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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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lentement, avec précaution, comme il l’avait fait la première fois où il l’avait embrassée.
    — Vous prétendez que vous tenez à moi, mais vous me quittez.
    — Je tiens à vous, mais je dois vous quitter.
    Il tendit la main pour caresser sa joue lisse, le contact de sa peau le réchauffant, comme toujours.
    — Si vous tenez vraiment à moi, comment pouvez-vous partir ?
    — Ne me touchez pas, Madoc, dit-elle en reculant. Plus jamais. Si vous le faites, je pourrais faiblir. Nous pourrions même faire l’amour et, alors, je pourrais décider de rester. Mais très vite, les doutes et la crainte reviendraient et je me détesterais d’avoir faibli. Je serais toujours sur mes gardes, redoutant que vous ne vous mettiez hors de vous et ne me fassiez du mal.
    Elle leva la main pour le faire taire avant qu’il ne puisse protester.
    — Oui, je sais que vous avez juré de ne pas le faire et que vous le pensez.
    Elle alla à lui et prit ses mains dans les siennes, levant les yeux vers son visage ravagé.
    — J’ai vécu dans la peur auparavant et je ne vivrai plus jamais ainsi, même avec vous, déclara-t-elle.
    Tout comme il ne serait plus jamais capable de se tenir dans une tourbière, craignant d’être enseveli dans la boue. Madoc comprenait sa réaction, même s’il ne l’admettait pas.
    — Alors, il n’y a rien que je puisse dire ou faire pour vous amener à rester ?
    Elle secoua la tête.
    — Non.
    Les choses auraient été plus faciles si elle l’avait frappé d’un coup de poignard. Pourtant, il ne voulait pas renoncer. Pas encore.
    — Vous portez mon enfant, Roslynn.
    Elle alla au lit, prit sa cotte rouge et se mit à la plier.
    — Vous pourrez venir le voir dans le domaine de mes parents. Vous y serez le bienvenu. Mon père vous expliquera comment vous y rendre.
    Combien de fois pourrait-il le faire ? se demanda-t-il amèrement. Une fois ou deux par an ?
    — Selon la loi, ce sera mon enfant, Roslynn, pas le vôtre, déclara-t-il calmement.
    Elle se tourna lentement vers lui, la cotte pendant de ses mains.
    — Vous me prendriez mon enfant ?
    — Si vous me prenez pour un monstre, qu’est-ce qui m’en empêcherait ? demanda-t-il, l’amertume, le chagrin et la douleur enflant en lui.
    — Rien, murmura-t-elle. Mais je pensais…
    — Quoi ?
    — Que vous ne vous soucieriez pas de l’endroit où se trouverait votre enfant, à partir du moment où il vivrait et serait bien soigné.
    — Pourquoi donc…
    Madoc se tut tandis que la réponse le frappait comme le coup de pied d’un destrier.
    Owain.
    Elle pensait que cela ne lui coûterait pas d’êtreéloigné de son enfant parce qu’il faisait élever Owain loin de Llanpowell.
    Parce qu’elle ignorait la vérité.
    Parce qu’il ne pouvait supporter d’en parler, de révéler la chose terrible qu’il avait faite, la promesse qu’il avait brisée. Pas même maintenant.
    Dieu lui vienne en aide. Dieu lui donne la force d’endurer cela. Et de ne pas supplier, car comme elle avait sa détermination, il avait sa fierté.
    — Partez, alors, marmonna-t-il en posant la main sur le loquet. Faites-moi prévenir quand le bébé sera né.
    — Madoc.
    Il hésita, mais ne se retourna pas.
    — Avez-vous des idées de prénoms pour notre enfant ? demanda Roslynn, derrière lui.
    Il avait envie de gronder comme une bête, de hurler vers le ciel et de s’arracher les cheveux.
    — Appelez-le comme vous le jugerez convenable, Roslynn, dit-il en ouvrant la porte et en sortant.
    « Et vivez », pria-t-il en silence tandis qu’il descendait lentement l’escalier.
    ***
    Il sembla à Roslynn qu’à peine quelques secondes s’étaient écoulées entre le moment où Madoc l’avait quittée et celui où elle se retrouva dans la cour, regardant charger ses bagages dans un chariot. Cette fois, cependant, ce n’étaient pas sire Alfred et ses hommes qui attendaient de l’escorter. C’étaient son père et sa mère, laquelle était déjà dans le grand et lourd chariot peint de couleurs vives qui allait les ramener à Briston.
    Il ne pleuvait plus, mais le ciel était d’un gris morneet il y avait plusieurs grandes flaques à éviter, aussi devait-elle garder les yeux rivés sur le sol. Cela lui rendait plus facile d’esquiver les regards de ceux qui l’observaient. Comme des vagues lointaines, elle entendait les murmures d’Hywel, qui se trouvait sur le seuil de la cuisine avec Lowri, Rhonwen et d’autres

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