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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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Gori. Ne pouvant se réfugier chez sa mère, il se cache chez de
vieux camarades.
    La police arrête les dirigeants sociaux-démocrates de
Tiflis. De retour dans la capitale fin août, Koba est coopté au nouveau comité
de neuf membres où, si l’on en croit un rapport de gendarmerie, il assume un
rôle dirigeant. Sylvestre Djibladzé, son véritable chef, craint que les grèves
et l’agitation politique chez les ouvriers ne mettent en péril l’organisation.
Koba proteste contre cette prudence, mais l’éloquence et l’autorité de
Djibladzé ont aisément raison de lui.
    Au début de septembre 1901, paraît le premier numéro du
journal social-démocrate géorgien Brdzola ( La Lutte ) , imprimé à Bakou dans une imprimerie clandestine dénommée Nina. L’éditorial
anonyme est reproduit dans les Œuvres complètes de Staline. On n’y
trouve pourtant aucun des traits caractéristiques de son écriture, et l’auteur
s’y plaint d’un sort d’exilé (« Nous qui nous trouvons loin de notre
patrie [88]  »)
qui n’est pas le sien. La paternité de l’article suivant, publié dans le numéro
d’octobre-novembre 1901 de Brdzola, lui aussi anonyme et repris
dans les Œuvres complètes, semble pareillement douteuse. Ecrit dans un
style qui ressemble au précédent, il débute par des considérations sur le
socialisme d’Europe occidentale que Koba connaît alors très mal. Si, en 1946,
il s’attribue ces deux éditoriaux, c’est pour faire remonter son activité de
publiciste à l’automne 1901 et conforter ainsi son image de dirigeant
précoce.
    Fin novembre 1901, il quitte Tiflis. Selon une revue
menchevique géorgienne, il aurait été exclu à l’unanimité du comité
social-démocrate de la ville pour calomnie envers Sylvestre Djibladzé. Les
rapports de police ne disent rien de tel, mais son attitude encourage ces
rumeurs. Quand il ne peut réfuter un argument, il ricane sans dire un mot, puis
s’éclipse. Son silence sarcastique dans un milieu de discoureurs prête à des
interprétations malveillantes. Mais le Koba de 1901 n’est pas encore le Staline
de 1937. En revanche, il associe déjà la mission du révolutionnaire
professionnel à un apostolat et considère avec dédain les simples ouvriers.
Comme le prêtre est le berger de la foule profane dont son ordination le
sépare, par son intronisation le membre du comité se distingue des simples
ouvriers, indignes d’entrer dans le cercle étroit des élus qui les guident. Les
élus du Parti rappellent ceux de Dieu. L’entrée dans le Parti doit donc être
très sévèrement contrôlée. N’est pas un « élu » qui veut.
    Les rapports de police sur les trois réunions auxquelles
Koba participe alors à Tiflis donnent une bonne image de son activité. La
première se tient le samedi 27 octobre 1901, en présence d’une
poignée de participants dont l’un a été racolé dans la rue. Koba dirige les
débats. Il recommande à ses auditeurs de « distribuer de la littérature
illégale, [de] s’efforcer d’unir toutes les nationalités, [d’]inculquer à tous
la nécessité de donner de l’argent à la caisse clandestine pour la lutte contre
le capital et l’autocratie ». Il promet de rédiger pour la prochaine
réunion une « instruction » sur les moyens d’action [89] . La deuxième
rencontre se tient le 4 novembre 1901, à nouveau sous sa direction.
Koba n’a pas apporté l’instruction promise faute de temps et promet d’en
confier la mise au point à un rédacteur. Le dimanche 11 novembre, les 25 adhérents
réunis élisent un comité exécutif de Tiflis, chargé de diriger les six cercles
sociaux-démocrates de la capitale. Koba y est élu. Le 25 novembre, le
comité se réunit en son absence : il a été envoyé à Batoum « pour les
besoins de la propagande ».
    Son activité à Batoum marque le début des légendes
héroïques. Ainsi, dans la préface de Staline et Khachime, publié en
1935, Nestor Lakoba, président de la République autonome d’Abkhazie, écrit :
« Staline est un homme comme l’histoire en donne à l’humanité une fois
tous les cent ou deux cents ans [90] . »
Staline ne le laissera pas longtemps savourer cette chance exceptionnelle :
il le liquidera deux ans plus tard.
    Batoum, port de la mer Noire, ancien repaire de pirates
barbaresques, compte alors 35 000 habitants environ, dont près de 13 000 ouvriers
issus des villages voisins où on les renvoie sans

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