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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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travers. »
    Les canonniers obéirent ; leurs yeux interrogeaient les
visages des officiers et des prêtres qui se trouvaient sur le gaillard
d’arrière. « Pour l’amour de Dieu, Don Ferriera, qui est Toranaga ?
    — Qui est- ce, mon
père ? » demanda Ferriera qui n’avait jamais vu Toranaga de sa vie.
Les deux prêtres gardèrent le silence.
    « Vite. Qui peut bien être Toranaga ? »
redemanda le canonnier.
    Rodrigues, impatienté, le montra du doigt. « Là, à
l’avant, le petit gros au milieu de tous ces salopards de païens.
    — Vu, senhor pilote. »
    Les canonniers firent quelques mises au point.
    Ferriera prit la bougie des mains de l’aide canonnier.
« Vous avez l’hérétique dans le champ ?
    — Oui, commandant. Êtes-vous prêt ? Je baisserai
ma main. Ce sera le signal !
    — D’accord.
    — Tu ne tueras point ! » C’était Dell’Aqua.
Ferriera tourna vers lui.
    « Ce sont des païens et des hérétiques !
    — Il y a des chrétiens parmi eux. Quand bien même il
n’y en aurait pas.
    — Ne faites pas attention à lui, canonniers !
gronda le commandant. Nous ouvrons le feu dès que vous êtes prêts ! »
    Dell’Aqua s’avança et se plaça devant la gueule du canon, la
main posée sur son crucifix : « J’ai dit : Tu ne tueras
point !
    —  Nous tuons tout le temps, mon père.
    — Je sais et j’en ai honte. J’en demande pardon à
Dieu. » Dell’Aqua ne s’était jamais trouvé sur un navire de guerre don t les canons étaient amorcés, devant des
hommes armés de mousquets, les doigts sur les détentes, prêts à mourir.
« Tant que je suis ici, il n’y aura pas de tuerie !
    — Et s’ils nous attaquent ? S’ils essaient de
s’emparer du bateau ?
    — J’implorerai Dieu de nous venir en aide !
    — Où est la différence ? Maintenant ou plus
tard ? » Dell’Aqua ne répondit pas. Tu ne tueras point, pensait-il.
Toranaga leur avait tout promis. Ishido, rien. Ferriera tourna le
dos aux prêtres, jeta la bougie et se dirigea vers le
bastingage. « Soyez prêts à repousser une attaque ! cria-t-il. Si l a galère vient à cinquante mètres sans notre
autorisation, vous avez ordre de la mettre en morceaux, quoi que disent les
prêtres. »
    — Ohé, Santa Theresa !
    —  Ohé,
Ingeles !
    —  C’est toi, Rodrigues ?
    —  Oui !
    — Et ta jambe ?
    — Va te faire voir ! »
    Rodrigues était enchanté du rire gouailleur qui lui
parvenait à travers l’étendue d’eau qui les séparait.
    Les deux bateaux avaient manœuvré pendant une demi-heure .
Ils s’étaient poursuivis, avaient viré. La galère avait tenté de venir au vent
pour coincer la frégate sur un rivage à l’abri, mais celle-ci avait pris du
champ pour mettre voiles hors du port. Aucun des deux bateaux n’avait réussi à
prendre l’avantage. C’est au cours de cette chasse que les hommes à bord de la
frégate avaient pour la première fois vu les bateaux pêche qui encombraient le
chenal. Ils avaient compris. « Voilà pourquoi ils viennent vers
nous ! Pour obtenir notre protection !
    — Raison de plus pour nous de les couler, maintenant
qu’ils sont coincés, Ishido nous en remerciera à tout jamais », avait dit Ferriera.
    Dell’Aqua était resté catégorique. «  Toranaga est bien trop important. J’insiste pour que nous lui
parlions d’abord. Vous pourrez toujours le couler. Il n’a
pas de canons. Je sais quand même ça : seul un canon
peut en combattre un autre. »
    Rodrigues avait organisé une trêve pour trouver le temps de
souffler. Les deux bateaux étaient au milieu du port, à l’abri des bateaux de
pêche, éloignés l’un de l’autre. La frégate frissonnait dans le vent, prête à
abattre sous le vent. La galère, rames bordées, dérivait par le travers pour
venir à portée de voix.
    « A-t-on l’autorisation de monter à bord ?
    — Autorisation pour qui, Ingeles ?
    — Sire Toranaga, son interprète et ses gardes. »
    Ferriera dit calmement : « Pas de gardes. »
    Alvito répliqua : « Il doit en mener quelques-uns
avec lui. C’est une question de face.
    — Au diable, la face. Pas de gardes.
    — Je ne veux pas de samouraïs à bord, avait convenu
Rodrigues.
    —  Accepteriez-vous qu’il n’en
vienne que cinq ? demanda Alvito. Juste sa garde personnelle ? Vous
comprenez le problème, Rodrigues ? »
    Rodrigues réfléchit, puis acquiesça. « Cinq, d’accord, commandant. Nous allons

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