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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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la
serrure. Au même moment une voix tonna de l’autre côté :
    – Yves ! Bertrand ! Ne
m’entendez-vous point venir, ivrognes ? Je vous ferai
rafraîchir la tête dans les cuves d’eau, marauds ! Comment,
pas encore ? Ouvrez-moi, chiens ! Ouvrez, vous
dis-je.
    Il arracha la poignée d’un coup de pied,
ouvrit la porte et se précipita à l’intérieur. Pendant un instant,
il demeura immobile, véritable statue de métal jaune, les yeux
fixés sur les tonneaux vides et les hommes nus rassemblés autour du
feu. Puis, avec un rugissement de lion, il se retourna, mais la
porte s’était fermée derrière lui et Simon le Noir, l’air féroce et
le sourire sardonique, se tenait devant elle.
    Le Boucher regarda désespérément autour de lui
car il n’avait d’autre arme que sa dague. Puis ses yeux tombèrent
sur les roses de Nigel.
    – Vous êtes un noble gentilhomme !
cria-t-il. Je me rends à vous.
    – Je n’accepte point votre reddition,
vilain ! répondit Nigel. Défendez-vous ! Simon, jette-lui
une épée !
    – C’est de la folie, fit le hardi homme
d’armes. Pourquoi donner un aiguillon à une guêpe ?
    – Donne, te dis-je ! Je ne puis le
tuer ainsi, de sang-froid.
    – Mais, moi, je le puis ! hurla
Aylward en s’écartant du feu. Venez, mes amis ! Par les doigts
de cette main ! ne nous a-t-il point appris la manière de
réchauffer le sang trop froid !
    Comme une bande de loups, ils se précipitèrent
sur le Boucher qui roula sur le sol avec au-dessus de lui une
douzaine d’hommes nus en délire. Ce fut en vain que Nigel tenta de
les écarter. Ces hommes torturés et affamés étaient fous de
rage : leurs yeux étaient exorbités, ils grinçaient des dents
tandis que, dans un crissement de métal, ils le traînaient à
travers la pièce par les chevilles et le jetaient dans le feu.
    Nigel haussa les épaules et détourna les yeux
lorsqu’il vit la silhouette d’airain sortir des flammes, se jeter à
genoux et demander grâce avant d’être rejetée au milieu du brasier.
Ses anciens prisonniers criaient de joie et battaient des mains
tout en le repoussant du pied jusqu’à ce que l’armure fût trop
chaude pour y toucher encore. Alors, elle resta immobile et l’acier
vira au rouge, cependant que les hommes nus dansaient une ronde
autour du foyer.
    Enfin, les secours arrivèrent. Des lumières
scintillèrent et des armures sonnèrent dans le tunnel. La cave se
remplit d’hommes armés ; au-dessus, on entendait les cris de
l’attaque de diversion contre la porte. Conduit par Knolles et
Nigel, le groupe d’assaut s’empara aussitôt de la cour du château.
Les gardes de la porte, surpris par-derrière, jetèrent leurs armes
et implorèrent la pitié. La porte fut ouverte et les assaillants se
précipitèrent à l’intérieur suivis d’une centaine de paysans
furieux. Certains des voleurs moururent en se défendant, d’autres
furent tués de sang-froid, mais tous périrent car Knolles avait
juré de ne pas faire de quartier. Le jour commençait à pointer
lorsque les derniers fugitifs furent retrouvés et abattus. De
toutes parts, on entendait les hurlements des soldats quand ils
enfonçaient les portes et pénétraient dans les pièces où étaient
entassés les trésors et le ravitaillement. Le résultat de onze
années de pillage : or et joyaux, satins et velours, plats et
vêtements, tout était là à portée de qui voulait les prendre.
    Les prisonniers qui avaient été délivrés,
après avoir apaisé leur faim et s’être vêtus, se mirent à la
recherche du butin. Nigel, appuyé sur son épée, près de la porte,
vit arriver Aylward, avec un ballot sous chaque bras, un autre sur
le dos et un petit paquet qu’il tenait entre les dents. Il lâcha ce
dernier en passant devant son maître.
    – Par les os de cette main ! Je suis
bien content d’être venu à la guerre et nul homme ne pourrait
trouver meilleure vie. J’ai ici un cadeau pour toutes les filles de
Tilford et mon père n’aura plus jamais à craindre le froncement des
sourcils du procureur de Waverley. Mais vous, squire Loring ?
Il ne serait point juste que nous fassions la moisson, alors que
vous, qui l’avez semée, partiriez d’ici les mains vides. Allons,
messire, prenez ce que j’ai trouvé ici. Je retourne en chercher
davantage.
    Mais Nigel sourit et secoua la tête.
    – Tu as gagné ce que ton cœur désirait,
dit-il, et il se trouve que j’ai gagné la même chose.
    Un

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