
je tenterais le coup. Je connais bien Toranaga et je parier ais
sur lui. J’aimerais bien essayer et tenir mon serment. Oui, j’excommunierais
Onoshi ou Kiyama, s’ils n’étaient pas d’accord. Deux âmes en échange de dix
mille, cent milles, des millions. C’est juste, dirais-je. Oui, oui, oui, pour
la Gloire de Dieu. Mais je ne peux rien conclure. Je ne suis que le messager,
et partie de ce message…
    « J’ai besoin d’aide, Tsukku-san. J’en ai besoin
maintenant.
    — Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir,
Toranaga-sama. Je vous le promets. »
    Toranaga conclut : « J’attendrai quarante jours.
Oui, quarante jours. »
    Alvito salua. Il vit que Toranaga lui rendait son salut e n s’inclinant plus bas que d’habitude, comme il l’aurait fait devant le Taikô. Le prêtre se leva en tremblant, se retrouva h ors de la pièce, dans le couloir. Il hâta le pas. Toranaga l’observa tandis qu’il traversait le jardin, en
contrebas. Le panneau coulissant s’ouvrit, mais Toranaga renvoya ses gardes et leur ordonna, sous peine de mort, de le laisser seul.
Ses yeux ne quittèrent pas Alvito qui passait la porte fortifiée, traversait la
cour jusqu’à ce qu’il ait disparu dans le labyrinthe des
fortifications intérieures.
    Dans le silence, Toranaga se mit alors à sourire. Il remonta
les pans de son kimono et commença à danser.
    C’était une hornpipe.

2 1
    Juste après le coucher du soleil, Kiri descendit les
escaliers accompagnée de deux servantes. Elle se dirigea vers la litière fermée
qui attendait près de la petite hutte. Un manteau volumineux recouvrait son
kimono de voyage et la faisait paraître plus imposante qu’elle n’était. Elle
portait un grand chapeau à larges bords. Dame Sazuko, qui était enceinte,
l’attendait patiemment sous la véranda. Mariko se tenait

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