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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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Gwendolyn est morte.
    Madoc croisa les bras et la regarda avec un mépris qui lui brisa le cœur.
    — Est-ce pour cela qu’il vous a enlevée, pour faire de vous son avocate ? Ou y avait-il une autre main là-dedans, une main royale ?
    Roslynn réprima ses larmes, car elle ne voulait pas qu’il la voie pleurer.
    — Je ne suis l’avocate de personne, déclara-t-elle avec froideur pour contrebalancer sa colère incandescente. Et que voulez-vous dire par une main royale ? Suspectez-vous que John m’a envoyée à votre frère,qu’il voulait que je lui parle ? Pourquoi, alors qu’il m’a envoyée à vous pour être votre épouse ?
    — Pour causer des dissensions entre nous, pour nous pousser à nous attaquer l’un l’autre jusqu’à ce que nous soyons détruits tous les deux, dit Madoc en reculant. Pour faire de vous notre Hélène de Troie.
    — Non, il m’a envoyée pour être votre récompense, ainsi que sire Alfred l’a dit. Je ne savais même pas que vous aviez un frère avant mon arrivée.
    Le regard fulminant de Madoc vacilla un instant.
    — Pensez-vous que je mens ? demanda-t-elle.
    — Non, répondit-il brusquement en se dirigeant vers la porte.
    Avant qu’il ne puisse l’ouvrir, sire James fit irruption dans la chambre, suivi de sa femme.
    — Je me moque que vous soyez ou non son époux, vous êtes resté ici assez longtemps. Ma fille doit se reposer, le médecin l’a dit.
    — Eh bien, qu’elle se repose, dit Madoc en s’inclinant avec raideur. Vous êtes tous les deux les bienvenus ici jusqu’à ce que Roslynn puisse voyager ou que le bébé soit né.
    — Je dois rentrer dans mon propre domaine, répondit sire James. Toutefois, mon épouse restera jusqu’à la naissance.
    — Comme vous voudrez.
    Madoc jeta un coup d’œil à Roslynn, le regard indéchiffrable.
    — Dans l’intérêt de votre santé, ma dame, je pense qu’il vaudrait mieux que nous dormions séparés, dorénavant.
    Le cœur brisé, ses espoirs anéantis, elle ne vit pas de raison de protester.
    — Oui, je pense aussi que ce serait mieux pour nous deux, agréa-t-elle.

21
    — Ah, vous voilà, dit Lloyd à Madoc quelques semaines plus tard, lorsqu’il trouva finalement Madoc sur l’aire de tannage, en aval du château.
    Son neveu se tenait près des cuves de chaux dans lesquelles les peaux de vache étaient immergées jusqu’à ce que les poils se détachent et que la graisse devienne blanche et facilement visible. La puanteur était assez forte pour mettre les larmes aux yeux de Lloyd, même si celle des fosses de purin qui se trouvaient un peu plus loin était encore pire.
    Toutefois, l’odeur ne semblait pas déranger Madoc. Rien ne semblait le toucher, ces temps-ci. Malgré le retour de sa femme et sa bonne santé depuis les premiers jours inquiétants de sa grossesse, c’était comme s’il n’était qu’à moitié vivant. Pourtant, cette période aurait dû être heureuse pour tout le monde à Llanpowell. Trefor avait cessé de voler ; les prix de la laine, des peaux de mouton et du cuir étaient élevés ; et il y aurait bientôt un autre héritier à Llanpowell.
    — Nous aurons plein de laine et de parchemin cette année, pas vrai ? observa Lloyd en regardant son neveuavec méfiance, et en essayant de comprendre une fois de plus ce qui se passait dans son cœur.
    Au bout d’un moment, n’obtenant pas de réponse, il reprit :
    — Ivor dit que nous aurons du beau cuir souple pour les justaucorps. Vous en aimeriez peut-être pour des gants ? Ou une nouvelle ceinture pour votre épouse ?
    Madoc soupira. Il soupirait beaucoup ces temps-ci.
    — Vous vouliez quelque chose, mon oncle ?
    — Non, rien de particulier, répondit le vieil homme en promenant les yeux autour de lui. Je pensais juste venir voir ce que vous faisiez. Nous aurons de bons revenus cette année, n’est-ce pas ? Nous n’aurons pas à nous inquiéter d’avoir faim l’hiver venu.
    — Oui.
    Son neveu se mit à marcher vers le tas d’écorces de chêne et de saule que l’on utilisait pour le tannage, et Lloyd trotta derrière lui.
    — Alors c’est pour mars, donc, aux dires de la sage-femme. Une époque bien occupée de l’année pour une naissance, je dirais.
    Madoc ne répondit pas. Il regarda dans la cuve de tannage, qui contenait plusieurs couches de peaux et les produits nécessaires.
    — Dame Roslynn semble aller bien, grâce au ciel, continua le vieux Gallois. Et être en forme pour

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