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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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avec une belle
bagarre à la fin ?
    Il y eut une bousculade vers le bateau mais le
vigoureux petit gaillard choisit ses hommes.
    – Retourne, Jerry ! Je sais que tu
es plein de cœur, mais tu es devenu trop gras pour travailler… Toi,
Luke, et toi, Thomas, et les deux Deedes et William de Sandgate,
vous manierez le bateau. Maintenant, il me faut quelques hommes de
main. Venez-vous aussi, bon seigneur ?
    – Je vous prie, seigneur, de me laisser
aller ! s’écria Nigel.
    – Oui, Nigel, vous pouvez y aller.
J’apporterai vos affaires à Calais cette nuit.
    – Je vous y retrouverai, seigneur, et
avec l’aide de saint Paul, j’aurai le Furet Rouge avec moi.
    – À bord ! À bord ! Le temps
passe ! cria Badding, impatient.
    Les matelots halaient déjà les cordages et
hissaient la grand-voile.
    – Et maintenant, mon bon messire, qui
êtes-vous ?
    Il s’adressait à Aylward qui avait suivi Nigel
et se frayait un chemin pour monter à bord.
    – Où va mon maître, je vais aussi,
répondit Aylward. Arrière, marin d’eau douce, ou il pourrait t’en
cuire !
    – Par saint Léonard, archer, fit Cook
Badding, si j’en avais le temps, je te donnerais une leçon avant de
partir. Arrière, et fais place aux autres !
    – Non ! C’est toi qui reculeras pour
moi ! cria Aylward qui, saisissant Badding à la taille, le
jeta dans le bassin.
    Il y eut un cri de colère dans la foule car
Badding était le héros des Cinq Ports et n’avait jamais rencontré
adversaire à sa taille. Son épitaphe existe encore, où l’on peut
lire qu’il « ne trouva jamais le repos avant d’avoir combattu
à son goût ». Ainsi donc, lorsque, après avoir nagé comme un
canard, il atteignit un cordage et se hissa à la force des poignets
sur le quai, tous regardèrent, muets, en se demandant ce qui allait
arriver à l’audacieux étranger. Mais Badding éclata de rire en se
frottant les yeux et les cheveux pour en chasser l’eau salée.
    – Tu as bien gagné ta place,
archer ! Tu es l’homme qu’il nous faut ! Où est Black
Simon de Norwich ?
    Un grand jeune homme sombre au long visage
sérieux s’avança.
    – Me voici, Cook, dit-il, et je te remercie
pour ma place.
    – Tu peux venir, Hugh Baddlesmere, et
toi, Hal Masters, et toi aussi, Dicon de Rye. Cela suffira. Et
maintenant, en route, au nom de Dieu, sans quoi il fera nuit avant
que nous puissions les rejoindre.
    Déjà la grand-voile et les voiles de beaupré
étaient en place, tendues par une centaine de mains volontaires, et
le vent s’y engouffra. Donnant de la bande, et frémissant d’ardeur
comme un chien courant en liberté, la goélette se dirigea vers
l’ouverture du port et se trouva bientôt en pleine mer. C’était une
fameuse goélette que la
Marie-Rose
de Winchelsea qui, avec
son hardi commandant, Cook Badding, mi-commerçant, mi-pirate, avait
ramené au port plus d’un riche cargo capturé au milieu du pas de
Calais, et payé par du sang plus que par de l’argent. En dépit de
sa petite taille, sa grande vitesse et l’audace de son propriétaire
avaient fait de son nom un synonyme de terreur tout au long des
côtes françaises, et plus d’un Flamand passant dans cet étroit bras
de mer avait épié avec anxiété le littoral du Kent, redoutant de
voir soudain la maudite voile pourpre surchargée de son saint
Christophe doré se détacher des falaises grises. Elle se trouvait
déjà loin de la terre, avec le vent soufflant par bâbord, chaque
pied de toile étant tendu, son étrave couverte d’écume, fendant les
vagues à toute allure.
    Cook Badding arpentait le pont, la tête haute
et le port imposant, fixant tour à tour les voiles gonflées et,
vers l’avant, le petit triangle blanc qui se détachait clairement
sur le ciel bleu éclatant. Derrière eux se trouvaient les terres
basses des marais de Camber, avec les promontoires de Rye et de
Winchelsea et la ligne des falaises dans le fond. À bâbord arrière
se dressaient les grands murs blancs de Folkestone et de Douvres
et, plus loin, sur la ligne de l’horizon, le chatoiement grisâtre
des falaises françaises vers lesquelles les fugitifs se
dirigeaient.
    – Par saint Paul, s’écria Nigel en
regardant par-dessus les eaux houleuses, il me semble, maître
Badding, que nous les rattrapons.
    Le maître évalua la distance de son regard
calme puis tourna les yeux vers le soleil couchant.
    – Nous avons encore quatre heures de jour
devant nous mais, si nous ne nous

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