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Templa Mentis

Templa Mentis

Titel: Templa Mentis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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les coups. Aucune entaille à ses mains. J’en ai fini. Que le croque-mort fasse son office.
    1 - Nous a laissé « belle lurette ».

    2 - Sorte de pantalon ample que portaient les hommes depuis les Gaulois, puis les classes les moins aisées. Nous a laissé « débraillé ».

    3 - Petite lame fine et triangulaire, utilisée pour les incisions dont les saignées.

XXXII
    Saint-Agnan-sur-Erre, novembre 1306
    C Ces questions sans réponse tournaient toujours dans l’esprit de Druon de Brévaux lorsqu’ils rentrèrent dans le bourg au pas sûr et paisible de Brise, la jument de Perche, Huguelin en croupe, ses bras enserrant la taille du mire. Anchier, lui aussi perdu dans ses pensées, les précédait d’une bonne toise.
    Le garçonnet, fier, un peu exalté par son expérience qui le confortait dans son désir de devenir un jour aesculapius , ne cessait de jacasser pour l’amusement de Druon.
    — Ma foi, je ne sais pas qui qu’a… euh… qui a ciré la selle de Brise, mais elle reluit tel un sou neuf. En v’là… voilà un qui y a mis bons coudes 1  !
    — À bons maîtres, bons serviteurs, fit remarquer Druon en référence au couple Leguet.
    — Si fait, de belles personnes. Donc, selon vous, Jean Le Chauve ne s’est pas défendu ?
    — À l’évidence.
    — Quelle stupéfiante réaction. Enfin, quoi ! On vous veut trucider, on vous blesse et vous restez sage en attendant le coup fatal ?
    — Vois-tu, Huguelin, les créatures humaines sont à la fois prévisibles et parfois si surprenantes.
    Un court silence, puis un reproche à peine voilé :
    — Ah ça, mon maître, cette sortie ne m’aide guère à avancer en compréhension.
    — Juste remontrance ! Ce que je crois – attention, il ne s’agit que d’une hypothèse : Jean Le Chauve a su, au moment où il fut rejoint dans la forêt, qu’il allait mourir. De frêle constitution, sans doute épuisé par sa fuite, il n’était pas armé. Il a bradé sa vie sur un audacieux pari, d’autant qu’il se jugeait, en quelque sorte, responsable de la mort du père Simonet. Une autre façon d’expier ce qui, à ses yeux, se résumait à un insoutenable péché.
    — Quel pari ? le pressa Huguelin.
    — Son agresseur avait déjà occis le prêtre dont le cadavre pouvait être découvert à tout moment. Il s’apprêtait à tuer une seconde fois. Il lui fallait donc déguerpir au plus preste, ses méfaits accomplis. Je mettrais ma main au feu que Jean Le Chauve avait emporté un sac d’épaule, bourré de documents inoffensifs, bénins, sans doute d’autres argumentations, vitupérations du père Simonet au sujet des anges. D’où sa précipitation, les feuilles éparses au sol et la corne à encre renversée sur la table de la salle d’étude. Jean a raflé 2 tout ce qui lui tombait sous la main. Il a parié avec lui-même que le tueur ne s’attarderait pas à inventorier le contenu du sac mais qu’il fuirait avec son butin. Ce qu’il protégeait, le registre dissimulé dans le compartiment secret de la table de travail, était donc sauf.
    — Un immense sacrifice, conclut Huguelin d’une voix tendue.
    — Hum… l’être humain possède quelques grandeurs qui rachètent ses faiblesses. (Baissant la voix, il poursuivit :) Huguelin, dès que nous serons de retour et en espérant que maître Leguet s’active en son officine, j’interrogerai en subtilité dame Blandine au sujet du seigneur Luc d’Errefond. Tu monteras dans notre chambre après que nous nous serons aimablement mais prestement débarrassés de notre bon Anchier.
    — Vous défieriez-vous de lui ? murmura le garçonnet.
    — Certes pas. En revanche, j’émets quelques doutes sur sa… délicatesse.

    De fait, Gabrien Leguet avait rejoint son échoppe lorsqu’ils pénétrèrent, après que Druon de Brévaux eut habilement pris congé du secrétaire du bailli, en l’assurant que l’enquête ne progresserait qu’en sa présence.
    Blandine Leguet s’était retirée dans ses appartements et brodait, leur confia Sédille. Druon la chargea de vérifier si sa maîtresse acceptait de le recevoir. Huguelin rejoignit leur chambre pendant qu’il patientait dans la vaste salle commune, réfléchissant à son entrée en matière.
    La jeune femme l’attendait, debout devant l’âtre de la petite cheminée réchauffant l’antichambre de ses appartements. La décoration de la pièce trahissait la même opulence de bon aloi qui régnait partout ailleurs dans la

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