Shogun
bottes .
Restez avec lui jusqu’à ce que je vous appelle !
Sans un mot, Blackthorne suivit Pesaro, un homme corpulent,
le long de la coursive. Alvito rejoignit Dell’Aqua et Toranaga qui parlaient
par l’intermédiaire de Mariko. Ferriera cria « Rodrigues, vous
descendez ?
— Je reste sur le pont tant que cette putain de galère
est là, commandant. Si vous avez besoin de moi, je suis en haut. »
2 7
« Il doit y avoir une solution, commandant, dit
Dell’Aqua avec patience. Désirez-vous… Désirez-vous un acte de guerre contre
une nation amie ?
— Bien sûr que non. »
Au carré des officiers, tout le monde comprit qu’ils se
trouvaient tous dans le même piège. Tout acte inamical les mettait du côté de
Toranaga contre Ishido. Ils devaient absolument éviter cela au cas où Ishido
serait l’ultime vainqueur. Pour le moment, Ishido contrôlait Osaka et la
capitale, Kyoto, ainsi que la majorité des régents. Par l’intermédiaire des daimyôs Onoshi et Kiyama. Ishido contrôlait aussi la plus grande partie du sud de l’île
de Kyushu, donc le port de Nagasaki, donc tout le commerce et le Vaisseau noir
annuel.
Toranaga dit : « Qu’y a-t-il de si
impossible ? Je veux seulement que vous écartiez par la force les pirates
qui bloquent le chenal, neh ? »
Toranaga occupait, mal à l’aise, la place d’honneur. Il
était assis dans le fauteuil à haut dossier, à la grande table. Alvito était à
côté de lui, le commandant en face de lui, Dell’Aqua à côté du commandant.
Mariko se tenait debout, derrière Toranaga. Les samouraïs attendaient près de
la porte et faisaient face aux marins armés. Tous les Européens étaient conscients d e la présence de Mariko. Alvito remplissait les
fonctions d’interprète, mais elle était là pour veiller à ce que la traduction
soit précise et complète que rien de ce qui pouvait nuire aux intérêts de son
maître ne soit passé sous silence.
Dell’Aqua se pencha : « Vous pourriez peut-être,
Sire, envoyer des messagers auprès de sire Ishido. La solution réside peut-être
dans la négociation. Nous pourrions offrir ce bateau comme lieu neutre pour
d’éventuelles négociations. Vous pourriez peut-être ainsi régler le
conflit. »
Toranaga éclata de rire, méprisant : « Quel
conflit ? Nous ne sommes pas en guerre, ni Ishido ni moi.
— Mais, Sire, nous avons vu la bataille, sur le quai.
— Ne soyez pas stupide ! Qui a été tué ?
Quelques ronin sans importance. Qui a attaqué ? Des ronin seulement. De s bandits ou des fanatiques qui se sont
trompés.
— Et durant l’embuscade ? On nous a dit que les
Brun s s’étaient battus contre les Gris.
— Les bandits nous ont tous attaqués, Bruns et Gris…
Mes hommes se sont simplement battus pour me protéger. Dans des escarmouches,
la nuit, des erreurs peuvent se produire. Si les Bruns ont tué des Gris
et vice versa, c’est une erreur regrettable. Que représentent quelques hommes
pour nous ? Rien. Nous ne sommes pas en guerre. » Toranaga lut la
stupéfaction sur leurs visages. Il ajouta : « Dites-leur, Tsukku-san,
qu’au Japon les armées font la guerre. Ces escarmouches ridicules et ces
tentatives d’assassinat ne sont que de simples tentatives. La guerre n’a pas
éclaté cette nuit. Elle a éclaté quand le Taikô est mort. Avant même. Quand il est mort sans laisser d’enfant en âge de prendre la
succession. Peut-être même avant ça. Quand Goroda, le seigneur-protecteur a été
assassiné. Cette nuit-ci n’a aucune signification durable. Aucun de vous ne
comprend notre royaume, notre politique. Comment pourriez-vous d’ailleurs y
comprendre quelque chose ? Ishido essaie de me tuer. D’autres daimyôs essaient
aussi. Ils l’ont tenté dans le passé et le tenteront encore dans l’avenir.
Kiyama et Onoshi ont été tous les deux amis et ennemis. Écoutez-moi. Si j’étais
assassiné, cela simplifierait les choses pour Ishido,
l’ennemi réel, mais ce ne serait que temporaire. Je suis pour l’instant pris
dans son piège. Même si son piège est parfait, il ne bénéficie que d’un
avantage temporaire. Si je m’échappe, il n’y aura jamais eu de piège. Mais
comprenez bien, vous tous, que ma mort ne supprime pas les conflits à venir. Il
n’y aura pas de conflit si Ishido meurt. Il n’y a pas de guerre ouverte pour
l’instant. » Il s’agita nerveusement dans son fauteuil. Il détestait
l’odeur de friture et de corps mal
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