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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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et…
    — Vous voulez dire que vos armes sont défensives ?
    — Non. Nous nous en servons non seulement pour nous
défendre, mais aussi pour attaquer nos ennemis.
    — Qu’est-ce qu’un pirate ?
    — Un hors-la-loi. Un homme qui viole, tue et pille pour
son bénéfice personnel.
    — N’est-ce pas la même chose qu’un mercenaire ?
N’est-ce pas ce que vous êtes ? Un pirate et le chef de ces pirates ?
    — Non. La vérité est que mon bateau a des lettres de
marque des autorités légales hollandaises. Elles nous autorisent à porter la
guerre dans toutes les mers, dans tous les endroits jusqu’à présent gouvernés
et dominés par nos ennemis et à trouver des débouchés pour nos marchandises.
Oui, nous sommes des pirates et des hérétiques pour les Espagnols et la plupart
des Portugais. Mais, je vous le répète, la vérité est que nous ne sommes pas
des pirates. »
    Le père Alvito finit de traduire, puis se mit à parler
tranquillement, mais fermement à Toranaga.
    Comme j’aimerais pouvoir moi aussi lui parler directement,
pensa Blackthorne en maudissant le prêtre.
    « Tsukku-san dit que ces “ Pays-Bas ” – la Hollande – étaient encore un état vassal de l’Espagne il
n’y a pas si longtemps. Est-ce vrai ?
    — Oui.
    — Les Pays-Bas, vos alliés, sont donc en état de
rébellion contre leur roi légitime ?
    — Ils se battent contre les Espagnols, oui. Mais…
    — N’est-ce pas de la rébellion ? Oui ou non ?
    — Oui, mais il y a des circonstances atténuantes. De
sérieuses…
    — Il n’y a pas de “circonstances
atténuantes” quand on se rebelle contre son seigneur souverain.
    — Sauf si vous gagnez. »
    Toranaga le regarda intensément, puis éclata de rire et dit
quelque chose à Hiro-matsu qui acquiesça.
    « Oui, monsieur l’étranger au nom impossible à
prononcer. Oui, vous avez mis le doigt sur la seule circonstance
atténuante. » Un autre fou rire puis sa bonne humeur disparut, aussi vite
qu’elle avait éclaté. « Allez-vous gagner ?
    —  Hai. »
    Toranaga se remit à parler, mais le prêtre ne traduisit pas.
    Il sourit bizarrement, les yeux fixés sur Blackthorne . Il soupira et dit :
    « Vous êtes bien sûr ?
    —  C’est ce qu’il a dit ou c’est
vous qui le dites ?
    —  C’est ce que sire Toranaga a
dit.
    — J’en suis tout à fait certain. Puis-je lui expliquer
pourquoi ? »
    Le père Alvito parla à Toranaga, beaucoup plus longtemps
qu’il ne fallait pour traduire cette simple question. Toranaga prit la parole
et sortit un éventail de sa manche.
    Le père Alvito se remit à traduire avec le même étrange
manque de sympathie, empreint d’ironie. « Oui, pilote, dites-moi pourquoi
vous avez le sentiment que vous allez gagner cette guerre ? »
    Blackthorne essaya de rester confiant. « Nous dominons
actuellement toutes les mers d’Europe, du moins la plupart, dit-il en se corrigeant lui-même. Nous, les Anglais, nous avons détruit les deux
Invincibles Armadas, espagnole et portugaise. Ils ne seront certainement plus
capables d’en constituer d’autres. Notre petite île est une forteresse. Nous
sommes, à présent, en sécurité. Notre marine domine les mers. Nos bateaux sont
plus rapides, plus modernes et mieux armés. Après plus de cinquante années de
terreur, d’inquisition et de sang, les Espagnols ne sont pas arrivés à battre
les Hollandais. Nos alliés sont sûrs et forts et, qui plus est, ils saignent
l’empire espagnol à mort. Nous gagnerons parce que nous sommes maîtres des mers
et parce que ce roi espagnol ne donnera jamais sa liberté à aucun peuple
étranger.
    — Vous êtes maîtres des mers ? De nos mers
aussi ? Celles qui bordent nos côtes ?
    — Non. Bien sûr que non, Toranaga-sama. Je ne voulais
pas paraître arrogant. Je parlais, bien sûr, des mers européennes, quoique…
    — Je suis heureux de vous l’entendre dire. Vous
disiez ? Quoique… ?
    — Quoique bientôt nous aurons balayé tous les ennemis
de tous les océans, dit Blackthorne clairement.
    — Vous avez dit “ l’ennemi ”  ? Nous sommes peut-être également vos ennemis. Que se
passera-t-il alors ? Essaierez-vous de couler nos bateaux ? De
dévaster nos rivages ?
    — Je ne peux m’imaginer un seul instant votre ennemi.
    — Moi, oui. Très facilement. Qu’adviendrait-il
alors ?
    — Si vous déclariez la guerre à mon pays, je vous
attaquerais et vous écraserais, dit

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