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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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Pieterzoon
hurla et tenta de résister à l’emprise d’Omi. Un couteau lui entama le
poignet ; un autre lui entailla le bras. Le marin fut impitoyablement
hissé au haut de l’échelle, hurlant.
    « C’est pas moi qui dois y aller, c’est pas moi, c’est
pas moi… » Il avait les deux pieds posés sur les barreaux et tentait
d’échapper aux coups et à la souffrance. Il cria une dernière fois
« Aidez-moi, pour l’amour de Dieu… » et disparut en délirant.
    Omi le suivit sans se presser.
    Un samouraï sortit, puis un autre. Le troisième ramassa la
dague dont Blackthorne s’était servi, tourna le dos avec mépris,
enjamba le corps prostré de son camarade inconscient et grimpa l’échelle qui
fut tout de suite ramenée. L’air, la lumière et le ciel disparurent. On poussa
à nouveau les verrous de la trappe. Les mouches revinrent.
    Personne ne bougea pendant un moment. Jan Roper avait une
petite entaille à la joue ; Maetsukker saignait abondamment. Les autres
étaient encore sous le choc ; à l’exception de Salomon, qui tâtonna vers
Blackthorne, effondré sur le samouraï évanoui, et le souleva en disant quelque
chose de guttural et en montrant l’eau du doigt. Croocq en apporta un peu dans
une gourde, l’aida à redresser Blackthorne, toujours inconscient. Ils se mirent
à lui laver la figure.
    « Quand ces salopards… quand ils lui sont tombés
dessus, j’ai cru entendre son cou ou son épaule se rompre, dit le garçon qui
respirait difficilement. On dirait un cadavre. »
    Sonk se leva avec difficulté et se fraya un chemin jusqu’à
eux. Il remua prudemment la tête de Blackthorne d’un côté puis de l’autre, tâta
les épaules. « Tout semble en place. Faut attendre qu’il revienne pour
dire. »
    Vinck commença à se lamenter : « Pauvre Pieterzoon…
je suis damné… je suis damné…
    — Tu étais sur le point d’y aller. C’est le pilote qui
t’en a empêché. Tu étais sur le point d’y aller, comme tu l’avais promis. Je
t’ai vu, par le Seigneur Dieu. »
    Sonk secoua Vinck qui ne fit pas attention. « Je t’ai vu,
Vinck. » Il se tourna vers Spillbergen, en chassant les mouches d’un geste
de la main. « C’est pas vrai ?
    — Oui. Il était sur le point d’y aller. Vinck, arrête
de pleurnicher ! C’est la faute du pilote. Donne-moi un peu d’eau.
    — C’est pas la faute de Vinck, dit Van Nekk avec
lassitude. Il ne pouvait pas se lever, vous ne vous souvenez pas ? Il a
demandé de l’aide. J’avais moi-même si peur que je ne pouvais pas bouger. Et
j’avais pas à y aller, moi.
    — Ce n’est pas la faute de Vinck, dit Spillbergen, non.
C’est sa faute. » Ils regardèrent tous Blackthorne. « Il est fou.
    — Tous les Anglais sont fous, dit Sonk. Vous en avez dé jà connu un qui l’était pas ? Grattez-en un et vous
découvrez un dingue… et un pirate par-dessus le marché.
    — Des salauds, tous tant qu’ils sont ! dit Ginsel.
    — Non. Pas tous, dit Van Nekk. Le pilote a fait ce
qu’il croyait être le mieux.
    — Attention ! » Ginsel indiqua du doigt le
samouraï qui bougeait et geignait. Sonk se précipita sur lui et lui décrocha un
coup de poing dans la mâchoire. L’homme retomba , inconscient.
    « Par la mordieu ! Pourquoi c’est y que ces
salopards l’ont laissé ici ? Ils auraient pu l’emporter avec eux.
    — Ne lui retape pas dessus, Sonk. Ne le tue pas. C’est
un otage. »
    Croocq regardait Vinck, accroupi contre l’un des murs,
enfermé dans ses gémissements et sa haine de lui-même. « Que Dieu nous
aide. Qu’est-ce qu’ils vont faire à Pieterzoon ? Qu’est-ce qu’ils vont
nous faire ?
    — C’est la faute du pilote, dit Jan Roper, seulement sa faute. »
    Van Nekk jeta un coup d’œil plein de pitié vers Blackthorne.
« De toute façon, ça n’a plus aucune importance, n’est-ce
pas ? »
    Maetsukker s’écroula ; le sang coulait toujours le long
de son avant-bras. « Je suis blessé. Que quelqu’un vienne m’aider. »
    Salomon lui fit un tourniquet avec un bout de chemise et
étancha le sang. L’entaille du biceps était profonde, mais aucune artère ni
veine n’avait été touchée. Les mouches se mirent à agacer la plaie.
    « Saloperies de mouches ! Que Dieu envoie le
pilote en enfer ! dit Maetsukker.
    — On était d’accord. Mais non ! Monsieur avait
besoin de sauver Vinck ! Et maintenant, il a le sang de Pieterzoon sur les mains et on va tous

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