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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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pensent
toujours à l’argent.
    — La rumeur circule que son pays n’est peuplé que
d’affreux pirates marchands. Il n’y a pas un seul samouraï dans toute la
population. Qu’est-ce que Sire Toranaga attend de lui ?
    — Désolée, mais je n’en sais rien.
    — La rumeur circule qu’il est chrétien. Du moins le
dit-il. L’est-il en vérité ?
    — Pas chrétien comme nous. Vous l’êtes,
capitaine ?
    — Mon maître est chrétien. Je le suis donc aussi. Mon
maître est Sire Kiyama.
    — J’ai l’honneur de bien le connaître. Il a honoré mon
mari en fiançant l’une de ses petites-filles à mon fils.
    — Oui, je sais, dame Toda.
    — Sire Kiyama va mieux maintenant ? Je crois que
les docteurs n’autorisent personne à le voir.
    — Je ne l’ai pas vu depuis une semaine. Personne ne l’a
vu. C’est peut-être la peste chinoise. Que Dieu l’en protège. Que Dieu maudisse
tous les Chinois ! » Il jeta un regard brillant sur Blackthorne.
« Les docteurs disent que les barbares ont apporté la vérole en Chine, à
Macao et sur nos rivages.
    —  Sumus omnes in manu Dei, dit-elle.
    —  Ita, amen  », répondit le capitaine,
tombant ainsi dans le piège.
    Blackthorne s’était lui aussi rendu compte de la faute du
capitaine. Il vit un éclair de colère passer sur son visage et l’entendit dire
quelque chose entre ses dents. Mariko rougit et s’arrêta. Blackthorne quitta sa
litière et les rejoignit.
    « Si vous parlez latin, centurion, ce serait gentil à
vous de venir parler avec moi. J’ai soif de tout apprendre de votre grand pays.
    — Oui, je parle votre langue,
étranger.
    — Ce n’est pas ma langue, centurion, mais celle de
l’Église et de tous les gens éduqués dans mon pays. Vous la parlez bien . Comment et quand l’avez-vous apprise ? »
    Le cortège passa devant eux et tous les samouraïs, Bruns et
Gris, les regardèrent. Buntaro, près de la litière de Toranaga, s’arrêta et se
retourna. Le capitaine hésita puis se remit à marcher. Mariko était heureuse
que Blackthorne les ait rejoints.
    «  Le centurion parle couramment cette langue. Il la parle merveilleuse ment, n’est-ce
pas ? dit Blackthorne à Mariko.
    — Oui. C’est vrai. Vous avez appris au séminaire,
centurion ?
    — Et vous, étranger ? » répondit le capitaine
froidement, ne faisant pas attention à elle, détestant le souvenir de ce séminaire de Macao où il avait été envoyé, enfant, par Kiyama
pour apprendre les langues. « Maintenant que nous pouvons nous parler
directement, dites-moi simplement pourquoi vous avez dit à madame : “ Qui d’autre sait … ” Qui d’autre sait
quoi ?
    — Je ne me souviens pas. Mon esprit divaguait.
    — Il divaguait, vraiment ? Et vous avez dit
aussi : “ Rendez à César ce qui appartient à César ”.
    —  Ce n’était qu’une plaisanterie.
J’avais une discussion ave c cette dame qui raconte des
histoires particulièrement révélatrices, mais parfois difficiles à comprendre.
    — Oui. Il y a beaucoup de choses à comprendre.
Qu’est-ce qui vous a rendu fou quand vous étiez à la porte ? Pourquoi
avez-vous guéri aussi rapidement ?
    — C’est la miséricorde divine. »
    Ils marchaient à nouveau près de la litière. Le capitaine était furieux de s’être laissé prendre si facilement.
Il avait été prévenu par sire Kiyama, son maître, que
cette femme était infiniment rusée : « N’oublie
pas qu’elle porte la tache de la trahison en elle et que
le pirate est guidé par Satan le diable. Observe, écoute et souviens-toi de
tout. Peut-être se trahira-t-elle elle-même et deviendra-t-elle un témoin
contre Toranaga au bénéfice des régents ? Tue le pirate dès qu’a lieu
l’embuscade. »
    Les flèches fendirent la nuit. La première vint se planter
dans la gorge du capitaine. Sentant ses poumons s’emplir de feu et la mort
l’avaler, il eut une dernière pensée de surprise, car l’embuscade ne devait pas
avoir lieu là, mais un peu plus loin, près des quais. L’attaque ne devait pas
les prendre pour cibles, mais viser le pirate, uniquement.
    Une autre flèche se ficha dans l’une des colonnes de la
litière à quelques centimètres de la tête de Blackthorne. Deux flèches avaient
transpercé les rideaux du palanquin de Kiritsubo et une autre s’était plantée
dans le ventre d’Asa, la servante. Elle se mit à hurler. Les porteurs
abandonnèrent tout et disparurent dans la nuit en

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