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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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Blackthorne.
    — Et si votre monarque vous ordonnait de nous attaquer
ici même ?
    — Je lui conseillerais de ne pas le faire. Vivement.
Notre reine m’écouterait. Elle est…
    — Vous êtes gouvernés par une reine ? Pas par un
roi ?
    — Oui, Sire. Notre reine est sage. Elle ne pourrait…
elle ne donnerait pas un ordre aussi imprudent.
    — Et si elle donnait cet ordre ? Si votre autorité
légale vous ordonnait de le faire ?
    — Je recommanderais alors mon âme à Dieu, car je
mourrais très certainement.
    — Oui, vous mourriez. Vous et toutes vos
légions. » Toranaga se tut pendant quelques instants. « Il vous a
fallu combien de temps pour arriver ici ?
    — Deux ans, presque. Un an, onze
mois et deux jours, très exactement. Une distance d’environ quatre mille
lieues, chacune de trois miles. »
    Le père Alvito traduisit. Toranaga remua pensivement son
éventail.
    « J’ai converti le temps et la distance,
capitaine-pilote Blackthorne, dans leurs mesures, dit le prêtre poliment.
    — Merci. »
    Toranaga s’adressa à nouveau à lui directement :
« Comment êtes-vous arrivés ici ? Par quelle route ?
    — Par le détroit de Magellan. Si j’avais mes cartes et
mes carnets, je pourrais vous montrer exactement, mais ils ont été volés. Ils
ont été enlevés de mon bateau avec mes lettres de marque et tous mes papiers.
Si vous… »
    Blackthorne s’arrêta de parler. Toranaga parlait avec
Hiro-matsu qui semblait, lui aussi, perturbé.
    « Vous dites que tous vos papiers ont été emportés,
volés ?
    — Oui.
    — Si c’est vrai, c’est une chose terrible. Nous
détestons le vol au Nippon, au Japon. Le vol est puni de mort. Une enquête va
tout de suite être faite. Ça paraît incroyable qu’un Japonais ait pu faire une
chose pareille.
    — Peut-être ont-ils été changés de place, dit
Blackthorne, et mis en sécurité quelque part. Mais ils ont beaucoup de prix,
Sire. Sans mes cartes marines, je suis comme un aveugle dans un labyrinthe.
    — Dites-moi d’abord pourquoi vous avez parcouru
une telle distance ?
    — Nous sommes venus pour commercer pacifiquement,
répéta Blackthorne, bridant son impatience. Pour commercer et retourner ensuite
chez nous. Pour vous enrichir et nous enrichir. Et pour essayer…
    — Pour vous enrichir et nous enrichir ? Lequel des
deux est le plus important ?
    — Les deux partenaires doivent, bien sûr, faire des
bénéfices. Le commerce doit être juste. Nous cherchons à conclure des accords
commerciaux à long terme. Nous vous offrons de meilleurs termes d’échange que
les Portugais et les Espagnols. Un délai de livraison bien meilleur. Nos
marchands… »
    Blackthorne s’arrêta en entendant des bruits de voix à
l’extérieur. Toranaga n’avait pas bougé. Il parla au père Alvito.
    « Venez ici, capitaine Blackthorne, éloignez-vous de la
porte, lui dit le père Alvito d’une voix urgente et en même temps contenue. Si
vous tenez à votre vie, ne bougez pas brusquement et ne dites rien. » Il
se dirigea lentement vers la porte de gauche et s’assit à côté.
    Blackthorne s’inclina, mal à l’aise, devant Toranaga qui l’ignora. Il rejoignit prudemment le prêtre, conscient que l’interview,
de son point de vue à lui, avait été un désastre. « Que se
passe-t-il ? » murmura-t-il en s’asseyant.
    Les gardes à proximité se raidirent, menaçants, mais le
prêtre leur dit rapidement quelque chose pour les rassurer. « La prochaine
fois que vous parlez, vous êtes un homme mort, dit-il à Blackthorne en pensant
que le plus vite serait le mieux.
    — Vous devrez être présent ? lui avait demandé le
père, général, la nuit précédente.
    — Toranaga m’a demandé en particulier.
    — Je crois que c’est très dangereux, et pour vous et
pour nous tous. Vous pourriez peut-être invoquer la maladie. Si vous êtes
présent, vous devrez traduire ce que dit le pirate. D’après ce qu’écrit le père Sebastio, c’est le diable sur terre, aussi rusé qu’un juif.
    — Il vaudrait mieux que je sois présent, Votre
Éminence. Je serais au moins capable d’intercepter ses mensonges les plus
flagrants.
    — Pourquoi est-il venu ici ? Pourquoi
maintenant ? Quand tout redevenait si parfait ? Ont-ils vraiment d’autres
bateaux dans le Pacifique ? Est-il vrai qu’ils ont envoyé une escadre
contre le territoire espagnol de Manille ? Non pas que je me
fasse du souci pour cette ville

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