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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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quittait, pure, l’antre de
l’infamie pour entrer dans le calme et la paix de la nuit
étoilée.

Chapitre 13 COMMENT LES DEUX COMPAGNONS CHEMINÈRENT SUR LA VIEILLE ROUTE
    La saison des nuits sans lune approchait et le
dessein du roi prenait tournure. Les préparatifs étaient faits dans
le plus grand secret. Déjà la garnison de Calais, qui comprenait
cinq cents archers et deux cents hommes d’armes, pourrait en cas
d’attaque prématurée soutenir l’assaut porté contre elle. Mais le
projet du roi était non seulement de résister, mais encore de
capturer les assaillants. Par-dessus tout, il avait le désir de
trouver l’occasion d’une de ces passes d’armes qui avaient rendu
son nom célèbre dans toute la chrétienté comme le parangon du chef
et du chevalier.
    Mais l’affaire devait être menée avec
prudence. L’arrivée de renforts et même le passage de guerriers
célèbres auraient alerté les Français et dévoilé les plans aux
ennemis. Ce fut donc par groupes de deux ou trois, dans de petites
embarcations commerciales faisant le trafic de côte à côte, que les
guerriers choisis et leurs écuyers furent transportés à Calais. De
là, ils étaient amenés par les conduites d’eau à l’intérieur du
château où ils pouvaient se cacher de la population en attendant
que sonnât l’heure de l’action.
    Nigel avait reçu un mot de Chandos lui
enjoignant de le retrouver à l’enseigne du
Genêt
, à
Winchelsea. Trois jours avant, il quitta Tilford avec Aylward, tous
deux armés de pied en cap et prêts à la guerre. Nigel portait un
costume de chasse, clair et gai, avec sa précieuse armure et son
maigre bagage fixés sur le dos d’un cheval de réserve qu’Aylward
menait par la bride. L’archer avait lui-même une bonne jument
noire, lourde et paisible, mais suffisamment forte pour porter le
puissant gaillard. Avec sa brigandine et son casque d’acier, sa
lourde épée droite au côté, son long arc jaune sur l’épaule et les
flèches dans son carquois, il était l’image parfaite du guerrier
qu’un chevalier serait fier de compter dans sa suite. Tout Tilford
les suivit tandis qu’ils gravissaient la pente de terre, couverte
de bruyère, qui formait le flanc de Crooksbury Hill.
    Arrivé au sommet, Nigel tira les rênes de
Pommers et, se retournant vers le vieux manoir, contempla la fine
silhouette courbée sur un bâton qui du seuil le suivait des yeux.
Il regarda le toit, les murs avec leurs traverses de gros madriers,
la volute de fumée bleuâtre qui s’élevait de l’unique cheminée, et
le groupe des vieux serviteurs qui restaient figés devant la
porte : John le cuisinier, Weathercote le ménestrel, et Red
Swire le soldat blessé. Au-delà de la rivière, parmi les arbres, se
dressait la sombre tour grise de Waverley et, comme il la
regardait, la lourde cloche de fer qui lui avait si souvent paru le
cri de guerre de l’ennemi lança son appel à la prière. Nigel
souleva son bonnet de velours et pria pour que la paix continuât de
régner sur son foyer et pour que la guerre qu’il allait chercher
sur le continent ne lui procurât que gloire et honneur. Puis,
faisant adieu à tous de la main, il poussa son cheval en direction
de l’est. Un moment plus tard, Aylward quitta le groupe d’archers
et de riantes jeunes femmes qui s’accrochaient en lançant des
baisers par-dessus l’épaule. Et c’est ainsi que les deux compagnons
partirent pour l’aventure.
    L’avait-il désiré, ce jour ! Enfin, il
était arrivé sans laisser d’ombre derrière lui. Dame Ermyntrude se
trouvait sous la protection du roi. L’avenir des vieux serviteurs
était assuré. Son conflit avec les moines de Waverley avait été
réglé. Il était monté sur un cheval noble, il possédait les
meilleures armes et un vigoureux suivant. Par-dessus tout, il était
en route pour quelque chevaleresque aventure sous la bannière du
plus brave chevalier que comptât l’Angleterre. Toutes ces pensées
se pressèrent dans son esprit et il se mit à siffloter et à
chanter, chevauchant un Pommers qui trottait et caracolait comme
pour répondre à la bonne humeur de son maître.
    Ils avaient déjà parcouru un beau bout de
chemin dans la bruyère lorsque la petite colline de
Sainte-Catherine et le vieux sanctuaire qui la couronnait
apparurent devant eux. C’est là qu’ils coupèrent la route du sud
menant à Londres. À cet endroit attendaient deux personnes qui
agitèrent la main pour les saluer :

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