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Templa Mentis

Templa Mentis

Titel: Templa Mentis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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m’enquérir de vos avancées véritables ? demanda soudain Gabrien Leguet.
    — Nous piétinons un peu, j’en ai peur. Seule satisfaisante nouvelle à vous offrir : le seigneur d’Errefond est lavé de tous soupçons fâcheux au sujet de ses épouses ou de la nourrice Florence. Comprenez, de grâce, qu’il ne m’appartient pas d’en dire davantage.
    — Oh, je le comprends bien volontiers. Néanmoins, c’est un grand soulagement. J’ai bien perçu les réticences de ma douce épouse à son égard. S’il vous plaisait, soyez assez bon pour le lui répéter. Elle s’inquiétait de ne plus revoir cette nourrice, celle de Mme Anne.
    — Je n’y manquerai pas.
    Ils abandonnèrent maître Leguet devant son échoppe et Druon suggéra une petite promenade avant de réintégrer leur chambre pour y poursuivre la découverte de l’art médical. Au bout de quelques instants, Druon bougonna :
    — Je sens que je passe à côté de quelque chose. Quel agacement !
    — Quoi donc, mon maître ?
    — Si je le savais, je ne passerais plus à côté ! pesta Druon pour se reprendre aussitôt : Pardon pour l’aigreur de mon humeur.
    Sans qu’il l’ait vraiment décidé, ils se retrouvèrent devant l’église, désertée depuis l’effroyable meurtre du père Simonet de Bonneuil. Une voix dans leur dos les fit sursauter et se retourner.
    — Messire Druon de Brévaux ?

    L’homme, de taille et de carrure assez modestes, au plaisant visage et aux cheveux châtains, vêtu à la manière d’un commerçant aisé, leur souriait.
    — Qui le demande, monsieur ?
    — Michel Loiselle, envoyé par un puissant qui vous veut protéger.
    — Qui ?
    Michel Loiselle hocha la tête en signe de dénégation, avant de poursuivre en désignant le porche de l’église d’un geste doux :
    — Il vous attend. Acceptez-vous de me suivre, damoiselle Héluise ? (Désignant la hanche gauche du jeune mire, contre laquelle battait le fourreau de sa courte épée, il ajouta :) Vous pouvez conserver votre lame. Nous ne la redoutons pas.
    Et Druon sut l’identité de ce « puissant ». En lui se mêlèrent de violente façon la rancœur, l’envie de vengeance, le dégoût, le chagrin.
    — Demeure ici, Huguelin. Je ne tarderai pas.
    Affolé, le garçonnet se cramponna au pan de son mantel, protestant avec véhémence :
    — Oh, que nenni ! Je vous suis. C’est une chauchetrepe, j’en gagerais. Non, je vous accompagne. Il faudra me trucider avant de vous atteindre !
    Druon caressa les petits cheveux fins, son cœur se serrant à la vue des larmes que l’enfant tentait de retenir.
    — Je ne risque rien, Huguelin. Je te l’affirme. Il ne me tuera pas.
    — Et comment qu’vous pouvez en être si certain ? Hein ?
    — Parce que je connais celui que je m’apprête à rencontrer.
    — Je sais qui c’est, je le sais, bredouilla Huguelin. L’évêque qui a trahi votre père et pourrait récidiver avec vous.
    — Non. Sans cela, il aurait agi de même, en me faisant arrêter par surprise. Apaise-toi. Rentre chez les Leguet et m’attends.
    Druon déposa un baiser sur les cheveux du garçonnet et grimpa les marches à la suite de Loiselle, rabattant les pans de son mantel sur ses épaules, afin de pouvoir tirer sa courte épée avec plus d’aisance.

    Ce geste acheva de paniquer Huguelin. Il tourna le regard en tous sens, cherchant une arme. Il fonça vers le tas d’ordures abandonné par les vendeurs du marché, qu’un chariot débarrasserait plus tard, et le fouilla du bout du pied. Rien. Rien que des débris végétaux, des têtes de poissons, des lambeaux de chair, des puanteurs organiques. Enfin, son orteil heurta un objet dur. Il plongea la main dans les immondices et en tira un éclat de boutille en terre. Guère menaçant, mais du moins pourrait-il blesser celui qui s’attaquerait à son maître, d’autant que cette arme improvisée le rassurait un peu.
    Il se précipita vers l’église. Il comptait profiter de la pénombre de l’édifice afin de se faufiler. Il s’approcherait sans bruit et se jetterait dans la mêlée le cas échéant.
    Il n’eut que le temps de disparaître dans la petite salle d’étude située à sa gauche ; juste après le narthex, Michel Loiselle redescendait la nef centrale. Longeant la travée orientale, rasant les murs de pierre sombre, Huguelin remonta vers le chœur. Des éclats de voix l’alarmèrent. Celle de Druon. Encore quelques pas. Il les découvrit dans

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