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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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coupée et s’adressa à l’officier de pont américain :
    « Permission de monter à bord. Mr. Cooper me recevra peut-être. C’est urgent.
    — Une minute, monsieur Struan. »
    En attendant le retour de l’officier, Struan alluma un cigare et contempla le China Cloud qui gagnait son mouillage en eau profonde, face à la Vallée Heureuse.
    « Bonjour, Taï-pan, dit Jeff Cooper en s’avançant d’un pas vif. Je suppose que vous êtes au courant de ce que cet imbécile de Cunnington a fait ? Nous avons été navrés d’apprendre le duel, et tout. Est-ce que ces deux jeunes fous se sont mariés ?
    — Sûr. Comment va Wilf ?
    — Il est mort.
    — Damnation ! Quand est-il mort ?
    — Il y a trois jours.
    — Descendons, voulez-vous ?
    — Bon. Qu’est-ce que vous dites du renvoi de Longstaff et de la résiliation du traité ?
    — Ça ne veut rien dire. Rien qu’une stupide gaffe politique. Je suis certain qu’elle sera réparée.
    Cooper descendit devant. La cabine principale était luxueuse.
    « Cognac ?
    — Merci, dit Struan en acceptant. À votre santé.
    — Santé. »
    Struan ouvrit le petit sac et prit une pincée de cinchona.
    « Voyez ça, Jeff ? C’est de l’écorce. De l’écorce de cinchona. On l’appelle quelquefois écorce des jésuites. On en fait une infusion et ça guérit la malaria.
    — Vous en êtes sûr ?
    — Sûr. Ça a guéri ma maîtresse. Ceci entre nous, mais ça guérit, c’est certain. »
    D’une main tremblante, Cooper prit un petit morceau d’écorce.
    « Mon Dieu, Taï-pan, souffla-t-il, vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait ? Vous rendez-vous compte de ce que vous dites ?
    — Sûr. La malaria sévit partout dans le monde. Vous en avez aux États-Unis, en Floride et en Louisiane. Je connais le traitement et comment se procurer l’écorce. Qu’est-ce que ça représente ?
    — Un grand service pour l’humanité – et la fortune pour quiconque arrive le premier.
    — Sûr. Je vous propose une association… »
    Struan remit l’écorce dans le sac et se sentit soudain très triste.
    « C’est ironique, non ? Quelques semaines plus tôt, et nous aurions pu sauver Robb et la petite Karen. Et tous les autres. Même Wilf, encore que je le méprisais.
    — Il a eu une sale mort.
    — Je suis navré. »
    Struan goûta son cognac et chassa le passé de son esprit.
    « Ma proposition est simple. Nous formons une nouvelle compagnie spécialisée dans l’écorce. Nous avançons des fonds à parts égales. Quatre directeurs, vous et votre adjoint, moi-même et Culum. Vous dirigez la compagnie. Je fournis les connaissances et la matière première et vous commencez l’organisation dès demain. »
    Cooper tendit la main.
    « Marché conclu. »
    Struan lui expliqua comment et par qui il s’était procuré l’écorce et lui parla du navire qu’il avait affrété et qui appareillait le lendemain de Macao pour le Pérou.
    « L’évêque m’a fait prévenir que le frère Sébastien serait du voyage. La compagnie sera débitée du coût de cet affrètement, et nous enverrons un autre navire, mais directement d’Amérique. Nous embaucherons deux médecins et deux hommes d’affaires, qui feront le voyage. Ils découvriront tout ce qu’ils pourront sur le cinchona. Le jour du départ du navire américain, nous ferons annoncer la nouvelle aux États-Unis, par l’intermédiaire de vos relations. Nous aurons une bonne avance sur nos concurrents. Nous annoncerons la nouvelle tout de suite, ici, pour lever la malédiction de la Vallée Heureuse. Et dès que nous pourrons, en Europe. Le temps que nos navires soient de retour, les médecins du monde entier réclameront du cinchona à grands cris. Mes navires feront le transport dans l’Empire britannique, vous, vous vous occuperez du continent américain, et nous nous partagerons le reste du monde. Rien qu’en Italie, nous pourrions en vendre à la tonne.
    — Qui d’autre est au courant ?
    — Vous seul. Aujourd’hui. Si je peux mettre la main sur Skinner, je le lui annoncerai ce soir. Bon, finies les affaires. Comment va Shevaun ?
    — Bien et mal. Elle accepte le fait d’être fiancée. Mais je dois reconnaître, malgré tout mon amour, qu’elle ne m’aime pas.
    — Allez-vous racheter les parts de Wilf ?
    — Pas si Shevaun m’épouse. Si elle n’avait pas consenti, ma foi, ce serait de mauvaise guerre de ne pas le faire. Maintenant que Wilf est mort,

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