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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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Sofia. Ils sont condamnés à mort ; leur
peine sera, un peu plus tard, commuée en vingt ans de bagne.
    Le mercredi 4 mars, à 6 heures du matin, Radio
Moscou interrompt soudain ses émissions et, à 6 h 30, donne lecture d’un
communiqué du Comité central et du Conseil des ministres, annonçant la maladie
de Staline. Un premier bulletin médical indique qu’il a été victime d’une
attaque affectant les centres vitaux du cerveau pendant la nuit du 1 er  mars,
qu’il a perdu conscience, n’a plus l’usage de la parole, souffre d’une
paralysie du bras droit et de la jambe droite, et que son cœur fonctionne
irrégulièrement. Le pays retient son souffle. Ce même matin du 4 mars, on
fait venir Galina Tchesnokova, jeune médecin militaire, qui sème la confusion.
Elle fait un électrocardiogramme et prétend déceler un infarctus du myocarde,
que les pontes présents n’auraient pas repéré. Les médecins, saisis d’effroi à
l’idée qu’on puisse les accuser d’avoir dissimulé le vrai diagnostic, se hâtent
de vérifier, se réunissent et rejettent unanimement l’infarctus imaginaire.
    Le jeudi 5 mars, à 4 h 35, Radio Moscou donne
lecture d’un second bulletin médical signalant la détérioration de l’état de
santé de Staline. L’éditorial de la Pravda du même jour ne mentionne que
le nom d’un unique dirigeant soviétique, Malenkov. Un troisième bulletin
médical, lu à 6 h 30, signale des défaillances dans le système
cardio-vasculaire et des problèmes respiratoires aigus. Au matin, l’état de
santé de Staline se dégrade brusquement. Sa respiration se fait de plus en plus
irrégulière. À 8 heures, il vomit un peu de sang, puis est victime d’un
collapsus, dont les médecins le font émerger à grand-peine. À 11 heures un
électrocardiogramme révèle la défaillance d’une artère coronaire. À 11 h 30,
de nouvelles convulsions et des vomissements sont suivis d’un nouveau collapsus
et d’une suée abondante. Les médecins administrent alors du camphre, de la
caféine, de la strophantine, de la pénicilline, du glucose au moribond qui
hoquette ; sa peau est blême, ses lèvres et ses poignets violacés, des
tremblements agitent sa tête, les hoquets reprennent. À 20 heures, le
pouls bat à 150 pulsations minutes. Sa respiration n’est plus qu’un râle
étouffé, le corps de Staline est inondé de sueur, les médecins à nouveau lui
injectent du gluconate de calcium, de la caféine, du camphre.
    Au même moment, à 20 heures précises, s’ouvre une
séance commune extraordinaire du Comité central, du Conseil des ministres et du
présidium du Soviet suprême. Khrouchtchev préside, Malenkov rapporte, avec
Beria. En quarante minutes, la réunion avalise à l’unanimité dix-sept décisions
élaborées au préalable par le Bureau du présidium, et qui réorganisent l’appareil
dirigeant de l’État et du Parti. La majorité d’entre elles annulent des mesures
prises les mois précédents par Staline. Malenkov est nommé président du Conseil
des ministres. On lui adjoint quatre vice-présidents : Beria, Molotov,
Boulganine et Kaganovitch. Le Bureau du présidium du Comité central est
liquidé, le présidium de vingt-cinq membres titulaires est ramené à onze (dont
Staline, plus Molotov et Mikoian, qu’il avait éliminés). Le Secrétariat du
Comité central est entièrement refondu et l’on fusionne, sous la direction de
Beria, les ministères de la Sécurité et de l’Intérieur. Toutes ces mesures
visent à écarter les nouveaux promus de Staline, et à remettre en selle les
anciens qu’il avait éloignés. C’est un mini-coup d’État. La réunion confie
enfin à une commission composée de Beria, Malenkov et Khrouchtchev le soin de
procéder au classement des papiers et archives de Staline. La séance s’achève à
20 h 40. Personne ne pose de question. Le vote est unanime. Quarante
minutes ont suffi pour renverser l’édifice institutionnel mis en place par
Staline au cours des mois précédents. Pendant ce temps, il agonise…
    A 21 h 10, le visage de Staline devient violacé,
il râle sourdement, une nouvelle suée l’inonde. Le ballon d’oxygène n’apporte
aucune amélioration. Les médecins essaient un massage du cœur et la réanimation
par le bouche-à-bouche. Sans résultat. À 21 h 40, les médecins lui
injectent du camphre, de l’adrénaline, pratiquent la respiration artificielle.
Sous les yeux d’un

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