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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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reconduction de Staline comme Secrétaire
général. En 1927, Staline pourra ainsi prétendre que « tous les délégués
avaient unanimement, Trotsky, Kamenev et Zinoviev y compris, contraint Staline
à rester à son poste [483]  ».
Trotsky ne bronche pas. Il ne peut pas faire grand-chose. Demander le respect
de l’additif du 4 janvier reviendrait à proposer de désigner un nouveau
Secrétaire général, dont Lénine lui-même n’a pas suggéré le nom. Le congrès
élit comme secrétaires adjoints à Staline ses fidèles Molotov, Andreiev et
Kaganovitch, flanqués du zinoviéviste Zelenski que Staline écartera dès octobre
en le nommant secrétaire du bureau d’Asie centrale. Lors du Comité central qui
suit le congrès, Staline offre pour la deuxième fois de démissionner,
proposition qui sera bien entendu repoussée.
    Dès le lendemain du congrès, Staline commence à saper les
positions de ses deux alliés. Une sténotypiste avait, par une erreur de
transcription, fait dire à Kamenev que Lénine avait parlé de la « Russie
des nepmen » au lieu de la « Russie de la NEP ». Le 17 juin 1924,
participant à un stage de formation de secrétaires de comités de district du
Parti, Staline dénonce avec indignation ce slogan scandaleux attribué à Lénine
lui-même et martèle : « La Russie de la NEP (c’est-à-dire la Russie
soviétique pratiquant la nouvelle politique économique) et la Russie des nepmen
(c’est-à-dire à la tête de laquelle se trouvent les nepmen) sont deux choses
tout à fait différentes. Est-ce que Kamenev comprend cette différence de
principe ? Bien sûr, il la comprend. Pourquoi alors a-t-il lâché cet
étonnant slogan ? Par insouciance à l’égard des questions de théorie. »
Et Staline de s’inquiéter de la « masse de malentendus » que cet « étrange
slogan » risque d’engendrer dans le Parti « si l’erreur n’est pas
corrigée », c’est-à-dire si Kamenev ne reconnaît pas publiquement qu’il a
maquillé la pensée de Lénine. Staline publie ce discours dans la Pravda des 19 et 20 juin 1924, en plein V e  congrès de l’Internationale.
Kamenev et Zinoviev, furieux, exigent une réunion des conjurés qui, dans une
résolution interne, qualifient d’« inamicale » l’attaque si
manifestement déloyale de Staline, qui à nouveau propose de démissionner de ses
fonctions de Secrétaire général. Mais, toujours obnubilés par Trotsky, Zinoviev
et Kamenev, satisfaits de ce léger recul, rejettent l’offre. Staline est
gagnant sur toute la ligne. Le texte qui le blâme mollement n’est connu que de
17 dirigeants, mais le péché attribué à Kamenev reste consigné dans la Pravda.
    Zinoviev et Kamenev ne comprennent pas la portée de l’incident.
Six semaines plus tard, en août, pendant le plénum du Comité central, tous ses
membres, sauf Piatakov et Racovski, amis de Trotsky, formalisent leur accord en
formant un « cercle » conspirateur d’où émane le « Septuor »
(six membres du Bureau politique plus Kouibychev président de la commission de
Contrôle, et cinq suppléants). Trotsky est cerné. Le Septuor organise chaque
mardi le déroulement de la réunion officielle du lendemain, qui répète
soigneusement le scénario mis au point la veille. Trotsky s’en aperçoit vite et
lit des romans pendant ces réunions de pure comédie.
    Staline prend alors pied dans l’Internationale. Rakosi,
membre de son Comité exécutif, souligne la modestie initiale de sa place :
« Les dirigeants qui revenaient de l’étranger, de l’émigration, lui
faisaient sentir son incompréhension des questions internationales et sa
méconnaissance de la culture européenne […]. Il n’avait pas alors l’autorité
qui lui aurait garanti l’adoption de ses propositions [484] . » Il s’attache
à modifier cet état de choses par une première intervention, bien modeste au
demeurant, en coulisses. Du 17 juin au 8 juillet 1924 se tient
le V e  congrès de l’Internationale communiste. Il marque un
tournant : les précédents se caractérisaient par de vives discussions,
celui-ci rompt avec cette fâcheuse habitude. C’est ainsi que les délégués sont
invités à voter sur le projet de programme sans en avoir le texte en main.
    Staline ne prend pas la parole en séance plénière, mais dirige
la commission polonaise. Le Comité central du PC polonais avait défendu, en octobre 1923,
dans une lettre lyrique, Trotsky, dont « le

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