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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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j’ai jugé ça terrificalement sage. Je les ai envoyés avec Mary Sinclair. Pour quoi faire tu as cru me perdre ?
    — Pour rien. Quand les enfants sont-ils partis ?
    — Il y a une semaine. Mary a promis de bien veiller. Elle revient demain.
    — Où sont Ah Sam et Lim Din ?
    — Je les ai envoyés chercher à manger. Quand nous avons vu ton lorcha, je me suis dit ayee yah, la maison est sale et rien à manger, alors je leur ai fait tout nettoyer vite-vite et je les ai envoyés au marché, ça ne fait rien. Ces sales esclaves de rien méritent le fouet. Je suis rudement contente que tu sois revenu, Taï-pan, oh que oui. La vie est terrificalement chère, de plus en plus, et je n’ai pas d’argent alors il faudra m’en donner pas mal beaucoup, parce que nous entretenons tout le clan de Lim Din et celui d’Ah Sam. Houah, leur famille proche, ça m’est égal, c’est normal, ça ne fait rien, mais tout le clan ? Mille fois non, mordieu ! Nous sommes riches, oui, mais pas tant que ça riches et nous devons nous cramponner à nos richesses sans quoi bientôt il n’y aura plus rien… Dis, ajouta-t-elle d’une petite voix inquiète, quels ennuis tu dis ?
    — Robb est mort. La petite Karen aussi. »
    Elle ouvrit de grands yeux et sa joie s’envola.
    « La petite fille, je savais. Mais pas Frère Robb. Je savais qu’il avait la fièvre, je l’ai entendu dire il y a trois, quatre jours. Mais pas qu’il était mort. Quand ça ?
    — Il y a quelques heures.
    — C’est un terrible joss. Mieux vaut quitter cette vallée maudite.
    — Elle n’est pas maudite, fillette. Mais il y a la fièvre.
    — Sûr. Pardonne-moi de le mentionner encore, mais n’oublie pas que nous habitons sur l’œil d’un dragon. N’oublie pas qu’ici notre fêng shui est affreusement terrible mauvais. »
    Struan était forcé d’affronter le dilemme qui le torturait depuis des semaines. S’il quittait la vallée, tout le monde partirait ; s’il restait, May-may risquait d’attraper la fièvre et d’en mourir, et il ne voulait pas courir ce danger. S’il restait et qu’elle aille à Macao, d’autres mourraient qui ne devraient pas mourir. Comment préserver tout le monde de la fièvre, tout en préservant Queen’s Town et Hong Kong ?
    « Taï-pan, il paraît que vous avez eu des mauvais ennuis à Canton ? »
    Il lui raconta ce qui s’était passé.
    « Fantastical fou. Pourquoi le pillage, heya ?
    — Eh oui.
    — Mais très sage pour tous de ne pas incendier la Concession avant la fin de la saison du commerce. Très sage. Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Vous allez contre Pékin ?
    — D’abord Canton. Pékin ensuite.
    — Pourquoi Canton, Taï-pan ? C’est l’empereur, pas eux. Ils ne font qu’obéir.
    — Sûr. Mais ils auraient dû nous prévenir à l’avance. Ils paieront six millions de rançon et ils paieront vite, sinon ils n’auront plus de ville, nom de Dieu ! D’abord Canton, et puis le Nord. »
    May-may parut plus soucieuse encore. Elle savait qu’elle devait faire prévenir son grand-père, Jin-qua, parce que si le Co-hong devait trouver cette rançon, et si Jin-qua ne s’y était pas préparé, il serait ruiné. Elle n’avait encore jamais envoyé de renseignements à son grand-père, et n’avait jamais profité clandestinement de sa situation qui lui permettait de savoir beaucoup de choses. Mais cette fois, elle estimait qu’elle le devait. Et la pensée qu’elle participerait à une intrigue l’enchantait. Après tout, se dit-elle, sans l’intrigue et les secrets il manque une grande partie de la joie de vivre. Je me demande pourquoi les foules ont pillé quand il n’était pas besoin de piller. Stupide.
    « Est-ce que nous porterons le deuil pour ton frère en pleurant cent jours ? demanda-t-elle.
    — Je ne puis le pleurer davantage, fillette, soupira-t-il, à bout de forces.
    — Cent jours, c’est l’usage. J’organiserai l’enterrement chinois avec Gordon Chen. Cinquante pleureurs professionnels. Avec des tambours et des crécelles et des bannières. Oncle Robb aura un enterrement dont on parlera pendant des années. Pour ça, on ne reculera devant aucune dépense. Alors tu seras content tout comme les dieux seront contents.
    — Mais ce n’est pas possible ! s’écria-t-il, scandalisé. Ce n’est pas un enterrement chinois ! Nous ne pouvons pas avoir des pleureurs professionnels !
    — Alors comment pourras-tu rendre un honneur

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