Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
Vom Netzwerk:
début. Pourquoi, Ivor ? Si toutes vos transactions étaient honnêtes, pourquoi mettre des obstacles sur mon passage ?
    — Oui, c’est juste, sur votre passage, comme si nous étions tous des enfants incapables avant votre arrivée ! Eh bien, ma belle dame normande, nous ne l’étions pas et nous n’avons pas besoin que vous interfériez dans nos affaires.
    — Ce n’était pas de l’interférence. Je cherchais simplement à remplir les obligations d’une châtelaine.
    — Vos obligations de châtelaine… Comme trahir votre premier époux ? lança Ivor, cinglant.
    Roslynn rougit, mais ne voulut pas le laisser la réduire au silence.
    — Wimarc de Werre était un homme brutal et pervers, et un traître au roi. Je le trahirais de nouveau si c’était nécessaire. Mais je ne trahirais jamais Madoc, qui est un homme de qualité, bien meilleur que Wimarc n’aurait jamais pu l’être. Il est exactement son contraire, car il ne voit que le bien dans son prochain et souhaitelui faire confiance, alors que Wimarc ne voyait que des sots et des dupes.
    Elle s’arrêta un instant, la gorge serrée par l’émotion, avant de reprendre :
    — Contrairement à Wimarc, encore, Madoc ne frapperait jamais une femme. Et s’il se met parfois en colère, il ne le cache pas avant de lâcher brusquement sa fureur dans une violence subite et imprévisible. Ses accès de rage sont brefs, ils ne durent qu’un moment et sont rapidement contrôlés. Une femme n’a pas à le craindre, alors qu’elle pourrait craindre maints autres hommes moins droits que lui.
    Tandis qu’elle parlait, Roslynn se rendit compte de l’absolue vérité de ses paroles et mesura combien elle avait eu tort de douter de son époux, qui était resté silencieux à côté d’elle pendant tout ce temps.
    Ivor oublié, elle se tourna vers Madoc, dont la poitrine se soulevait et s’abaissait comme s’il avait du mal à respirer. Et dans ses yeux, elle ne vit pas de la colère ou du désarroi, mais de l’espoir, un espoir sauvage et fougueux qui emplit son propre cœur de joie. Elle l’aurait volontiers enlacé, en cet instant, mais l’intendant était là et elle n’avait pas encore terminé.
    — Vous êtes bien placé pour parler de trahison, Ivor, reprit-elle en se forçant à détacher son regard de Madoc. Depuis combien de temps volez-vous l’homme que vous appelez votre ami ? Depuis combien d’années ? Et pourquoi ? Pour être riche ? Parce que vous êtes jaloux ? Par vengeance, peut-être, parce que sa mère était normande et qu’il a aidé un roi normand ?
    Ivor la fixa, de la panique couvant sous son mépris, et une vraie peur dans la voix lorsqu’il parla.
    — Je ne volerais rien de ce que Madoc a ou désire, assura-t-il. Il est mon ami, presque mon frère.
    Il se redressa pour faire face à son seigneur, qui était toujours silencieux.
    — Dites-le-lui, Madoc, à moins que vous ne la croyiez, et pas moi ? Avez-vous si peu de foi en moi ? Mon travail assidu et mon amitié durant tant d’années ne comptent-ils pour rien ?
    — Où allez-vous, Ivor ? demanda Madoc d’une voix basse. Où allez-vous pendant ces longs laps de temps où personne ne peut vous trouver ? J’ai toujours pensé que c’était pour retrouver une femme. J’en doute, maintenant.
    Il fit un pas vers l’intendant, qui se mit à trembler.
    — Peut-être vous aventurez-vous près de Pontymwr. Peut-être même rencontrez-vous mon frère pour lui parler de mes plans.
    — Vous m’accuseriez de cela, aussi ? s’écria Ivor en reculant.
    Il pointa le doigt sur Roslynn, qui n’avait pas envisagé que sa trahison pouvait aller encore plus loin.
    — S’il y a un espion à Llanpowell, c’est elle !
    — Une espionne, moi ? Certainement pas ! protesta-t-elle, atterrée. Si j’étais une espionne, j’aurais avidement recherché le lit de Madoc et un mariage avec lui, je n’aurais pas lutté contre cette union en dépit de l’inclination de mon corps et de mon cœur. Madoc, vous ne devez pas croire que j’avais un tel motif quand je suis arrivée ici.
    — Non, je ne le crois pas car, comme vous le dites, vous étiez loin d’être encourageante.
    — C’était sa façon d’enflammer votre désir ! s’exclama Ivor. Quel sot êtes-vous pour ne pas le voir ? Comment savez-vous, même, si l’enfant qu’elle porte est le vôtre ?
    — Parce que je la connais, répondit Madoc. Je sais qu’elle est une femme honorable,

Weitere Kostenlose Bücher