Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
Vom Netzwerk:
dire,
mais vous et vos soldats pourriez aussi bien vous en retourner en
Angleterre, car votre venue ne me sera d’aucune utilité,
vraisemblablement. Avant d’atteindre le château, avez-vous vu un
cavalier monté sur un cheval blanc ?
    – Non, nous ne l’avons point vu.
    – Il est arrivé d’Hennebont par la route
occidentale. Que ne s’est-il rompu le cou ! Il a déposé son
message, il y a moins d’une heure, et s’en est allé prévenir la
garnison de Malestroit. La paix a été conclue pour un an entre les
rois de France et d’Angleterre, et celui qui la rompt mettra en jeu
sa vie et ses biens.
    – La paix !
    C’était la fin de tous leurs rêves. Tous se
regardaient consternés, lorsque Croquart abattait son gros poing
sur la table, faisant s’entrechoquer les verres. Knolles, les
poings serrés, retomba assis, telle une statue de marbre, cependant
que le cœur de Nigel se glaçait dans sa poitrine. La paix ! Où
donc allait-il accomplir son troisième exploit, et comment
pourrait-il s’en retourner sans cela ?
    Tous étaient assis en silence, quand un appel
de trompe déchira la nuit. Sir Richard leva la tête avec
surprise.
    – Nous n’avons point coutume qu’on nous
vienne appeler lorsque la herse est baissée, dit-il. Mais il ne
faut point que nous admettions quelqu’un dans nos murs sans être
sûr de lui. Croquart, allez donc voir !
    L’immense Germain quitta la salle. Le groupe
des chevaliers était toujours assis en silence lorsqu’il
revint.
    – Sir Richard, annonça-t-il, le vaillant
chevalier Robert de Beaumanoir et son écuyer Guillaume de Montauban
se trouvent devant la porte, qui demandent à vous parler.
    Bambro bondit sur son siège. Que pouvait donc
avoir à lui dire ce fier meneur de Bretons, cet homme qui était
rouge jusqu’au coude du sang anglais qu’il avait versé ? Avec
quel dessein avait-il quitté son château de Jocelyn pour s’en venir
faire visite à son plus mortel ennemi ?
    – Sont-ils armés ? demanda-t-il.
    – Ils sont sans armes.
    – Dans ce cas, ouvrez-leur et amenez-les
ici, mais doublez les sentinelles et prenez des précautions contre
toute surprise.
    Des sièges furent placés à l’autre extrémité
de la table pour ces hôtes inattendus. La porte s’ouvrit et
Croquart, avec toute la forme et la courtoisie requises, annonça
les deux Bretons qui entrèrent avec la fierté et la morgue propres
aux vaillants guerriers et aux gentilshommes de sang noble.
    Beaumanoir était un homme de haute taille,
sombre, aux cheveux très noirs et à la longue barbe brune. Il était
fort et raide comme un jeune chêne, avec des yeux noirs et sans le
moindre défaut dans ses traits avenants, sinon que ses dents de
devant avaient été arrachées. Son écuyer, Guillaume de Montauban,
était grand aussi, avec un fin visage et deux petits yeux gris très
rapprochés l’un de l’autre au-dessus d’un long nez. Dans
l’expression de Beaumanoir, on ne lisait que la vaillance et la
franchise ; chez Montauban, on trouvait la vaillance, aussi,
mais elle était mêlée à la cruauté et à la ruse du loup. Ils
s’inclinèrent en entrant et le petit sénéchal anglais s’avança pour
les accueillir.
    – Soyez le bienvenu, Robert, aussi
longtemps que vous vous trouverez sous ce toit, dit-il. Peut-être
un jour serons-nous en un autre lieu où nous pourrons nous parler
d’une autre façon.
    – Je l’espère, Richard, répondit
Beaumanoir. En vérité, nous, gens de Jocelyn, vous tenons en très
haute estime et vous sommes très reconnaissants, à vous et à vos
hommes, pour tout ce que vous avez fait pour nous. Nous ne pouvions
souhaiter meilleurs voisins auprès de qui nous eussions pu nous
gagner plus d’honneur. J’ai appris que Sir Robert Knolles et
d’autres chevaliers étaient venus se joindre à vous, et nous avons
le cœur lourd en songeant que les ordres de nos rois nous
empêchent, l’un comme l’autre, de tenter une quelconque
aventure.
    Son écuyer et lui-même s’installèrent aux
places qui leur étaient réservées ; ils remplirent leur verre
et burent à la compagnie.
    – Ce que vous dites est vrai, Robert,
répondit Bambro. Et quand vous êtes arrivés, nous discutions
justement de la chose entre nous et la déplorions comme il se doit.
Quand avez-vous appris la nouvelle de la trêve ?
    – Un messager nous est venu de Nantes,
hier soir.
    – La nouvelle nous est parvenue ce soir
même d’Hennebont. Le sceau même

Weitere Kostenlose Bücher