Sur ordre royal
en l’honneur de son épouse et qu’il réclamerait le bébé comme sien.
— Quoi, personne ne dit le contraire, pas vrai ? demanda Lloyd, comme s’il était réellement surpris que quelqu’un puisse en douter. Vous l’avez mise enceinte lors de votre nuit de noces, j’en suis sûr, taureau que vous êtes. C’est ainsi que Trefor a été conçu. Votrepère me l’a dit lui-même, et Trefor ressemble autant à Gruffydd qu’un fils peut ressembler à son père.
Un bruit de pas. Qui venait de la chambre. En un instant, Madoc fut au bas de l’escalier.
Dame Eloïse apparut, aussi anxieuse et soucieuse que lui, et il lui sembla que son cœur cessait de battre. Il avait vu cette expression sur le visage de la sage-femme quand Gwendolyn était mourante.
Il avait vécu avec la culpabilité, la honte et les remords depuis ce moment-là, alors qu’il n’était même pas amoureux à l’époque. Pas vraiment. Il l’admirait et la trouvait jolie et spéciale parce que Trefor l’adorait. Mais il ne l’avait jamais aimée. Il le savait maintenant avec certitude.
Il aimait Roslynn. De tout son cœur et de tout son être. Il l’aimerait toujours, et si elle mourait…
— Madoc, elle veut vous voir, dit dame Eloïse. Vous feriez bien de vous hâter.
— Roslynn… Elle n’est pas… n’est pas…
Il ne put le dire. Ne put même pas s’efforcer de le penser réellement. Pas sa merveilleuse et forte Roslynn. Si quelqu’un mourait… si quelqu’un méritait de mourir, c’était lui. Pas elle.
Sa belle-mère lui décocha un doux sourire et son cœur se remit à battre.
— Ma fille est une jeune femme forte et en bonne santé. Je suis sûre qu’elle traversera cette épreuve, et l’enfant avec elle. Mais elle veut vous voir, et je pense qu’il est nécessaire que vous y alliez.
Comme Madoc passait vivement devant elle, dame Eloïse mit une main sur son bras pour le retenir.
— Il y a un avantage à un travail précoce, sire. Le bébé sera plus petit. Pensez-y, et ne montrez pas vos craintes à Roslynn. Elle a besoin de votre force et de votre confiance en ce moment.
— Bien sûr, dit-il fermement, cette nécessité l’atteignant à travers le brouillard de sa terreur.
Il pouvait la soutenir, et il avait besoin de se rendre utile.
Lorsqu’il entra dans la chambre, il trouva Roslynn pâle et faible sur la paillasse, la tension du travail se lisant sur son visage. Malgré tout, elle parvint à lui sourire et même à murmurer son nom quand elle le vit.
Transporté et soulagé par ce sourire, il s’agenouilla prestement à côté d’elle et posa un baiser sur son front baigné de sueur.
— Roslynn, ma rose, ma douce, douce rose.
— Madoc, je…
Elle ferma les yeux et un petit gémissement s’échappa de ses lèvres pincées.
— Maintenant qu’elle vous a vu, vous pouvez quitter la chambre, sire, commanda la sage-femme.
Madoc ne l’avait même pas remarquée tant il n’avait d’yeux que pour son épouse.
Il se rappelait bien cette femme, lors de l’accouchement de Gwendolyn, avec ses manières autoritaires, ses cheveux gris fer recouverts d’un linge blanc, sa mince silhouette aussi droite qu’une lance et son regard sévère de général.
Il avait obéi sans protester quand Gwendolyn avait accouché et il devrait obéir maintenant. Pourtant, ilhésita. Si les choses se passaient mal, il devait dire à Roslynn ce qu’il ressentait.
— Roslynn, ma rose, je vous aime. Je vous aime plus que ma vie.
Il ne put dire si elle l’avait entendu. Elle serrait sa main comme un étau.
— Madoc, dit-elle dans un souffle, alors qu’une autre douleur l’assaillait. Ne partez pas. Restez avec moi. S’il vous plaît.
Qu’elle ait entendu ou non sa déclaration qui venait du fond du cœur, si Roslynn voulait qu’il reste, il resterait. Et rien de ce que pourraient dire la sage-femme, la mère de Roslynn, le roi ou n’importe quelle armée ne pourrait le faire partir.
— Je serai là, Roslynn, dit-il.
La sage-femme ouvrit la bouche pour protester, puis elle secoua la tête et lâcha d’un ton sec :
— Fort bien, sire, mais ne vous mettez pas au milieu.
— Elle est très autoritaire, n’est-ce pas ? murmura Roslynn, les yeux mi-clos. Presque aussi arrogante que le seigneur de Llanpowell.
Le cœur de Madoc lui parut sombrer, jusqu’à ce qu’il voie ses lèvres se relever non en une grimace, mais en un nouveau sourire.
— Le seigneur qui
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