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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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de pistolet !
    — C’était un jeu entre pilotes.
    — Mon maître vous félicite pour votre maîtrise de la
mer.
    — Nous avons eu de la chance. La lune nous a aidés.
L’équipage a été fantastique, Mariko-san. Pouvez-vous demander au capitaine-san
s’il connaît bien ces eaux ? Je vous prie de m’excuser, mais dites à
Toranaga-sama que je ne peux pas rester plus longtemps debout. À moins de
mettre à la panne pendant une heure ou deux. Il faut que je dorme ! »
    Il se souvint vaguement l’avoir entendu dire qu’il pouvait
descendre, que le capitaine-san était tout à fait capable puisqu’ils allaient
naviguer le long des côtes.
    Blackthorne s’étira à nouveau et ouvrit un des hublots. Un
rivage rocailleux s’étirait à quelque deux cents mètres de là « Où
sommes-nous ?
    — Au large de la province de Totomi, Anjin-san. Sire
Toranaga voulait nager et laisser les rameurs souffler pendant quelques heures.
Nous serons à Anjiro demain.
    — Le village de pêcheurs ? C’est impossible. Il
est presque midi et nous étions au large d’Osaka à l’aube. C’est
impossible !
    — C’était hier, Anjin-san. Vous avez dormi un jour, une
nuit et la moitié d’un autre jour. Sire Toranaga a demandé qu’on vous laisse
dormir. Il pense qu’un bain vous fera du bien et vous réveillera. Vous mangerez
ensuite.
    — Merci. Oui, j’aimerais bien aller me baigner. Presque
trente-six heures. Pas étonnant que je me sente aussi bien. » Il prit le
plateau des mains de la servante, mais ne mangea pas tout de suite.
« Pourquoi a-t-elle peur ?
    — Elle n’a pas peur, Anjin-san. Elle est simplement un
peu nerveuse. Excusez-la. Elle n’a jamais vu un étranger d’aussi près.
    — Dites-lui qu’au moment de la pleine lune, des cornes
poussent aux barbares et qu’ils se mettent à cracher du feu comme des
dragons. »
    Mariko éclata de rire. « Je ne vais sûrement pas lui
dire ça. »
    Leurs regards se croisèrent. Elle salua poliment. La porte
se referma derrière elle. Ne pense pas à Mariko, se dit-il. Pense à Toranaga ou
à Anjiro. Pourquoi s’arrête-t-on à Anjiro demain ? Pour déposer Yabu ? Bon vent ! Omi sera à Anjiro. Pourquoi ne pas
demander à Toranaga la tête d’Omi ? Il te doit une ou deux faveurs. Pourquoi
ne pas lui demander la permission de te battre avec Omi-san  ? Comment ? Au pistolet ou à
l’épée ? Tu n’aurais aucune chance à l’épée. Ce serait un
meurtre si tu avais un pistolet. Mieux vaut ne rien faire et attendre.
Tu saisiras ta chance un de ces jours et tu te vengeras d e
ces deux-là en même temps. D’une pierre deux coups.
    La dernière bouchée avalée, il avait encore faim.
    « Il faut trouver quelque chose d’autre à manger,
dit-il tout fort. Seigneur Jésus, j’aimerais bien manger
du pain frais, des œufs frits, du beurre, du fromage… »
    Il monta sur le pont. Presque tout le monde était nu.
Quelques hommes se séchaient. D’autres prenaient le soleil. Rares étaient ceux
qui plongeaient du bord. Les samouraïs et les marins nageaient le long du
bateau comme des enfants.
    «  Konnichi wa, Anjin-san.
    —  Konnichi wa, Toranaga-sama. »
    Toranaga, complètement nu, remontait l’échelle de coupée.
«  Sonata wa oyogitamo ka ! dit-il en montrant du doigt la mer.
    —  Hai, Toranaga-sama, domo. » Blackthorne crut qu’ il l’invitait à venir nager.
    Toranaga appela Mariko. « Toranaga-sama dit que vous
avez l’air reposé, Anjin-san. Il vous demande donc de vous baigner
et de nager. »
    Toranaga était adossé au plat-bord et séchait ses oreilles
avec une serviette. Blackthorne constata que Toranaga était très musclé.
Mal à l’aise, il enleva sa chemise, sa braguette et son haut de
chausse.
    « Sire Toranaga demande si tous les Anglais sont aussi
poilus que vous, aussi blonds ?
    — Quelques-uns, oui.
    — Nos hommes n’ont pas de poils sur la poitrine ou sur
les bras comme vous. Il dit que vous êtes bien bâti.
    —  Lui aussi. Remerciez-le. »
Blackthorne, incapable de garder sa dignité plus longtemps, plongea par-dessus
bord, dans l ’eau bleu pâle. La fraîcheur de la mer le
pénétra délicieusement. La petite baie était déserte. Beaucoup de rochers, un
rivage de galets, aucun signe de vie. Les montagnes se dressaient à trois cents
mètres de hauteur, dans un ciel bleu sans limites. Il revint un peu plus tard,
à la nage. Toranagal’observait
toujours. Il se hissa sur le pont.

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