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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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d’avoir Yabu en son pouvoir,
l’emplissaient d’une joie extrême. Je n’ai pas envie de voir ce bateau couler
et moi avec lui ; je l’enverrais pourtant bien sur les rochers, simplement
pour te voir te noyer, morveux de Yabu ! Pour le vieux Pieterzoon !
    Mais Yabu n’a-t-il pas sauvé Rodrigues quand tu ne pouvais
rien faire pour lui ? N’a-t-il pas chargé les bandits quand tu es tombé
dans l’embuscade ? Il a fait preuve de courage, cette nuit. Oui, c’est un
morveux, mais un morveux courageux. C’est la vérité.
    La frégate roulait sur sa quille, très proche d’eux.
    « Je ne peux pas faire mieux, cria-t-il dans le vent.
Mais si j’arrivais à la battre, je fendrais les bateaux, je mettrais voile vers
la haute mer et je ne reviendrais jamais. Je retournerais chez moi, je
laisserais les Japons aux Japonais et à ces infâmes Portugais. » Il vit
que Yabu et le capitaine le fixaient. « Pas vraiment. Pas encore. Il y a
un Vaisseau noir à attraper et à piller. Un butin à saisir et la vengeance,
Yabu-san ! »
    Les deux navires étaient très proches des bateaux de pêche.
La galère filait droit vers le chenal. Le vent fraîchit dès qu’ils eurent
dépassé les promontoires rocheux qui les abritaient. La haute mer n’était plus
qu’à un demi-mile. Des coups de vent gonflaient les voiles de la frégate ;
les haubans claquaient comme des coups de pistolet. Les rameurs étaient en
sueur. Un homme s’écroula, puis un autre. Les cinquante ronin -samouraïs
étaient déjà en position. Les archers, à bord des bateaux de pêche, bandaient
leurs arcs. Blackthorne vit de petits brasiers à bord de ces embarcations et
comprit que les flèches seraient enflammées quand elles
leur tomberaient dessus. Il s’était p réparé du mieux qu’il
avait pu à cette bataille. Il avait installé, en guise de protection, des
panneaux de bois autour de la barre. Il avait ouvert quelques-unes des caisses
contenant les mousquets et avait demandé aux hommes sachant s’en servir de les
armer. Il avait apporté plusieurs barils de poudre sur le gaillard d’arrière et
les avait préparés. Quand Santiago, le second, l’avait hissé à bord de la
chaloupe, il lui avait dit que Rodrigues allait l’aider, avec la
grâce de Dieu.
    « Pourquoi ? lui avait-il demandé.
    —  Mon pilote m’a prié de vous dire
qu’il vous a fait passer par-dessus bord pour vous faire cuver votre vin , senhor.
    — Pourquoi ?
    — Parce… c’est ce qu’il m’a
demandé de vous dire, parce qu’il y avait du danger à bord de la Santa
Theresa , du danger pour vous.
    — Quel danger ?
    — Vous allez devoir vous frayer un chemin par
vous-même, a-t-il dit, si vous le pouvez. Mais il vous y aidera.
    — Pourquoi ?
    — Pour l’amour de la Sainte Vierge, tenez votre langue
d’hérétique et écoutez-moi. J’ai très peu de temps. »
    L’officier lui avait tout dit des bancs de sable, des amers,
du chenal et du plan. Il lui avait aussi donné deux pistolets.
    « Vous êtes bon tireur ? Mon pilote m’a prié de
vous poser la question.
    — Très mauvais, avait-il dit en faisant un mensonge.
    — Que Dieu soit alors avec vous, m’a-t-il chargé de
vous dire.
    — Qu’il soit également avec lui. Et avec vous.
    — Je prie, quant à moi, pour que vous alliez en
enfer !
    —  Allez vous faire foutre !
    —  Isogi, si vous tenez à votre peau ! »
hurla-t-il. Il prit la barre, remerciant Dieu pour Rodrigues et le clair de
lune.
    À la sortie, le port se rétrécissait et ne mesurait
plus que quatre cents mètres. Les eaux étaient assez profondes d’une rive à
l’autre. Les promontoires tombaient en abrupt au-dessus de l’eau. Une centaine
de mètres les séparaient encore des bateaux de pêche. La Santa Theresa avait pris le mors aux dents, vent arrière tribord, gros sillage écumant. Elle
les rattrapait rapidement. Blackthorne se tint au milieu du chenal et fit signe
à Yabu de se tenir prêt. Tous leurs ronin -samouraïs avaient reçu ordre
de s’accroupir contre les plats-bords, invisibles, jusqu’à ce que Blackthorne
donne le signal à bâbord ou à tribord. La frégate était à cinquante mètres
derrière, au milieu du chenal. Elle se dirigeait droit sur eux et leur faisait
clairement comprendre qu’elle voulait qu’ils libèrent la voie.
    Blackthorne tenait fermement la barre ; ses bras
et ses jambes lui faisaient mal. Le maître de nage jouait du tambour. Les
nageurs

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