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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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leurs vallées lorsque vous y
chevauchez avec une petite suite. Ils flamboient comme un buisson
d’ajoncs, mais si vous parvenez à en faire baisser la chaleur
pendant un court instant, il arrive qu’ils se refroidissent.
    – Et les Écossais ? Vous leur avez
fait la guerre aussi, à ce que j’ai compris.
    – Les chevaliers écossais ne
reconnaissent aucun maître au monde et celui qui peut tenir tête
aux meilleurs d’entre eux, que ce soit un Douglas, un Murray ou un
Seaton, celui-là n’a plus rien à apprendre. Si vaillant que vous
soyez, vous en trouverez toujours un aussi vaillant que vous,
lorsque vous chevaucherez vers le nord. Si les Gallois sont
semblables à un feu d’ajoncs, alors, pardieu ! les Écossais
sont comme la tourbe, car ils se consument lentement et vous n’en
viendrez jamais à bout. J’ai passé de bien bonnes heures dans les
marches d’Écosse, car, quand bien même il n’y a point de guerre,
les Percy d’Alnwick ou le gouverneur de Carlisle peuvent toujours
soulever une petite querelle avec les clans frontaliers.
    – Il me souvient que mon père avait
coutume de dire qu’ils étaient de valeureux lanciers.
    – Les meilleurs au monde, car leurs
lances ont douze pieds de long et ils marchent en rangs très
serrés. Mais leurs archers sont plus faibles, sauf peut-être les
hommes d’Ettrick ou de Selkirk qui sont originaires des forêts…
Nigel, veuillez ouvrir la fenêtre treillissée, je vous prie. Il y a
ici par trop de vapeur… Par contre, au pays de Galles, ce sont les
lanciers qui sont faibles, et il n’est point d’archers dans ces
îles comme les hommes de Gwant avec leurs arcs en orme : leur
puissance est telle que j’ai connu un chevalier qui eut sa monture
tuée sous lui après que la flèche eut traversé ses chausses de
mailles, sa cuisse et sa selle. Mais maintenant, qu’est-ce que la
flèche, comparée à ces nouvelles balles de métal projetées par la
poudre et qui déchirent une armure comme une pierre le fait d’un
œuf ! Nos pères ne connaissaient point cela.
    – Alors, tant mieux pour nous, s’écria
Nigel, puisqu’il y aura au moins une aventure honorable qui sera
bien à nous.
    Chandos eut un petit rire et tourna vers le
jeune homme rougissant un regard chargé de sympathie.
    – Vous avez une façon de parler qui me
rappelle les vieux que j’ai connus au temps de ma jeunesse, dit-il.
C’étaient de vrais paladins et ils parlaient tout comme vous. Bien
que vous soyez fort jeune, vous appartenez à un autre âge. Où donc
avez-vous pris cette façon de penser et de vous exprimer ?
    – Je n’ai eu qu’une seule
préceptrice : Lady Ermyntrude.
    – Pardieu, elle a dressé un fauconneau
qui est prêt à fondre sur une noble proie. J’aimerais être le
premier à vous déchaperonner. Ne voulez-vous point chevaucher avec
moi dans les guerres ?
    Des larmes sautèrent aux yeux de Nigel qui
manqua broyer la grande main qui pendait hors de la cuve.
    – Par saint Paul ! que pourrais-je
souhaiter de mieux au monde ? Je n’aime guère l’abandonner car
elle n’a personne pour prendre soin d’elle. Mais si cela pouvait se
faire…
    – La main du roi peut faire beaucoup.
N’en dites rien avant qu’il soit ici. Mais si vous voulez
chevaucher avec moi…
    – Qu’est-ce donc qu’un homme pourrait
souhaiter de mieux ? Est-il un écuyer en Angleterre qui ne
voulût servir sous la bannière de Chandos ? Et où allez-vous,
noble seigneur ? Et quand partez-vous ? Sera-ce pour
l’Écosse ? Pour l’Irlande, peut-être ? Pour la
France ? Mais hélas ! Hélas !…
    Le visage exalté s’était soudain assombri.
Pendant un instant, il avait oublié qu’il ne pouvait pas plus se
payer une armure que de la vaisselle d’or. Et d’un seul coup, tous
ses espoirs furent abattus. Ah, ces sordides soucis matériels qui
viennent toujours s’interposer entre nos rêves et leur
accomplissement ! Le squire d’un tel seigneur se devait d’être
bien équipé. Et cependant toute la fortune de Tilford n’y suffirait
point.
    Mais Chandos, dont l’intelligence était vive
et qui avait une grande connaissance du monde, avait aussitôt
deviné la cause de ce soudain changement.
    – Si vous combattez sous ma bannière, ce
sera à moi qu’il reviendra de vous pourvoir en armes. Non, je
n’admettrai point de réplique !
    Mais Nigel secoua tristement la tête.
    – Ce n’est point possible ! Lady
Ermyntrude vendrait cette vieille

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