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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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à la
parole donnée à son seigneur lige de Montfort ? Il n’est nul
profit possible sur cette route où les gens ne semblent point avoir
le cœur à la guerre. Si nous nous étions aventurés aussi loin dans
les marches d’Écosse que nous le faisons maintenant en Bretagne,
nous n’aurions point manqué de chances de gagner de
l’avancement.
    – Vous dites vrai, Thomas, répondit
Astley, jeune homme au visage sanguin. Il est bien certain que les
Français ne viendront point à nous. Il faudra donc que nous allions
à eux. En vérité, tout soldat qui nous observerait se rirait de
nous voir traîner pendant trois jours sur cette route, comme si
nous avions mille dangers devant nous, alors que nous n’avons
affaire qu’à de malheureux paysans.
    Mais Robert Knolles secoua la tête.
    – Nous ignorons ce qui se trouve dans ces
bois ou derrière ces collines. Et quand je ne sais rien, j’ai pour
habitude de me tenir toujours prêt au pire. Je suis simplement
prudent.
    – Vos ennemis pourraient trouver un autre
nom à cela, fit Astley en ricanant. Non, ne croyez point me faire
peur par votre regard. Sir Robert, il en faudra plus que votre
déplaisir pour me faire changer de façon de penser. J’ai fait face
à des yeux plus féroces que les vôtres et n’ai point frémi.
    – Que voilà des paroles bien
discourtoises, sir James ! répondit Knolles. Si j’étais un
homme libre, je vous les ferais rentrer dans la gorge, à la pointe
de mon poignard. Mais je suis ici pour conduire ces hommes à la
gloire, et non pour discuter avec le premier sot venu qui n’a même
pas le bon sens de comprendre comment doit se comporter un soldat.
Ne voyez-vous donc point qu’en lançant de petites attaques de-ci
de-là je vais gaspiller mes forces avant même que d’en arriver au
lieu où je pourrai plus utilement les employer ?
    – Et où donc ? s’enquit Percy.
Pardieu, Astley, j’ai dans l’esprit que nous chevauchons avec un
homme qui en sait plus que nous sur l’art de la guerre, et que nous
ferions bien de nous laisser guider par son conseil… Dites-nous,
alors, ce que vous avez en tête.
    – À trente milles d’ici se dresse, à ce
qu’on m’a dit, une forteresse, nommée Ploërmel, dans laquelle se
trouve un certain Bambro, un Anglais, avec toute une garnison. Et
non loin de là se trouve le château de Jocelyn où habite Robert de
Beaumanoir avec une nombreuse suite de Bretons. J’ai l’intention de
me joindre à Bambro, afin de former une force suffisante pour
attaquer Jocelyn et, en le prenant, devenir maître de toute la
Bretagne centrale, ce qui nous permettrait de marcher contre les
Français dans le Sud.
    – En effet, je ne crois point que l’on
puisse faire mieux, applaudit Percy. Et je vous promets de vous
soutenir dans cette affaire. Je ne doute point, à mesure que nous
nous enfoncerons dans leur pays, qu’ils ne se rassemblent pour nous
tenir tête. Mais, jusqu’à présent, je vous jure par tous les saints
de Lindisfarne que j’aurais déjà vu plus de batailles pendant une
seule journée d’été à Liddesdale ou dans la forêt de Jedburgh que
nous n’en avons vu après trois jours en Bretagne… Mais voyez ces
cavaliers qui reviennent là-bas. Ne sont-ce point nos propres
hommes ? Et qui sont ceux qui sont enchaînés à leurs
étriers ?
    Une petite troupe d’archers montés était
apparue derrière un bouquet de chênes sur la gauche de la route.
Ils avancèrent au trot vers l’endroit où les trois chevaliers
étaient arrêtés. Deux malheureux paysans, dont les poignets liés
étaient attachés au harnais, couraient à côté des chevaux dans la
crainte d’être jetés au sol et piétinés par les bêtes. L’un d’eux
était un grand gaillard aux cheveux blonds, et l’autre un petit
bonhomme trapu, mais tous deux étaient si sales et à ce point en
haillons qu’ils ressemblaient plus à des animaux sauvages de la
forêt qu’à des êtres humains.
    – Qu’est cela ? demanda Knolles. Ne
vous avais-je point ordonné de laisser en paix les gens du
pays ?
    Le chef des archers, le vieux Wat de Carlisle,
tendit une épée, un ceinturon et une dague.
    – Ne vous en déplaise, messire, j’ai vu
briller ces objets et j’ai estimé que ce n’étaient point des outils
convenant à des mains faites pour la bêche et la charrue. Mais
quand nous les eûmes terrassés et dépouillés de leurs armes, nous y
trouvâmes la croix des Bentley. Elles avaient donc

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