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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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dépit de sa position favorable. Face à la pression que mettent les esclaves sur son armée, Lentulus est certainement soulagé « dès qu’il aperçoit la casaque de pourpre sur les bagages de son collègue, et les cohortes d’élite commençant à se montrer à ses yeux ».

    Spartacus pris entre deux armées consulaires
    Persuadé que Gellius se trouve tout près de lui, Lentulus quitte les hauteurs pour effectuer sa jonction avec son collègue. Dans l’enthousiasme d’une bataille qu’il croit presque gagnée, le vieux consul décide d’aller au-devant de son jeune collègue en attaquant à son tour l’armée de Spartacus. Abandonnant ses retranchements, le consul aborde les esclaves en terrain découvert. Lentulus pense certainement que, s’il a pu voir les étendards de l’armée venue à son secours, les esclaves les ont vus également. Dans ce cas de figure, il est bien rare qu’une armée abordée par-devant et sur ses arrières ne se débande pas aussitôt. C’est en tablant sur cette évidence militaire que Lentulus quitte une situation avantageuse mais statique pour participer à l’écrasement final. Erreur fatale. Une nouvelle fois les esclaves révoltés font preuve de discipline et leur chef du plus grand sang-froid. Contrairement aux plans du consul, ses ennemis ne se débandent pas mais tiennent bon. Affaiblies par les assauts précédents de Spartacus et en difficulté face aux meilleures troupes du Thrace, les légions de Lentulus sont rapidement battues. Encore une fois les Romains ont sous-évalué les capacités militaires de leurs adversaires. Il faut aussi rappeler que Spartacus dispose d’effectifs au moins équivalents à ceux des deux armées romaines réunies. Avec 40 000 ou 50 000 hommes, l’armée des esclaves a parfaitement pu laisser en arrière un corps de 10 000 ou 15 000 hommes destinés à retarder Gellius en profitant du terrain, tandis que le gros des troupes conserve une supériorité numérique sur Lentulus. Face aux esclaves, les jeunes soldats de Lentulus peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes en défensive, sur un terrain favorable et derrière des retranchements. Leurs défauts et leur impréparation apparaissent beaucoup plus nettement en terrain découvert, alors qu’il faut manœuvrer face à des fugitifs prêts à tout et bien encadrés. La confrontation tourne sans doute rapidement à l’avantage de Spartacus et les hommes du consul se débandent comme l’avaient fait ceux de Gellius face à Crixus. Lorsque les troupes de Lentulus lâchent pied, Spartacus ne cherche pas à les poursuivre. Le chef Thrace fait aussitôt volte-face pour rejoindre les troupes laissées en couverture derrière lui. Avec toutes ses forces, il écrase l’armée du consul Gellius et du préteur Arrius. Celle-ci, sans doute affaiblie lors de la bataille contre Crixus, se retrouve à un contre deux ou un contre trois face à des esclaves exaltés par leur succès. En très peu de temps, les hommes de Gellius abandonnent à leur tour la partie et s’enfuient dans les vallées environnantes. Appien résume cet épisode en quelques mots. « Spartacus filait le long des Apennins […] lorsqu’un des consuls arriva pour lui barrer le chemin, tandis que l’autre le pressait sur ses arrières. Spartacus les attaqua tour à tour, les vainquit l’un après l’autre, et, après cela, ils furent obligés tous les deux de faire leur retraite en désordre. » Orose confirme cette déroute en soulignant que « les deux consuls qui avaient en vain réuni leurs troupes essuyèrent une sévère défaite et s’enfuirent ». D’après Plutarque, les esclaves s’emparent une nouvelle fois de tous les bagages des Romains. Ils y trouvent les effets personnels des légionnaires et des officiers, les coffres des légions, des manteaux et des couvertures de laine, des tentes, des outils et des centaines de mulets et d’animaux de bât. Ils ramassent également les armes, les boucliers et les casques que les fuyards ont lâchés pour courir plus vite. Sur les cadavres et les prisonniers, les hommes de Spartacus prennent les cottes de mailles, les ceinturons et les chaussures, ne laissant sur les dépouilles que des tuniques maculées de sang ; les cadavres sont abandonnés au bec des corbeaux et aux crocs des chiens errants. Cette victoire permet aussi de rafler de nouveaux faisceaux abandonnés par les licteurs et les consuls, qui viennent s’ajouter aux dépouilles de

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