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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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entreprise délicate. La démocratie populaire est un compromis instable
entre la bourgeoisie et les féodaux pro-nazis discrédités par la guerre, et les
masses ouvrières et paysannes que l’effondrement de l’État, ainsi que la
présence de l’Armée rouge, poussent à s’attaquer au régime social en
multipliant les comités populaires, ouvriers, d’usines, de quartiers. Staline
est hostile à ces organismes spontanés et incontrôlables : il souhaite
rétablir l’État et son appareil afin de maintenir l’ordre social existant, mais
veut priver de poids politique réel la bourgeoisie nationale de ces pays qu’il
cherche à se subordonner. Or, la seule garantie de sa mainmise économique et
politique sur eux est leur contrôle par le parti communiste et la Sécurité d’État.
Il faut donc normaliser les partis communistes et surtout ceux des « démocraties
populaires », mais aussi les grands partis occidentaux.
    Au printemps 1947, Staline suggère à Gomulka d’éditer
une revue internationale émanant de quelques partis communistes européens et de
réunir à cette fin une conférence des intéressés. Peut-être informé de cette
idée, en août 1947, le secrétaire du PC hongrois, Rakosi, propose la tenue
d’une conférence des partis communistes des pays du Danube à laquelle il invite
des représentants soviétiques. Il se fait vertement rabrouer.
    Le 16 juillet, Gomulka invite les représentants des
partis communistes français, italien, tchécoslovaque, yougoslave, bulgare, hongrois
et roumain à une réunion de mise en place de cette revue internationale, lieu d’échanges
et d’informations, en précisant qu’il ne s’agit pas de créer un quelconque
organisme du mouvement ouvrier international. Au même moment, Dimitrov propose
de créer un comité international de lutte contre le danger de guerre et le
fascisme, projet que Staline écarte aussi comme un succédané trop évident de l’Internationale.
Tito suggère d’inviter le Parti communiste grec, alors plongé dans la guerre
civile. Staline s’y oppose, « car, dit-il, sa participation sera utilisée
par ses ennemis pour le discréditer en tant qu’agence des partis communistes
des autres pays, et donnera la possibilité aux adversaires de le traiter comme
un parti agissant sur un ordre de l’extérieur et violant ainsi les intérêts
nationaux de la Grèce [1355]  ».
En réalité, cette invitation aurait rompu l’accord passé avec Churchill, que
Staline tient à respecter malgré la dégradation des relations entre les anciens
alliés.
    Jdanov, chargé du rapport sur la situation internationale à
la réunion constitutive, rédige un projet corrigé par Staline, dont la seconde
variante avance l’idée des « deux camps » dressés face à face :
un camp « impérialiste antidémocratique » face à un camp « anti-impérialiste
et démocratique ». Toute idée de socialisme est soigneusement écartée. Les
forces du deuxième camp sont les alliés et les appoints de l’État soviétique,
il ne saurait être question chez elles de bouleversement social.
    Staline a fait ajouter une longue dénonciation des
socialistes, en particulier français, accusés, entre autres, de « brader
la souveraineté nationale ». Il a aussi fait supprimer l’intégralité du
paragraphe consacré par Jdanov à la critique des dirigeants du Parti communiste
yougoslave pour leurs « fautes gauchistes » et leurs exigences
démesurées à l’égard de l’Union soviétique. Staline voulait faire dénoncer les
communistes italiens et français par les Yougoslaves eux-mêmes. Pour ce faire,
il lave les Yougoslaves de tous reproches.
    Des désaccords sérieux sont pourtant apparus, depuis
plusieurs mois, entre Tito et Staline. En juillet 1946, lors de la
conférence européenne de Paris, Tito a reproché par télégramme à Staline de ne
pas suffisamment soutenir les intérêts des Yougoslaves à Trieste dont ils
revendiquent la possession. La Grèce est aussi une pomme de discorde entre les
partis yougoslave et soviétique : Tito soutient les partisans grecs, qu’il
fournit en armes, et appuie leur décision de boycotter des élections
législatives auxquelles Staline les encourage à participer.
    En février 1947, les Yougoslaves acceptent de signer
deux accords de mise en place de sociétés mixtes soviéto-yougoslaves concernant
le transport aérien et le transport fluvial, dont le contrôle (et les
bénéfices)

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