Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
Vom Netzwerk:
vous,
Walter ? Et vous, Hubert ? Et vous, monseigneur
l’Évêque ?… Vous êtes donc tous du même avis ? Il est
donc reconnu coupable de félonie. Et quel est le
châtiment ?
    – Ce ne peut être que la mort, répondit
aussitôt le prince suivi par chacun des autres qui, à l’appel de
son nom, faisait un signe de tête approbateur.
    – Aymery de Pavie, vous avez entendu, fit
le roi en posant le menton dans le creux de la main et en regardant
l’Italien chancelant. Avancez ! Vous, l’archer, devant la
porte… vous, avec la barbe noire. Tirez votre glaive… Non, livide
coquin, je ne veux point souiller cette lame de votre sang. Ce sont
vos talons et non votre tête que nous voulons. Coupez ces éperons
de chevalier avec votre glaive, archer ! C’est moi qui vous
les ai donnés, c’est moi qui vous les reprends. Ha ! Voyez-les
voler à travers la salle, et avec eux tous liens entre vous et le
noble ordre dont ils sont l’insigne… Maintenant, conduisez-le
au-dehors dans la bruyère, loin de cette demeure, là où sa charogne
pourra pourrir. Et arrachez-lui la tête du corps afin que ceci soit
un avertissement à tous les traîtres !
    L’Italien, qui avait glissé de son siège et
était tombé sur les genoux, poussa un cri de désespoir lorsque
l’archer l’empoigna par les épaules. S’arrachant à son étreinte, il
se jeta sur le sol et saisit les pieds du roi.
    – Épargnez-moi, mon très bon seigneur,
épargnez-moi, je vous en supplie ! Au nom de la passion du
Christ, je vous demande grâce et pardon. Songez, ô mon bon et noble
seigneur, au nombre d’années durant lesquelles j’ai servi sous
votre bannière et combien de services je vous ai rendus. N’est-ce
point moi qui ai découvert le gué de la Seine, deux jours avant la
grande bataille ? N’est-ce point moi encore qui ai dirigé
l’attaque lors de la prise de Calais ? J’ai une épouse et
quatre enfants en Italie, grand roi. C’est en pensant à eux que
j’ai failli à mon devoir, car cet argent m’aurait permis
d’abandonner les combats pour les aller retrouver. Pitié, sire,
pitié, je vous en conjure !
    Les Anglais sont une race rude mais non
cruelle. Le roi resta assis, impitoyable, mais les autres se
regardèrent de côté et s’agitèrent sur leur siège.
    – En effet, monseigneur, intervint
Chandos, je vous prie d’apaiser quelque peu votre colère.
    Édouard secoua la tête.
    – Silence, John ! Il en sera fait
ainsi que je l’ai dit.
    – Je vous en prie, cher et honoré
seigneur, ne faites point preuve de trop de hâte en la matière, fit
Manny. Faites-le ligoter et gardez-le jusqu’au matin. Vous pourriez
trouver d’autres conseils.
    – Non ! J’ai dit ! Qu’on
l’emmène !
    Mais l’homme se cramponna si bien aux genoux
du roi que les archers ne purent lui faire lâcher prise.
    – Écoutez-moi un moment, je vous en
supplie. Rien qu’une minute et, ensuite, vous ferez ce que bon vous
semblera.
    Le roi s’appuya au siège.
    – Parlez, mais faites vite.
    – Épargnez-moi, sire ! Dans votre
propre intérêt. Je vous conseille de m’épargner, car je puis vous
lancer sur le chemin de chevaleresques aventures qui vous
réjouiront le cœur. Songez, sire, que Chargny et ses compagnons
ignorent que leurs plans sont mis à jour. Si je leur envoie un
message, ils viendront sans aucun doute à la poterne. Et, si nous
dressons habilement l’embûche, nous ferons là une capture dont la
rançon remplira vos coffres. Lui et ses amis valent au moins cent
mille couronnes.
    D’un coup de pied, Édouard rejeta l’Italien
loin de lui, dans la paille. Et, tandis qu’il gisait là, tel un
serpent blessé, ses yeux ne quittaient pas ceux du roi.
    – Deux fois traître ! Vous vouliez
vendre Calais à Chargny, et vous voulez maintenant me vendre
Chargny ? Comment osez-vous supposer que moi ou tout noble
chevalier puissions avoir l’âme assez basse pour songer à une
rançon lorsque l’honneur est en jeu ? Se pourrait-il que
moi-même ou n’importe quel homme véritable soyons aussi lâches et
faux ? Vous venez de signer votre destin !
Emmenez-le !
    – Un instant, je vous prie, mon bon et
doux seigneur, s’écria le prince. Apaisez votre colère un moment
encore car la proposition de cet homme mérite plus d’attention
qu’il n’y paraît au premier abord. Il vous a soulevé le cœur en
vous parlant de rançon. Mais examinez la chose, je vous prie, du
point de vue de

Weitere Kostenlose Bücher