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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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cohorte les soldats les mieux dressés, qu’il porte en gardes avancées au-devant de son camp ».
    Bien établir son camp constitue un des fondements de l’armée romaine. Chaque légionnaire emporte avec son équipement un outil précieux, la dolabra . Polyvalente, la dolabra sert à la fois de hache et de pioche. Avec elle, une partie des légionnaires sont chargés de creuser un fossé qui encadre un espace suffisamment vaste pour installer une ou plusieurs légions avec leurs auxiliaires, valets, bêtes et chariots. A l’aide de paniers d’osier, l’énorme quantité de terre retirée est entassée au-dessus des fossés. Le talus ainsi réalisé constitue un deuxième obstacle pour l’ennemi. Grâce à lui, les sentinelles peuvent dominer l’adversaire et le prendre pour cible avant qu’il ait pu approcher du camp. Pendant que certaines centuries effectuent un travail de terrassiers avec la partie pioche de la dolabra , d’autres légionnaires deviennent bûcherons en se servant du côté hache. Tout en déblayant les environs du camp des bosquets qui pourraient permettre à l’ennemi de se dissimuler, ils abattent des centaines d’arbres qui sont ensuite entièrement débités. Les troncs sont destinés à bâtir de petits fortins au-dessus des quatre portes donnant accès au camp. Les branches principales, taillées aux deux extrémités, sont plantées dans les fossés en direction d’un éventuel assaillant. Ces pieux acérés deviennent alors des pièges mortels sur lesquels l’ennemi vient s’embrocher en cas d’attaque. Enfin, les branches plus petites trouvent aussi leur utilité. Tressées entre des piquets plus gros, elles forment une palissade d’environ 1,50 mètre qui vient couronner le talus. Même légère, cette protection est très efficace pour prémunir les sentinelles contre les projectiles de l’ennemi. Pour compléter ce travail, d’autres légionnaires sont équipés de bêches dont l’extrémité est constituée d’un fer arrondi. Cet outil particulier permet de découper des mottes d’herbes qui sont placées sur les parois du talus. Ainsi, la terre accumulée est protégée du ruissellement des eaux de pluie. De plus, un monticule de terre recouvert d’une telle couverture de mottes freine efficacement toute tentative d’escalade. L’ennemi qui aurait réussi à franchir le fossé glisse immédiatement sur ce tapis instable et offre alors son dos aux coups des sentinelles. Ce travail, qui peut paraître énorme, est normalement effectué chaque soir, pour chaque étape. Même s’il paraît impressionnant, il faut compter avec l’organisation rigoureuse de cette armée. La base du recrutement de la légion demeure encore très rurale. Ces hommes robustes, issus pour la plupart du centre de l’Italie, ont l’habitude de la marche mais aussi des travaux des champs. Creuser, abattre des arbres, tresser des branches pour en faire des barrières constituent autant de travaux rustiques qui leur sont familiers depuis l’enfance. Organisés en unités disciplinées, les hommes connaissent toute l’utilité de leur tâche et le travail se fait vite. Une fois achevé, le camp permet aux soldats d’être à l’abri des surprises et de goûter un véritable repos dans les centaines de tentes installées à l’abri des palissades. C’est pour avoir négligé de prendre cette précaution sur les pentes du Vésuve que Claudius a été vaincu par Spartacus. Les soldats le savent bien et Crassus ne néglige certainement pas cette règle fondamentale de la vie militaire romaine ; il doit même y veiller scrupuleusement car le travail renforce la cohésion des unités et participe à l’endurcissement de ses légionnaires.
    Le chef des esclaves voit bien à présent que les Romains qui le surveillent sont d’une autre trempe que les troupes qu’il a déjà vaincues. Sans doute tente-t-il des provocations pour entraîner les légions dans un choc en terrain découvert qui pourrait leur être fatal. Mais Crassus reste fidèle à son système et conserve fermement la tactique qu’il s’est fixée. Cette période d’observation se situe certainement vers la fin de l’automne 72. En tenant les accès permettant de déboucher sur le Latium, Crassus protège Rome. Dans le même temps, il doit mener activement l’entraînement de ses troupes tout en envoyant les meilleurs éléments s’aguerrir au contact de l’ennemi. La cavalerie des Romains et de leurs alliés

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