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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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troisième fois cependant, il n’y eut plus à
douter. Un bruit de sabots et un hennissement frappèrent les
oreilles. Dans l’obscurité, des voix rudes crièrent, auxquelles
répondirent les archers placés de faction à l’extérieur des
portes.
    – Un voyageur arrive justement,
monseigneur, fit Nigel. Quelle est votre royale volonté ?
    – Ce ne peut être qu’Aymery, car il n’y a
qu’à lui que j’ai laissé un message, lui enjoignant de me retrouver
ici. Faites-le entrer, je vous prie, et réservez-lui bon accueil à
votre table.
    Nigel, saisissant une torche par son support,
ouvrit la porte. Dehors, une demi-douzaine d’hommes d’armes se
trouvaient à cheval, mais l’un d’eux avait mis pied à terre.
C’était un petit homme trapu et basané, avec un visage de rat, aux
yeux bruns, doux et alertes qui regardèrent profondément Nigel dans
la lumière rougeoyante de la salle bien éclairée.
    – Je suis Sir Aymery de Pavie, dit-il.
Pour l’amour du ciel, dites-moi… Le roi est-il céans ?
    – Il est à table, messire, et je vous
prie d’entrer.
    – Un moment, jeune homme, un moment. Un
secret d’abord, à l’oreille. Savez-vous pourquoi le roi m’a fait
mander ?
    Nigel lut de la terreur dans les yeux
sombres.
    – Non, je l’ignore.
    – J’aimerais le savoir, et être sûr,
avant que de me trouver devant lui.
    – Il vous suffira de franchir ce seuil,
noble seigneur, et, sans aucun doute, vous l’apprendrez des lèvres
mêmes du roi.
    Sir Aymery parut faire le même effort que
celui qui va se risquer à un plongeon dans l’eau glacée. Puis, d’un
pas rapide, il passa de l’ombre dans la lumière. Le roi se leva et
lui tendit la main avec un large sourire sur son beau visage.
Cependant, il parut à l’Italien que les lèvres seules souriaient et
non les yeux.
    – Soyez le bienvenu ! s’écria
Édouard. Bienvenue à notre digne et fidèle sénéchal de
Calais ! Venez et assoyez-vous devant moi à cette table. Je
vous ai fait mander afin d’apprendre de vous des nouvelles
d’outre-mer, et vous remercier d’avoir pris tant de soin de ce qui
m’est aussi cher que femme et enfants. Faites place pour Sir
Aymery !… Servez-lui à boire et à manger car il a chevauché
longtemps et a parcouru une longue distance à notre service
aujourd’hui.
    Durant la fête arrangée par les soins de Lady
Ermyntrude, Édouard conversa gentiment avec l’Italien comme avec
les barons qui l’entouraient. Enfin, le dernier plat enlevé,
lorsque les tranchoirs dégoulinants de sauce qui faisaient office
d’assiettes eurent été jetés aux chiens, les cruchons de vin
passèrent à la ronde. Le vieux ménestrel Weathercote entra
timidement avec son luth, dans l’espoir d’être autorisé à jouer
devant le roi. Mais Édouard avait une autre idée en tête.
    – Renvoyez vos gens, Nigel, je vous prie,
afin que nous puissions être seuls. Je voudrais aussi que deux
hommes d’armes soient postés à chaque porte et nous préservent
d’être troublés dans nos débats, car il s’agit d’une question
privée. Maintenant, sir Aymery, mes nobles seigneurs et moi-même
aimerions entendre de votre bouche comment vont les choses en
France.
    Le visage de l’Italien était calme, mais ses
yeux couraient sans arrêt de l’un à l’autre de ses auditeurs.
    – Pour autant que je sache, monseigneur,
tout est calme dans les marches de France, répondit-il.
    – Vous n’avez point ouï dire, alors,
qu’ils avaient rassemblé des hommes avec l’intention de rompre la
paix en se livrant à une attaque contre nos possessions ?
    – Non, sire, je n’ai rien ouï de la
sorte.
    – Vous m’apaisez l’esprit, Aymery, car,
si rien n’est parvenu à vos oreilles, alors cela ne peut être vrai.
Il m’était revenu que ce sauvage de chevalier de Chargny s’était
rendu à Saint-Omer pour porter les yeux sur mon précieux joyau,
avec ses mains gantées de mailles prêtes à le saisir.
    – Eh bien, sire, qu’il y vienne ! Il
trouvera le joyau en sûreté dans son écrin, entouré d’une bonne
garde.
    – Et vous êtes la garde chargée de ce
joyau, Aymery ?
    – Oui, sire, j’en suis le gardien.
    – Et vous êtes un gardien fidèle, en qui
je puis avoir confiance, n’est-ce pas ? Vous au moins, vous ne
me raviriez point ce qui m’est si cher, alors que je vous ai choisi
dans toute mon armée pour me conserver ce bijou ?
    – Non, sire, et je ne vois point la
raison de

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