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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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secoua. « Du calme,
mon gars. Nous sommes entre les mains du Seigneur. Il nous protège.
    — Regardez mon bras », gémit Maetsukker dont la
blessure s’était mise à suppurer. Blackthorne était debout, tremblant.
« Nous allons devenir fous d’ici un jour ou deux si nous ne sortons pas de
là, dit-il, ne s’adressant à personne en particulier.
    — Il n’y a presque plus d’eau, dit Van Nekk.
    — Nous allons rationner ce qui reste. Un peu
maintenant, un peu demain à midi. Avec un minimum de chance, nous en aurons
bien assez pour trois distributions. Maudites soient ces putains de mouches. »
    Il avait trouvé ce quart et leur avait donné leur
ration ; il sirotait à présent la sienne et essayait de la faire durer.
    « Et lui… le Japonais ? » dit Spillbergen. Le
commandant s’en était mieux sorti que les autres durant la nuit, car il s’était
bouché les oreilles avec de la boue pour ne pas entendre les hurlements. De
plus, se trouvant tout près du baril, il avait prudemment étanché sa soif.
    « Que va-t-on faire de lui ?
    — On devrait lui donner à boire, dit Van Nekk.
    — Qu’il aille au diable, dit Sonk. Il aura pas une
goutte. »
    Ils votèrent tous et tombèrent d’accord pour ne pas lui donner une seule larme. « Je ne suis pas d’accord, dit
Blackthorne.
    — Vous êtes jamais d’accord avec ce qu’on dit, dit Jan
Roper.
    — C’est un ennemi… c’est un diable païen. Il vous a
presque tué.
    — Vous m’avez aussi presque tué. Une bonne
demi-douzaine de fois. Si le coup était parti, à Santa Magdellana, vous
m’auriez arraché la tête.
    — Je vous visais pas. Je visais ces salauds de
papistes.
    — C’étaient des prêtres sans armes. Et on avait tout le
temps.
    — Je vous visais pas.
    — Vous m’avez presque tué, une bonne douzaine de fois,
avec votre putain de Dieu de colère, votre putain de Dieu de fanatisme et votre
putain de Dieu de stupidité !
    — Blasphémer est un péché mortel. Prononcer le nom de
Dieu gratuitement est un péché. Nous sommes entre ses mains pas entre les
vôtres. Vous êtes pas roi et nous sommes pas à bord du bateau, ici. Vous êtes
plus notre chef et vous…
    — Mais vous ferez quand même ce que je vous ordonnerai
de faire ! »
    Jan Roper regarda autour de lui, cherchant vainement de
l’aide. « Faites ce que vous voulez, dit-il, las.
    — C’est bien ce que je compte faire. »
    Le samouraï avait aussi soif qu’eux ; il secoua
pourtant la tête négativement quand on lui tendit le quart. Blackthorne hésita
puis amena le gobelet jusqu’à ses lèvres gonflées, mais il le
rejeta violemment en disant quelque chose d’une voix cinglante. Il répandit
toute l’eau par terre. Blackthorne se prépara au coup suivant, qui ne vint pas.
L’homme cessa de bouger et se remit à fixer le vide.
    Ils le laissèrent tranquille. Mais ils l’observaient comme
ils auraient observé un scorpion. Il ne leur rendit pas leur regard.
Blackthorne était sûr qu’il mijotait quelque chose, mais il n’arrivait pas à
savoir quoi ?
    Qu’a-t-il en tête ? se demandait- il.
Pourquoi refuse-t-il l’eau ? Pourquoi a-t-il été abandonné
ici ? Est-ce une erreur d’Omi ? Vraisemblablement pas. Un plan ?
Vraisemblablement pas. Pourrait-on l’utiliser pour sortir d’ici ?
Vraisemblablement pas. Tout reste improbable, hormis le fait vraisemblable,
qu’on va rester ici jusqu’à ce qu’ils nous laissent sortir… s’ils nous
laissent sortir. Et s’ils nous laissent sortir, que va-t-il se passer ?
Qu’est-il arrivé à Pieterzoon ?
    La journée était d’une chaleur insoutenable. Les mouches
pullulaient. Van Nekk secoua Blackthorne. « Pilote ! Vous
dormiez ? Je vous demande pardon, mais ça fait vingt minutes qu’il
n’arrête pas de vous saluer. » Il indiqua le samouraï agenouillé devant
lui, la tête inclinée.
    Blackthorne chassa la fatigue de ses yeux, fit un effort et
lui rendit son salut.
    «  Hai ? » demanda-t-il, se souvenant
du mot japonais qui voulait dire « oui ».
    Le samouraï ôta la ceinture de son kimono déchiré et
l’enroula autour de son cou. Toujours à genoux, il en donna un bout à
Blackthorne et l’autre à Sonk, inclina la tête et leur fit signe de tirer fort.
    « Il a peur qu’on l’étrangle, dit Sonk.
    — Doux Jésus, j’ai bien peur que ce soit ce qu’il
souhaite. » Blackthorne laissa retomber le pan de la
ceinture et secoua la tête. « 

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