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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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attribué, et que ce soit défendu par sa religion. »
    May-may rit et se laissa brosser les cheveux, puis elle donna la serviette à Ah Sam.
    « Allez, va vite, petite mauvaise bouche. Apporte-nous du thé dans une heure et si tu es en retard tu seras fouettée. »
    Ah Sam s’enfuit.
    May-may se parfuma et, le cœur battant à la pensée du bal et de son autre surprise, elle entra dans la chambre.
    Liza Brock poussa la porte de la cabine et s’approcha de la couchette. Une sueur froide ruisselait de ses aisselles. Elle savait que pour Tess, ce serait tout de suite ou jamais.
    « Allons, mon cœur, dit-elle en secouant Brock. Il est temps de se lever.
    — Laisse-moi tranquille, grommela Brock en se retournant, mollement bercé par la marée caressant la coque du White Witch . J’ai bien le temps de m’habiller.
    — Ça fait plus d’une demi-heure que tu dis ça. Lève-toi sinon tu seras en retard. »
    Brock bâilla, s’étira et se souleva lourdement.
    « Le soleil est même pas encore couché, grogna-t-il en clignant les yeux.
    — Gorth ne va pas tarder et tu voulais être prêt de bonne heure. Et puis il y a les livres à vérifier avec le compradore. Tu m’avais demandé de te réveiller.
    — Bon, ça va, ça va, ça suffit, Liza. »
    Il bâilla encore et regarda sa femme. Elle portait sa robe neuve, en brocart de soie rouge sombre, gonflée par de nombreux jupons empesés. Ses cheveux étaient tirés en chignon.
    « Tu es très chic », dit-il machinalement.
    Liza fit bouffer la plume d’autruche du grand chapeau qu’elle tenait à la main et puis elle s’en coiffa.
    « Je vais t’aider à t’habiller, dit-elle.
    — Qu’est-ce que c’est que ça ? Je t’avais dit que mon vieil habit était encore très bien, rugit-il en voyant les vêtements neufs sur le fauteuil. Tu crois que l’argent ça se gagne tout seul, que tu le dépenses comme de l’eau de mer ?
    — Non, mon cœur, t’avais besoin de vêtements neufs et d’être beau. Tiens… »
    Elle lui tendit le petit corset que la mode imposait aux hommes pour avoir la taille svelte. Brock jura et sauta de sa couchette. Après avoir serré le corset par-dessus son long caleçon de laine, il se laissa habiller de mauvaise grâce.
    Mais quand il se contempla dans la glace il fut tout à fait enchanté. La chemise à jabot moussait sur sa poitrine, et l’habit de velours zinzolin aux revers brodés d’or lui allait à la perfection, bien large aux épaules montées à fronces et très étroit à la taille. Son pantalon blanc collant était maintenu par des sous-pieds sous la semelle des brodequins du soir en fin chevreau noir verni. Sous l’habit, il portait un gilet brodé orange sur lequel s’étalait sa chaîne de montre en or et la breloque de gousset.
    « Jésus Dieu, t’as l’air du roi d’Angleterre, mon cœur ! »
    Il lissa sa barbe, se tourna et se retourna, s’examinant sous toutes les coutures en s’efforçant de dissimuler son plaisir.
    « Ma foi, t’as peut-être raison. L’habit fait pas comme un pli, là ?
    — Allez donc, s’écria Liza en riant, un peu rassurée. Je crois que l’épingle de cravate en rubis serait mieux que le brillant. »
    Il changea d’épingle et continua de s’admirer. Puis il éclata de rire, saisit sa femme par la taille et l’obligea à danser, en fredonnant une valse.
    « Tu seras la reine du bal, mamourette ! »
    Liza essaya un moment d’imiter la gaieté de son mari, mais Brock surprit son regard et devina que quelque chose n’allait pas.
    « Qu’est-ce que t’as donc ? »
    Elle prit son mouchoir, épongea son front moite et s’assit en soupirant :
    « C’est… Eh bien, c’est Tess.
    — Elle est malade ?
    — Non. C’est… eh bien… Nous l’emmenons au bal !
    — Tu es folle, ma femme ?
    — Je lui ai fait faire une robe – ah ! une merveille – et je l’ai coiffée et elle est prête pour ton approbation avant que…
    — Alors va lui dire de ne pas attendre. Qu’elle aille au lit ! Bon dieu, elle va pas aller à un bal, ça non ! Tu savais ce que je pensais de ça ! Tu lui as fait faire une robe, tu dis ? gronda-t-il en levant la main pour la gifler.
    — Écoute-moi ! cria Liza, dominant sa peur. Écoute-moi avant. Nagrek… et elle… »
    La gifle s’arrêta en l’air.
    « Quoi, Nagrek ?
    — C’est une chance qu’il est mort cette nuit-là. Tess… eh bien, Tess… elle… Je ne voulais pas t’inquiéter,

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