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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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noyer.
    « Pilote ! L’Anjin-san est sous la protection de
sire Toranaga. J’exige qu’il soit repêché !
    — Un instant, Mariko-san ! » Rodrigues
continua de murmurer quelque chose à Santiago qui acquiesça et décampa.
« Je suis désolé, Mariko-san, mais c’était urgent. Il fallait que
l’Ingeles se réveille.
    — Pourquoi ?
    — Je suis son ami. Il vous l’a jamais dit ?
    — Oui. Mais l’Angleterre et le Portugal sont en guerre.
L’Espagne aussi.
    — Oui. Mais les pilotes sont au-dessus des guerres.
    — Qui servez-vous alors ?
    — Le pavillon.
    — N’est-ce pas votre roi ?
    — Oui et non, senhora. Je dois une vie à
l’Ingeles. » Rodrigues observait la chaloupe. « Droit devant. Allez.
Ramène-la dans le vent, ordonna-t-il à l’homme de barre.
    — Oui, senhor. »
    Il attendit, vérifia la direction du vent, la situation des
bancs de sable. « Excusez-moi, senhora. Vous disiez ? »
    Rodrigues la regarda un instant puis s’en retourna vérifier
la position de son bateau et de la chaloupe. Les hommes avaient sorti
Blackthorne de l’eau et souquaient vers la galère. L’Anjin-san était caché par
l’homme assis à ses côtés, l’individu auquel Rodrigues avait murmuré quelque
chose. « Que lui avez-vous dit, senhor ?
    — À qui ?
    — À lui. Au senhor que vous avez envoyé secouer l’Anjin - san ?
    — Je lui ai dit de transmettre mes meilleurs vœux à
l’Ingeles et mes prières pour qu’il fasse vite. »
    Quand Rodrigues vit la chaloupe contre le flanc de la
galère, il poussa un soupir de soulagement. « Sainte Marie, Mère de
Dieu… »
    Le commandant et les Jésuites apparurent sur le pont.
Toranaga et ses gardes les suivaient.
    « Rodrigues ! La chaloupe à la mer ! Les
pères descendent à terre, dit Ferriera.
    — Et ensuite ?
    — Ensuite, nous prendrons la mer. Pour Yedo.
    — Pourquoi Yedo ? Nous faisions route sur Macao,
répondit Rodrigues, image même de l’innocence.
    — Nous ramenons d’abord Toranaga à Yedo.
    — Nous… ? Quoi ? Et la galère ?
    — Elle reste-là où elle est, où elle se débrouille pour
se frayer un passage toute seule. »
    Rodrigues sembla encore plus surpris, observa la galère,
puisrencontra le regard accusateur de Mariko.
    Ferriera observait la galère : « Que fait notre
chaloupe là-bas ?
    — J’ai renvoyé l’hérétique à son bord.
    — Vous avez fait quoi ?
    — J’ai renvoyé l’Ingeles à bord. Où est le mal ?
L’Ingeles m’a insulté. J’ai envoyé ce morveux à la baille. Je l’aurais bien
laissé se noyer, mais il sait nager. Alors, j’ai envoyé le second le repêcher
et le ramener à bord de son bateau. Comme il semble dans les faveurs de Sire
Toranaga… ! Qu’ai-je fait de mal ?
    — Ramenez-le ici !
    — Il nous a injuriés et maudits. Il ne reviendra pas de
lui-même, cette fois-ci.
    — Je le veux ici immédiatement.
    — Où est le mal ? N’avez-vous pas dit que la
galère allait rester, se battre ou faire ce qu’elle voulait ? Alors
quoi ? L’Ingeles est dans la merde jusqu’au cou. Très bien. Qui a besoin
de ce morveux, de toute façon ? Les pères seraient certainement bien
contents de ne plus l’avoir sous les yeux. Pas vrai, mon père ? »
    Dell’Aqua ne répondit pas. Pas plus qu’Alvito. Tout ceci
déjouait le plan imaginé par Ferriera et unanimement accepté. Les prêtres
devaient se rendre à terre pour calmer tout de suite Ishido, Onoshi et Kiyama.
Ils devaient leur dire qu’ils avaient cru aux histoires de
« pirates » de Toranaga, qu’ils ignoraient qu’il s’était « échappé »
de la forteresse. Pendant ce temps, la frégate devait foncer sur la sortie du
port, abandonnant la galère aux bateaux de pêche. Si la frégate était
ouvertement attaquée, ils répondraient par la force des armes.
    Le père visiteur posa doucement sa main sur le bras du
commandant et tourna le dos à la galère. « Il vaut
peut-être mieux que l’hérétique soit là-bas », dit-il, pensant que la
volonté divine était vraiment étrange et imprévisible.
    Le père Alvito expliqua à Toranaga pourquoi le pilote était
à bord de la galère. Toranaga s’approcha du bord et scruta l’obscurité. Il
savait que l’Anjin-san était un embarras politique et les dieux lui avaient
dicté la manière simple de s’en débarrasser, si tel était son désir. Est-ce que
je le veux vraiment ? Les prêtres chrétiens seraient

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