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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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n’est qu’un marché entre vous, moi et ce singe.
    — Ce n’est pas un singe, commandant. Vous feriez mieux
de vous en souvenir.
    — Tertio : quinze pour cent sur la cargaison de
cette année et non dix.
    — Impossible.
    — Quarto : pour que tout soit en ordre, j’exige
votre parole devant Dieu qu’aucun des prêtres sous votre juridiction ne me
menacera d’excommunication, à moins que je ne commette un acte sacrilège. Et
votre parole devant Dieu que vous me soutiendrez activement et aiderez ces deux
Vaisseaux noirs.
    — Quoi encore ? Ce n’est certainement pas tout,
commandant ?
    — Enfin, je veux la peau de l’hérétique. »
    Mariko regarda Blackthorne, allongé sur le sol de la
cabine, dans un état semi-comateux. Il vomissait ses entrailles. Le bosco était
adossé au mur et la regardait en souriant, sourire qui laissait apparaître ses
chicots jaunâtres.
    « A-t-il été empoisonné ? Est-il soûl ?
demanda-t-elle à Totomi Kana, le samouraï qui était à côté d’elle. Elle
essayait vainement de ne pas respirer l’odeur fétide et âcre de la nourriture
et de la vomissure, l’odeur épouvantable du marin, en face d’elle, et celle,
tenace, qui montait des cales et empoisonnait le bateau en permanence.
« C’est comme s’il avait été empoisonné, neh ?
    —  On l’a peut-être empoisonné, Mariko-san.
Regardez ces ordures. » Le samouraï montra la table avec dégoût.
    « Qu ’est-ce que vous voulez ?
demanda le bosco. Pas de singes, ici, wakarimasu ? Pas de
singes-sans dans cette- u pièce-u ? » Il regarda
le samouraï et lui fit signe de s’en aller. « Dehors ! Fous
l’camp ! » Ses yeux revinrent sur Mariko : « Comment vous
appelez-vous ? Noum ? »
    Mariko détourna son regard hypnotisé de la table et
concentra son attention sur le bosco. « Désolée, senhor. Je ne vous ai pas
compris. Qu’avez-vous dit ? » La bouche du bosco s’entrouvrit un peu
plus. C’était un gros homme aux yeux qui louchait, aux oreilles en feuilles de
chou. Ses cheveux formaient une queue de rat sur sa nuque. Un crucifix pendait
entre les plis de son cou et des pistolets étaient fichés dans sa
ceinture. « Hé, vous parlez portugais ? Une Jap qui parle bien
portugais ? Ou c’est que vous avez appris à parler civilisé ?
    —  Ce sont les… les pères chrétiens
m’ont appris.
    — Que je sois un maudit fils de pute ! Madonne,
une fleur-san qui parle c ivilisé ! »
    Blackthorne eut un nouveau haut-le-cœur.
« Pouvez-vous… est-ce que vous pouvez, s’il vous plaît, mettre le pilote
là ? dit-elle en indiquant la couchette.
    —  Ouais. Si ce singe m’aide.
    —  Qui ? Je vous demande pardon,
qu’avez-vous dit ? Qui ?
    — Lui. Le Jap. Lui. »
    Elle reçut ces mots comme une gifle et il lui
fallut toute sa volonté pour garder son calme. Elle fit signe au
samouraï : « Kana-san, voulez-vous aider ce barbare ? Il faut
mettre l’Anjin-san là.
    —  Avec plaisir, madame. »
    L es deux hommes soulevèrent
Blackthorne, qui retomba lourdement sur la couchette.
    « Il faudrait le laver, dit Mariko à Kana, encore
étourdie par le nom que le bosco lui avait donné.
    — Oui, Mariko-san. Dites au barbare d’aller chercher
des serviteurs.
    — Oui. » Ses yeux étonnés revenaient constamment
vers la table. « Mangent-ils vraiment ça ? »
    Le bosco suivit son regard, se pencha et arracha une cuisse
de poulet qu’il lui tendit. « Vous avez faim ? Voilà, petite
fleur-san, c’est bon. C’est frais aujourd’hui, du vrai poulet de Macao. »
    Elle refusa de la tête.
    « Pauvre petite chose ! Qu’est-ce que vous
vouliez, donna senhorita ?
    — Voir l’ An … voir le pilote. Sire
Toranaga m’a envoyée. Le pilote est soûl ?
    — Oui. Ça et la bouffe. Ce pauvre imbécile a mangé et
bu trop vite. Il a avalé d’un trait la moitié d’une bouteille. Les
Ingeles sont tous les mêmes. Ils peuvent pas tenir le rhum et ils ont
pas de couilles. » Ses yeux la dévisagèrent. « J’ai jamais vu une
fleur-san aussi petite que vous. Et j’ai jamais en plus adressé la parole à une
Jap qui parlait civilisé.
    — Appelez-vous tous les samouraïs et toutes les dames
japonaises des Japs et des singes ? »
    Le marin gloussa : « Hé, senhorita, c’est ma
langue qui a fourché. C’est pour les gens communs, vous savez, les maquereaux
et les putains de Nagasaki. Je voulais pas vous insulter. J’ai jamais parlé

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