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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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sommes à terre,
Baccus ? demanda Blackthorne.
    — Trois jours aujourd’hui. » Van Nekk se rapprocha
et s’accroupit. « Je ne me souviens pas très bien de l’arrivée. Quand je
me suis réveillé, il y avait des sauvages plein le bateau.
Ils étaient polis et gentils. Ils nous ont donné à manger et à boire de l’eau
chaude. Ils ont enlevé les cadavres, ont jeté l’ancre. Je ne me souviens pas de
grand-chose, mais je crois qu’ils nous ont remorqués jusqu’à un mouillage sûr.
Vous déliriez quand ils vous ont transporté à terre . Nous voulions vous garder, mais ils n’ont pas voulu. L’un d’entre eux parlait
quelques mots de portugais. Il semblait être le chef. Il avait les cheveux
gris. Il ne comprenait pas le terme “pilote en chef”, mais
connaissait le mot “capitaine”. Il voulait que notre “capitaine” soit logé à
part. Il nous a dit de ne pas nous inquiéter que l’on veillerait bien
sur vous. Sur nous aussi. Il nous a menés ensuite dans cette maison. Ils nous
ont en fait portés pendant la plus grande partie du
trajet. Ils nous ont dit que nous ne devions pas sortir jusqu’à ce que leur
capitaine vienne. Nous ne voulions pas qu’ils vous emmènent, mais nous n’avons
rien pu faire. Est-ce que vous allez demander au chef de village du vin ou du
cognac, chef ? » Van Nekk humecta ses lèvres et ajouta :
« Pendant que j’y pense, il a aussi parlé du daimyô. Que va-t-il se
passer quand le daimyô sera là ?
    — Est-ce que quelqu’un a un couteau ou un
pistolet ?
    — Non, répondit Van Nekk en grattant sa tête pleine de
poux, d’un air absent. Ils nous ont enlevé nos vêtements pour les nettoyer et
ils ont gardé nos armes. Je n’y ai pas pensé sur le moment. Ils ont pris mes
clefs en même temps que mes pistolets. J’avais tout un trousseau. Les clefs de
la chambre forte, du coffre et de la soute à munitions.
    — Tout est bien fermé, à bord. Ne t’inquiète pas pour
ça.
    — Je n’aime pas ne pas avoir mes clefs. Ça me rend
nerveux. Sacrebleu, je me ferais bien un petit cognac, tout de suite. Même un
bock de bière.
    — Seigneur Jésus, le samouraï l’a découpé en
morceaux ? dit Sonk en ne s’adressant à personne en particulier.
    — Pour l’amour de Dieu, ferme-la. On dit “ samouraï ” . Ce que tu peux faire chier, lui dit Ginsel.
    — Nous sommes en sécurité dans les mains du Seigneur
miséricordieux, dit Van Nekk en essayant de paraître toujours confiant. Quand
le daimyô sera là, nous serons relâchés. On nous rendra notre bateau et
nos armes. Vous verrez. Nous vendrons toutes nos marchandises et nous
rentrerons au pays, sains et saufs, riches, en ayant fait le tour de la terre.
Premiers Hollandais à l’avoir fait. Les catholiques iront en enfer et le tour
sera joué. »
    Ginsel frissonna : « Nous sommes au moins toujours
en vie.
    — Je donnerais pas cher de notre vie avec tous ces papistes
ici et tous ces païens et leurs putains de coutumes.
    — Maudit soit le jour où j’ai quitté la Hollande, dit
Pieterzoon. Maudit soit l’alcool ! Si je avais pas été plus soûl qu’une
vache, je serais encore, à Amsterdam, en train de baiser avec ma bonne femme.
    — J’aurais jamais cru qu’on toucherait terre »,
dit Maetsukker. Il ressemblait à un furet édenté. « Jamais. Et encore
moins aux Japons. Putains de papistes ! On ne partira jamais d’ici
vivants ! Si seulement on avait des fusils. Saloperie d’escale ! Je
voulais rien dire, chef », dit-il rapidement ; Blackthorne le
regardait. « Pas de chance, c’est tout. »
    Des serviteurs leur apportèrent encore à manger, un peu plus
tard. Toujours la même chose : légumes – cuits et crus – avec un petit peu
de vinaigre, de la soupe de poisson et le porridge de blé ou d’orge. Ils
repoussèrent les petits morceaux de poisson cru et demandèrent de la viande et
de l’alcool. Mais personne ne les comprit et, au coucher du soleil, Blackthorne
s’en alla. Il était fatigué de leurs peurs, de leurs haines, de leurs
obscénités. Il leur dit qu’il reviendrait à l’aube.
    Il trouva sa rue et la porte de sa maison. Les
taches de sang avaient disparu et le cadavre avait été enlevé. C’est
comme si j’ avais rêvé, pensa-t-il. La porte du jardin
s’ouvrit avant même qu’il l’ait touchée.
    Le vieux jardinier, toujours vêtu de son seul pagne, malgré
le vent frais, sourit et s’inclina : «  Konbanwa.
    — 

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