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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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Oenomaus est un roi mythique qui régnait sur Pise, en Elide. Ce roi, père de Pelops, persuadé qu’il devait périr de la main de son futur gendre, proposa à tous ceux qui prétendaient à la main de sa fille de se mesurer à lui dans une épreuve. En cas de victoire, le prétendant obtiendrait sa fille, mais il serait mis à mort s’il était vaincu. Il s’agissait d’une course de char au cours de laquelle le roi tuait d’un coup de javelot les prétendants trop rapides. Ainsi, il est très probable qu’Oenomaus soit un surnom lié à des qualités de combattant. Bien qu’il puisse être un prisonnier de guerre capturé lors des conflits menés récemment par les Romains contre Mithridate VI, rien ne permet d’affirmer pour autant qu’Oenomaus soit grec. Ce nom mythique a pu être donné comme nom de scène à un gladiateur gaulois. Appien affirme en tout cas que ce chef est placé à la tête d’un groupe constitué de Gaulois. Pourquoi ces 70 gladiateurs constituent-ils un groupe de Thraces et deux groupes séparés de Gaulois ? Nous ne le saurons sans doute jamais, mais il faut bien comprendre que le terme générique de « Gaulois » recouvre des réalités très différentes. Pour un Romain ou un Grec, un Gaulois peut être originaire de la plaine du Pô (Gaule cisalpine), du sud de la Gaule proprement dite (Gaule transalpine), de la Gaule indépendante que les Romains nomment Gaule chevelue et que César ira conquérir quinze ans plus tard. Dans le nord de l’Espagne vivent également des populations mélangées nommées Celtibériques. Enfin, il existe aussi des Gaulois en Asie Mineure. Ce peuple, que les Grecs appellent Galates et les Romains Gallo-Grecs, vit au cœur de la Turquie actuelle. A l’époque de Spartacus, Rome a déjà fait la guerre à toutes ces variantes de Celtes ; il est donc très probable que les deux groupes de Gaulois de la petite bande de Spartacus répondent à de telles distinctions d’origines. Ainsi, dès le début de la révolte, deux groupes ethniques principaux apparaissent, celui des Thraces et celui des Gaulois. Les Thraces sont peut-être les plus nombreux du fait de la guerre endémique qui règne dans cette région. Cette surreprésentation assurerait ainsi la prééminence de Spartacus. Les Gaulois rassemblés autour de Crixus et d’Oenomaus constituent le second groupe, sans doute moins homogène que le premier. L’importance de cette deuxième communauté d’esclaves est certainement liée aux opérations récentes menées par Pompée et Metellus en Espagne et en Gaule transalpine. Cette première répartition « ethnique » aura une grande importance par la suite.

    La tentation du Vésuve
    Pour l’heure, Spartacus et ses compagnons sont bien installés sur les pentes et au sommet du Vésuve. A moins d’une journée de marche des murs du ludus de Capoue, la silhouette massive du volcan assoupi s’est immédiatement imposée comme un superbe refuge et une sorte de nid d’aigle dominant toute la région. D’après Plutarque, les fugitifs semblent même avoir fortifié leurs positions. Un siècle et demi avant l’explosion fatale de 79 ap. J.-C., la configuration de la montagne n’est alors pas la même que celle visible aujourd’hui depuis les ruines de Pompéi. A l’intérieur d’un large cercle de falaises presque perpendiculaires se trouve un espace plat assez large pour abriter le cantonnement de l’armée de Spartacus. Les écrivains de l’Antiquité décrivent un Vésuve couvert de jardins et de vignobles, excepté au sommet, qui est rocailleux. D’après une peinture murale découverte dans une habitation pompéienne, la « Maison du Centenaire », la montagne semble n’avoir eu qu’un seul sommet à cette époque. Le volcan qui culmine aujourd’hui à 1281 mètres d’altitude est encore plus haut au temps de Spartacus. Ce massif montagneux imposant couvre une surface d’un diamètre d’environ 6 kilomètres.
    Sans doute la nouvelle de la déroute de la milice de Capoue s’est-elle déjà répandue comme un feu de broussaille poussé par le vent brûlant de l’été. A voix basse, les esclaves de la région ne doivent parler que de ça. Mais, en ville, le rapport de force entre maîtres et esclaves ne permet pas d’espérer grand-chose d’une rébellion. De plus, la plupart des esclaves urbains partagent le mode de vie de leurs maîtres. Ils les accompagnent parfois aux spectacles, finissent les restes des

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