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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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diriger la maison, avec l’aide de sa mère, bien sûr. J’aime bien dame Eloïse. Elle ne se mêle pas de ce qui ne la regarde pas et ne prend pas des airs hautains. Parfois, elle me rappelle votre mère.
    Madoc se redressa.
    — Je sais que vous détestez venir sur l’aire de tannage, mon oncle, alors je présume que vous avez quelque chose d’important à me dire. Eh bien ?
    Lloyd décocha à son neveu un froncement de sourcils dépité.
    — Je ne supporte pas de vous voir malheureux, c’est tout, et votre épouse non plus. Quel que soit le sujet de votre querelle avant qu’elle s’en aille, vous avez sûrement eu le temps depuis de vous calmer et de vous réconcilier. Ecoutez, elle est revenue et elle vit sous votre toit…
    — Je ne discuterai pas de mon mariage, mon oncle. Ni avec vous, ni avec Ivor, ni avec quiconque, trancha Madoc.
    Pas même si la tension entre lui et Roslynn était presque palpable, pensa-t-il, et alourdissait l’atmosphère du château.
    — Si vous êtes encore fâchés, que se passera-t-il quand le bébé arrivera ? demanda Lloyd.
    — Roslynn rentrera chez elle avec ses parents et emmènera l’enfant avec elle.
    Il avait passé de nombreuses heures solitaires à penser à l’avenir, qui avait naguère paru si brillant et plein de promesses. Depuis le retour de Roslynn, il s’étendait devant lui, vide, morne et sombre.
    Il préférerait qu’elle retourne chez ses parents et qu’elle emmène leur enfant avec elle plutôt que de la voir rester ici. Si elle restait, son désir d’être avec elle le conduirait sûrement au désespoir, à la rage et peut-être même à la folie.
    Le visage de son oncle se défit.
    — Vous ne pouvez pas penser cela. Quoi, je me disais en vous voyant travailler à ce berceau…
    — Le bébé aura besoin d’un berceau. Il n’y a rien de plus là-dedans.
    — Alors, pourquoi ne l’avez-vous pas fait fabriquer par le charpentier ? C’est ce que vous auriez fait si vous n’aviez pas de sentiments, aussi cessez de tourner autour du pot avec moi, Madoc ap Gruffydd. Vous l’aimez. Je le sais, Ivor le sait, tout le monde à Llanpowell le sait. Et elle tient à vous, aussi, en dépit de votre maudite querelle. Je le vois dans ses yeux quand elle vous regarde à votre insu. Pourquoi ne pouvez-vous pas vous excuser ou trouver le moyen de vous réconcilier avec elle ?
    Madoc se tourna vers le vieil homme. Quand il répondit, sa voix était sourde mais ferme, son expression sombrement résolue.
    — J’ai dit que je ne discuterais pas de mon mariage avec vous, ni avec n’importe qui. Si vous n’avez rien d’autre à dire, mon oncle, retournez à la grand-salle et à votre braggot . Nous en avons en quantité, d’après Ivor.
    Lloyd rougit et parla comme quelqu’un qui, dégoûté, se lave les mains d’un problème.
    — Fort bien, Madoc, je m’en vais. Mais c’est bien dommage, et je ne dirai pas autre chose. Nous avions tous nourri tellement d’espoirs pour vous, et maintenant… Enfin. C’est une pitié que vous soyez trop fier et trop entêté pour faire la paix avec votre épouse.
    Madoc suivit des yeux son oncle qui s’éloignait d’un pas obstiné, marmonnant dans sa barbe. Il y avait tant de choses que Lloyd ignorait ou ne comprenait pas, pensa-t-il, et ne comprendrait jamais.

    ***
    Par une grise journée de février, Roslynn se rassit sur sa chaise et tendit la main pour prendre son aiguille, grimaçant lorsqu’elle se pencha trop en avant. Elle posa une main sur son ventre rebondi.
    — Cet enfant est certainement fort ! dit-elle à sa mère quand le bébé lui donna un coup de pied.
    Dame Eloïse tenait généralement compagnie à sa fille, ces temps-ci. Roslynn ne voyait Madoc qu’aux repas, où il se montrait poli mais distant. Les premiers jours de bonheur de leur mariage lui semblaient à présent un rêve inaccessible.
    — C’est bien, dit sa mère en souriant tandis qu’elle rangeait un autre coupon de tissu qu’elle avait acheté pour le bébé.
    Roslynn avait essayé de lui dire qu’elles avaient déjà plus qu’assez pour habiller l’enfant pendant un an, mais chaque fois que dame Eloïse allait au marché, elle trouvait un autre morceau d’étoffe ou de galon qui lui semblait absolument nécessaire.
    — La sage-femme dit qu’il y en a encore pour un mois, au moins, déclara Roslynn dans un soupir.
    — Les premiers bébés arrivent tard, en général, même si vous êtes arrivée en

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